Plusieurs employés éthiopiens de l’ONU ont été arrêtés mardi 9 novembre 2021 à Addis-Abeba, suite à une opération menée par les autorités dans le cadre de l’état d’urgence décrété la semaine dernière dans le pays. Selon plusieurs sources, l’organisation onusienne a réclamé au ministère éthiopien des Affaires étrangères la libération de ses employés qui seraient au nombre de 16.
Une vingtaine d’Ethiopiens travaillant pour les Nations Unies ont été arrêtés par les autorités à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. L’organisation onusienne a indiqué que six des employés arrêtés ont été libérés, alors que 16 autres sont toujours en détention dans la capitale d’Éthiopie.
Ces arrestations font suite à l’état d’urgence décrété la semaine dernière par le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, pour contrer l’avancée de rebelles tigréens et de l’Armée de libération oromo (OLA), qui ont menacé de marcher sur la capitale.
Des sources évoquent des arrestations basées sur l’appartenance ethnique, en pointant du doigt des manœuvres du gouvernement d’Addis-Abeba visant l’ethnie tigréenne. Des organismes de défense des droits de l’Homme, à l’image de Amnesty International, ont dénoncé les mesures d’urgence instaurées par les autorités éthiopiennes, qui aboutissent selon eux, à des «arrestations arbitraires». Des milliers de personnes seraient ainsi détenues depuis la semaine dernière.
L’ONU, pour sa part, a réclamé au gouvernement d’Abiy Ahmed, la libération des employés détenus, en relevant que les «arrestations et le harcèlement par les forces de sécurité sur la base de l’ethnie sont totalement inacceptables».
Des tensions récurrentes opposent le gouvernement de Abiy Ahmed et l’ONU. Fin septembre, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a ainsi expulsé sept hauts fonctionnaires des Nations unies pour «ingérence». Marqué par les atrocités et la famine, le conflit entre l’armée fédérale et les rebelles tigréens a fait plusieurs milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.
Par Wakat Séra