Le ministre burkinabè en charge de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a procédé le vendredi 2 mars 2018 à Matiacoali dans la région de l’Est, au lancement des travaux du Projet d’électrification rurale décentralisée du Ziro et du Gourma (ERD-ZIGO), qui permettra l’électrification de 45 localités. Ce projet estimé à plus de sept milliards de francs CFA, cofinancé à hauteur de 72% par l’Union européenne, permettra de « fournir un service électrique aux abonnés ayant de faibles revenus, à travers des coûts d’accès très réduits et des tarifs de services électriques nationaux unifiés ».
Le projet porté par l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER, ex-FDE) qui devra être livré dans 12 mois, s’exécutera dans les provinces du Ziro dans la région du Centre-ouest concernant les communes de Cassou, Dalo, Bakata, Bougnounou et Sapouy, et, aussi dans la province du Gourma pour ce qui est des communes de Matiacoali et de Gayéri. Il permettra « l’établissement de branchement pour 5 150 ménages domestiques et le raccordement de 600 activités socio-économiques dont 86 établissements scolaires (écoles, collèges et lycées), 13 centres de santé et 16 systèmes d’adduction d’eau potable », s’est réjoui le ministre Bachir Ismaël Ouédraogo.
Les travaux qui sont lancés vont consister dans ses grandes masses en la construction de « 295 km de ligne Haute Tension (HTA), plus de 150 km de lignes de distribution permettant de raccorder en première année près de 6 000 abonnés prévus, et 350 kWc installée en solaire PV injectant sur le réseau intérieur », a poursuivi M. Ouédraogo qui a noté que l’alimentation des 45 localités concernées se fera par liaison au réseau national interconnecté avec à court terme, une capacité d’injection d’énergie solaire pour un maximum de 30%.
Les coûts d’accès aux services électriques (acquisitions de branchements et services) suivant la puissance souscrite seront de 6 000 F CFA pour la plus petite puissance (3A) et 30 000 F CFA pour les puissances les plus élevées (triphasées), a-t-il indiqué avant de signifier que pour permettre au secteur de l’énergie de jouer réellement son rôle de levier de développement des projets d’électrification qui seront mis en œuvre vise trois objectifs à savoir « responsabiliser les populations bénéficiaires, accompagner les populations bénéficiaires dans l’organisation et la gestion de leurs propres systèmes électriques, impliquer les parties prenantes bénéficiaires notamment les collectivités des localités concernées du Ziro et du Gourma dans la mobilisation des ressources à travers leurs contributions matérielles, financières et organisationnelles ».
Pour sa part, le directeur général de l’ABER, Yacouba Camara, dit avoir foi, au regard de l’expérience des entreprises qui ont été choisies dont SIMEEL et PPI-BF que les travaux seront réalisés à bonne date, ajoutant que l’ABER compte à son actif « aujourd’hui, plus de 250 localités électrifiées en une décennie d’existence et a engagé ensemble avec ses partenaires techniques et financiers, à partir de 2017, l’électrification de près 400 nouvelles localités alimentées par des technologies diversifiées dont les systèmes électriques à base d’énergie renouvelable ».
Pour le maire de Matiacoali, Hamidou Combary qui considère ce projet comme « une nouvelle épouse des Gourmantché, le secteur de l’énergie inexistant jusqu’à ce jour est une denrée très précieuse pour booster l’économie locale et améliorer significativement les conditions de vie des populations ». Il a précisé que 14 villages de sa commune sont bénéficiaires de cette première phase du projet avant de rassurer de l’implication de son Conseil municipal et des habitants à « l’entretien quotidien du projet au grand profit des populations ».
Avec ce projet, Matiacoali ne doute point de l’atteinte des objectifs de son développement local, ses populations dépendent de l’électricité pour leurs besoins quotidiens que ce soit les « domaines du loisir, de la santé, du travail, de l’information et pour la conservation des aliments » entre autres, a conclu M. Combary.
Selon les initiateurs du projet, pour qui, l’une des innovations pour une meilleure gestion est l’introduction du système à pré-paiement avec les nouveaux modes de vente utilisant les réseaux des opérateurs de téléphone mobile, permettre « d’une part, une nette amélioration du recouvrement des factures de consommation d’électricité et d’autre part, de lutter efficacement contre la fraude tout en sécurisant les paiements ». A les en croire, la mise en œuvre de ce projet, permettra d’impulser le développement économique dans ces localités bénéficiaires, mais aussi d’améliorer les services de santé, administratifs et éducatifs.
Par Mathias BAZIE
