Dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme au Burkina, le Service régional de police judiciaire (SRPJ) du Centre, a présenté, ce jeudi 28 mars 2019 dans ses locaux à Ouagadougou, des membres d’une bande de malfrats récidivistes qui agressaient avec des armes, dans la capitale et les autres villes du pays, des personnes nanties qu’ils ciblaient dans leurs domiciles ou leurs boutiques notamment. Les agents du SRPJ ont regretté des publications de Naïm Touré qui se réclame lanceur d’alerte, en lien avec l’enquête, qui a, en partie, fait « foirer » certaines pistes dans cette affaire.
Dans la nuit du 22 janvier 2019, aux environs de 20 heures, des individus armés de Kalachnikov et de pistolet automatique ont perpétré un vol à mains armées dans une boutique de Orange Money sise à Kamboinsin, secteur 16 de la ville de Ouagadougou. « L’un des gérants de ladite boutique, Hamidou Ouédraogo a été blessé par balle à l’épaule droite. Une somme d’argent de plus de vingt millions a été emportée par les auteurs du forfait », a, en guise de rappel des faits, fait savoir le chef du SRPJ, Sayibou Galbané.
C’est à cette occasion qu’une enquête a été ouverte et six jours après, la Brigade de Recherches et d’Investigation criminelles ayant mené cette opération a pu identifier les principaux membres du gang que sont Lazare Sawadogo dit Pascal, Fayçal Wendgoundi Koama dit le Rougeau et Noël Wendemi Rouamba surnommé le Taureau ainsi que leurs complices Mahamoudou Bamogo dit Athanase le forgeron et Omar Zeinga.
« Quelques membres du groupe sont très bien connus de nos fichiers comme des bandits de grand chemin sévissant dans la ville de Ouagadougou et d’autres villes. Par contre le reste du gang est inconnu car résidant tous dans un pays voisin et n’interviennent au Burkina que pour des cas de braquage », a précisé le commissaire Galbané, signifiant qu’à la suite d’une longue traque, Idrissa Ilboudo alias commandant Djin-Djin, ex-combattant dans la rébellion ivoirienne de 2002, a été interpellé.
Après l’interrogation de ce malfrat, les investigateurs ont pu mettre aux arrêts les nommés « Sawadogo Lazare dit Pascal, Koama Wendgoundi Fayçal dit le Rougeau et Rouamba Wendemi Noël. Le surnommé Taureau serait en fuite et les autres membres du groupe seraient toujours en résidence dans un pays voisin », selon l’officier de la Police nationale.
Comme mode opératoire, le commissaire Sayibou Galbané a indiqué que les délinquants se déplacent souvent à bord de véhicules ou de vélomoteurs. « Ils sont armés de Kalachnikovs et de pistolets automatiques, souvent cagoulés. Ils ciblent les domiciles et les boutiques où ils font irruption, tiennent en respect les occupants, procèdent aux fouilles et s’emparent de tous numéraires, d’objets précieux et des téléphones portables. Ils fonts usage de leurs armes à feu selon le degré de résistance de leur victime », ont détaillé les conférenciers qui ont souligné que cette bande a dans son compteur plusieurs cas de vols à mains armées faits dans le pays.
Cette opération a permis au SRPJ de saisir les biens suivant : « un véhicule de marque HIGHLANDER, un véhicule de marque HYUNDAI TUCSON, un véhicule de marque PEUGEOT et trois vélomoteurs, une Kalachnikov, un pistolet automatique de marque de SIG SAUER, 22 munitions de Kalachnikovs, deux chargeurs de Kalachnikov et 11 téléphones portables ».
Le chef du SRPJ a soulevé quelques difficultés que lui et ses collaborateurs ont subies au cours de cette affaire. Il s’agit de la mort du chef de gang, Joël Bonkoungou, décédé pendant sa détention dans leurs locaux, relayée sur les réseaux sociaux par Naïm Touré. La publication de M. Touré en février, évoquant des cas de « bavures » de la Police, aurait entravé partiellement l’enquête, a déploré le commissaire Galbané et ses collaborateurs qui ont demandé aux populations d’éviter « d’exposer » leurs problèmes sur les réseaux sociaux et de faire « confiance » aux structures judiciaires.
L’annonce de Naïm Touré, aurait fait « disparaître les autres membres du groupe », a-t-il renchéri, estimant que n’eut été cette « immixtion » à l’enquête judiciaire, « les résultats auraient été plus probants. On aurait pu démanteler tout le réseau si l’enquête en cours n’avait pas été entravée », a-t-il regretté.
Les conférenciers ont rappelé les numéros verts qui sont le 17 pour la Police nationale, le 16 pour la Gendarmerie nationale et le 1010 pour le Centre national de veille et d’alerte (CNVA).
Par Bernard BOUGOUM