Des habitants de la commune rurale de Manni dans la région de l’Est du Burkina, qui « ont pris conscience » de l’importance d’espace sain, se sont « autofinancés » pour réaliser leurs propres latrines, confie le maire de la localité Kuamba Bourgou, notant que des milliers de toilettes ont été construites à ce jour dans son ressort territorial.
Quel est le taux d’accès à l’assainissement, notamment aux latrines dans votre localité ?
Le taux d’accès à Manni en ce qui concerne les toilettes familiales, est de 42%.
Un taux en dessous de 50%, c’est un véritable problème d’accès à l’assainissement …
Il y a un problème d’accès à l’assainissement, mais grâce aux partenaires qui nous accompagnent, nous comptons en tout cas relever ce défi. Les gens prennent petit à petit conscience de l’utilité des toilettes familiales. On a déjà réalisé des milliers. Il y a même des gens qui se sont autofinancés pour réaliser leurs propres toilettes sans apport d’un partenaire. Ils ont vu la nécessité à réaliser ces latrines. Nous pensons qu’il y a une prise de conscience des populations dans ce domaine-là.
Qu’est-ce qui est prévu pour la pérennisation de cette prise de conscience ?
Pour la pérennisation nous allons insister les familles à prendre conscience et ne plus déféquer dans la nature. Non seulement il n’y a plus d’arbre pour se cacher et puis il y a beaucoup de choses liés à l’insalubrité par rapport à la défécation dans la nature. En tout cas cela va être pérennisé et le taux d’accès va considérablement augmenter dans les années à venir.
Aujourd’hui, la campagne Fasotoilette est lancée dans votre province comment trouvez-vous cette idée d’amener les gens à construire leurs propres latrines et à aider leurs proches à avoir pour eux ?
C’est une très belle idée. Les ressortissants qui sont dans les villes et qui connaissent bien la portée des toilettes, nous croyons bien qu’ils vont s’investir afin d’aider leurs parents, amis à construire des toilettes. Ça va en tout cas rehausser l’accès aux toilettes.
Daouda ZONGO