L’écrivain burkinabè Missa Chegnin a présenté son recueil de nouvelles intitulé: «Le Pacte suivi de L’Insomnie», honoré d’une forte présence d’une forte de ses amis du Lions club international, dont le Gouverneur du District 403 A3, Jean Urbain Korsaga et le 2e vice-gouverneur, Arouna Nikièma, parrain de la cérémonie de dédicace qui a eu lieu le jeudi 13 février 2025 à Ouagadougou. .
Au Burkina Faso comme dans d’autres pays africains, la course effrénée aux biens matériels, a poussé nombre de personnes, surtout les jeunes, à mettre à profit tous les moyens pour s’enrichir. De plus en plus, cette jeunesse délaisse les valeurs cardinales de morale, établies par la société et qui devaient les guider sur le droit chemin, pour emprunter la courte échelle. Les jeunes s’adonnent, alors, à fond, aux pratiques occultes, pour devenir riches. Toute chose qui inspiré l’écrivain burkinabè, Missa Chégnin, de son vrai nom Moussa Siribié, dans son recueil de nouvelles: «Le Pacte suivi de l’Insomnie». Il a présenté cette oeuvre, le jeudi 13 février 2025, à un public venu de divers horizons.

Pourquoi «Le Pacte suivi de l’Insomnie»?
«J’ai écrit ce livre pour sensibiliser la jeunesse, pour lui dire que tout ce qui brille n’est pas or. L’argent nous permet de bien vivre, ça, c’est vrai, mais il ne fait pas forcément le bonheur. L’idée aussi, c’est dire à ceux qui ont l’argent de penser à ceux qui n’en n’ont pas. Soyons solidaires entre nous parce que, quel que soit alpha, nous mourons un jour et nous laisserons tout ce que nous avons amassé sur terre», a déclaré l’auteur Missa Chégnin.
Pour l’écrivain, écrire c’est refuser de mourir, écrire c’est transmettre à la postérité, c’est partager ses rêves avec la postérité puisque la vie sociale que nous vivons n’est pas rose. «Elle n’est pas belle. Elle est pleine d’injustices, elle est pleine de tout ce qui est nauséabond. L’œuvre littéraire se présente comme une correction de cette laideur, de ces odeurs nauséabondes, en ce sens qu’elle nous présente la vie comme elle devait être vécue».
Pluie de témoignages poignants…
Cette cérémonie de dédicace a été l’occasion, pour Missa Chégnin, de témoigner sa reconnaissance à des personnes qui comptent beaucoup dans sa vie, même si elles ne sont pas de son cercle familial. Ses premiers remerciements ont ét, ainsi, adressés au parrain du jour, Arouna Nikièma, Président du Conseil Exécutif (PCE) du groupe BBS Holding, par ailleurs deuxième vice-gouverneur du District 403 A3, mandat 2024-2025. Missa lui a dit merci pour son «humilité inspirante et pour sa générosité à accompagner les jeunes dans leurs projets». Ses remerciements ont été par la suite adressés à l’éditeur, Aristide Ouédraogo, aux réalisateurs burkinabè, Gaston Kaboré et Fanta Régina Nacro et à l’ancien ministre burkinabè en charge de la Culture, Baba Hama.
L’ancien ministre a, en retour, remercié l’auteur à l’honneur, de l’avoir invité à la dédicace de son livre. «Je t’encourage à continuer sur ce chemin (de l’écriture). Il y a beaucoup d’écrivains au Burkina Faso. Il y a plein de manuscrits dans les tiroirs, mais il n’y a pas d’éditeur», a regretté M. Hama qui a profité de l’occasion pour dire aux éditeurs que «de la même manière qu’on peut aller commander du riz en Taïwan et venir le revendre ici, les œuvres artistiques et littéraires peuvent se vendre. La chance du livre et des œuvres littéraires, c’est qu’ils ne pourrissent pas. Donc, il n’y a pas de perte», a conclu Baba Hama.

Le parrain de la cérémonie, Arouna Nikiéma, lui, a salué le public pour sa présence massive. «Vous êtes là par fraternité, par amitié pour notre ami Missa et je veux vraiment vous remercier pour cela», a affirmé le président de ISAF International, l’association des Investisseurs Sans Frontières. Il a, ensuite, remercié son ami de longue date, Moussa Siribié qui lui a fait l’honneur d’avoir pensé à lui, connaissant son amour pour la lecture, pour parrainer la sortie de son recueil de nouvelles. De plus, les deux ont eu à travailler ensemble dans le cadre des activités du Lions club International, le plus grand club philanthrope du monde.
«Missa s’est révélé comme un Lion vraiment engagé. Presque nous tous au Lions club, avons bénéficié d’un poème que Missa a fait pour nous, à l’occasion d’un anniversaire, d’un baptême, d’un événement heureux, etc.» Le PCE de BBS Holding d’ajouter: «Et je veux vraiment te remercier pour l’honneur que tu me fais».
«L’oeuvre littéraire doit être un business»
Pour l’homme d’affaires burkinabè dont le groupe est installé dans plusieurs pays africains, tant en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale, «l’oeuvre littéraire doit être un business. C’est à vous, éditeurs et gens du livre, de montrer aux hommes d’affaires, au milieu économique, qu’on peut se faire beaucoup d’argent avec un roman, une pièce de théâtre, un recueil de nouvelles, etc.». Selon Arouna Nikiema, généralement, en tant qu’homme d’affaires, «on ne se dit pas que derrière le roman, il y a toute une industrie. Et l’industrie de l’écriture peut rapporter de l’argent».
Le Gouverneur du District 403 A3, Jean Urbain Korsaga, qui avait à ses côtés, son prédécesseur, Hamza Koné, a indiqué que les Lions connaissent bien la plume de Missa Chégin qui a été responsable de la commission livre de l’association, l’année dernière. «Sans oublier, a dit le gouverneur, que les cafés littéraires ont permis aux Lions, à travers pas mal d’auteurs, de vivre la dynamique littérature, et de se nourrir de culture. Après la commission livre, Missa a pris en charge la commission thème, par le biais de laquelle il a assuré le partage, avec ses amis Lions, des informations sur les événements de joie et de peine. En tout cas, c’est un régal de lire Missa».
Il faut noter qu’un exemplaire du recueil de nouvelles, vendu aux enchères, a été acheté à 100 000 FCFA par le District 403 A3 du Lions club international.
L’éditeur de l’oeuvre, Aristide Ouédraogo, responsable de la maison d’édition Accès Succès a remercié les invités de la soirée qui, par leur présence, donnent la force de continuer à éditer les écrivains. Missa Chégin, qui a été l’enseignant de l’éditeur, dans une autre vie, «a une plume riche et nous avons encore trois livres qui attendent», de trouver leur place sur le marché», a conclu Aristide Ouédraogo.

Présentation de l’œuvre…
La présentation de l’œuvre a été faite par Dr Honorine Saré, de la faculté des Lettres modernes à l’université Joseph Ki-Zerbo. L’œuvre est composée de deux nouvelles. La première est Le Pacte et la deuxième L’Insomnie. Le Pacte raconte l’histoire de Bagué, un homme riche et très altruiste qui a fait de sa ville, Ouassadougou, un paradis où il règne une éducation de qualité, la santé, l’autosuffisance alimentaire, etc. Tous ces faits sont réels sur le plan social. Mais il faut souligner que Bagué a signé un pacte diabolique pour être riche et ne peut donc procréer.
Quant à L’Insomnie, elle fait découvrir la vie d’un jeune homme nommé Denguandé qui, après avoir échoué trois fois au Baccalauréat, devint comptable et par la suite propriétaire d’une boutique de vente de pièces automobiles. Cependant, il est confronté à des difficultés financières qui l’amènent à se tourner vers les forces occultes. Il sacrifie sa mère et devient plus tard riche. Toute chose qui n’est pas sans conséquence, car sa quiétude sera troublée chaque nuit.
Les différents thèmes dans le recueil
Le livre traite comme premier thème majeur, le recours aux forces surnaturelles ou la magie pour devenir riche. Cela est présent dans les deux nouvelles. En effet, la majorité de la diégèse est consacrée à la magie. «Les personnages font recours aux détenteurs des forces surnaturelles afin d’atteindre leurs objectifs. Ils lient des pactes pour réaliser leurs rêves. Les détenteurs de ces pratiques consultent divers esprits», a déclaré Dr Honorine Saré. L‘auteur compare même ces pactes à des contrats d’assurance. «Il s’est rendu compte que dans les contrats, il y avait toujours un non-dit. Un non-dit souvent plus important que tout le reste», révélé Dr Saré, poursuivant que d’autres thèmes le développement, la fortune, la religion, le supplice, sont aussi évoqués dans l’ouvrage.
Témoin oculaire de la sortie officielle de l’ouvrage, le président en mandat de la Société des auteurs des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES), Boubacar Koba Dao, n’a pas manqué de féliciter Missa Chégnin et tous ces auteurs qui surmontent tant d’obstacles pour écrire.
Par Bernard BOUGOUM