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Etats-Unis: la ruée vers l’Afrique!

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La vice-présidente américaine Kamala Harris, dégage déjà bien cette chaleur africaine (Ph. d'archives)

Qu’ont-ils tous les Yankees, à courir vers l’Afrique comme dans une ruée vers l’or? Les Boots du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken, portaient encore la poussière du Sahel africain où, il a passé 48 heures au Niger, pays dont la forte implication a été reconnue dans la libération de son compatriote Jeffery Woodke, l’un des deux otages avec le journaliste français Olivier Dubois, qui était, depuis plus de six ans, aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). C’est alors que ce dimanche, la vice-présidente des Etats-Unis dépose ses pénates sur le sol africain. Kamala Harris qui sera l’hôte des Africains, notamment du Ghana où elle est arrivée ce dimanche, ensuite de la Tanzanie et de la Zambie, jusqu’au 2 avril, loin d’être en villégiature est plutôt en mission.

Objectif, réaffirmer aux «pays de merde» de Donald Trump, l’intérêt soudain que leur porte son successeur qui entend réchauffer les relations avec le continent, mais surtout essayer d’y freiner la déboulée de l’ours russe et la percée du dragon chinois. La tâche, si elle n’est pas impossible, ne sera pas non plus une sinécure pour la vice-présidente, qui s’appuiera, certes, sur les retombées du récent sommet Etats-Unis-Afrique, tenu à Washington, il y a quelques mois. Mais, la partie est loin d’être gagnée d’avance pour le pays de l’oncle Sam qui doit jouer sur un terrain glissant qui, non seulement n’est plus vierge, mais est devenu subitement très accueillant pour Russes et Chinois, lancés dans une cour assidue à l’Afrique. Surtout que sous les tropiques, certains dirigeant, s’arc-boutant sur une souveraineté retrouvée, diversifient de plus en plus leurs partenariats, avec souvent une préférence pour de nouveaux soupirants peu regardants sur la gouvernance et surtout le respect des droits de l’homme.

En attendant donc Joe Biden, pour qui d’autres officiels américains sont venus, comme en éclaireurs, avant Anthony Blinken et maintenant Kamala Harris, la Russie et la Chine continuent de conter fleurette à une Afrique qui, pourtant, ne veut plus s’en laisser…conter. Non seulement, nombre de pays africains ont refusé, en son temps, de voter pour des sanctions contre la Russie, ou même de condamner son invasion en Ukraine, mais dans l’attente du grand sommet russo-afrique, la plupart des représentants des assemblées nationales africaines ont effectué le voyage de Moscou, où ils ont pris part à la 2e conférence parlementaire internationale Russie-Afrique. Une opportunité saisie par certains d’entre eux pour réaffirmer le choix du pays de Vladimir Poutine comme le partenaire idéal.

En tout cas, la ruée vers l’or, pardon vers l’Afrique se poursuit. Au continent noir qui est devenu une terre où se joue des enjeux géostratégiques d’envergure, d’en profiter, non pas pour quitter une tutelle pour un joug, mais de tisser des liens de partenariat d’égal à égal pour se faire enfin, une place rêvée dans le concert des nations. Il est temps d’arrêter de toujours se faire piller les richesses naturelles pour tendre après la sébile pour des aides à doses homéopathiques qui ne peuvent développer un pays, à fortiori, un continent.

Kamala Harris ne débarque donc pas forcément en terre conquise!

Par Wakat Séra