Les Eperviers togolais quittent la Coupe d’Afrique des Nations, CAN Total Gabon 2017, sans gloire mais aussi ébranlés. S’ils ont fait une superbe entrée dans la compétition en contraignant les Eléphants de Côte d’Ivoire, tenants du titre au nul vierge, Shéhi Emmanuel Adébayor et ses coéquipiers ont subi, presque sans résistance, deux naufrages successifs (3-1) d’abord contre les Lions de l’Atlas du Maroc et ensuite contre les Léopards de la République démocratique du Congo.
Ebranlés par l’acte déplorable de supporters qui s’en sont pris au domicile de Kossi Agassa, le gardien togolais qu’ils accusent d’être à l’origine de leur défaite contre le Maroc. Et comme il fallait s’y attendre, les Togolais ont simplement été laminés, dans ce groupe C très trelevé, par les Congolais de la RDC, alors qu’ils étaient contraints à la victoire pour espérer passer les mailles du premier tour. Mais rongés par ce comportement antisportif de ceux qui s’arrogent abusivement le titre de supporters, les enfants de Claude Le Roy n’avaient plus le cœur à l’ouvrage. Chacun craignant sans doute d’être le prochain sur la liste des justiciers d’un autre siècle.
Les Togolais n’ont décidément pas de veine lorsque la Can est organisée par un pays de l’Afrique centrale. C’est ainsi que les Eperviers avaient pris du plomb dans l’aile, au propre, et pas du tout au figuré, le vendredi 8 janvier 2010 alors que l’équipe était en route pour l’Angola. Ils ont été pris pour cible dans l’enclave de Cabinda. De leur bus mitraillé par les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’enclave du Cabinda, les survivants en sortiront pour pleurer la mort de deux membres de la délégation, en l’occurrence Amétépé Abalo, l’adjoint du sélectionneur et Stanislas Ocloo, l’attaché de presse. Grièvement blessé, le portier togolais, Kodjovi Dodji Obilalé et le conducteur du car, sont restés entre la vie et la mort avant de se tirer d’affaire. Pauvres Eperviers est-on tenté de dire.
Par Morin Yamongbè
