Accueil A la une Excision: ce mal à la peau si dure!

Excision: ce mal à la peau si dure!

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Les exciseuses doivent déposer les armes pour de bon! (Ph. d'illustration)

Ce 6 février était journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Pendant que les salons feutrés d’hôtels et autres salles de conférence accueillaient des sommités en santé de reproduction, pour réfléchir, sempiternellement, sur ce mal de plus en plus combattu mais jamais éliminé, quelque part dans un village africain, et même en pleine ville, des petites filles innocentes hurlaient sous les coups de couteaux vigoureux de femmes, qui, sans pitié leur arrachaient une partie de leur vie. Une vie qu’elles perdent souvent, après s’être vidées de leur sang dans une hémorragie fatale.

Rien, ni personne n’arrive à sauver ces jeunes filles des griffes de ces expertes en excision auxquelles elles sont livrées, par des parents accrochés à des pratiques ignobles, d’un pan rétrograde de la culture africaine. Question: pourquoi donc demeurer autant fidèle à des croyances qui font si mal, et mal pour toute la vie de ses fillettes qui, devenues femmes souffriront, jusqu’à leur mort, de ces mutilations génitales, d’exciseuses sans foi? Elles bravent même la loi, pour garder leurs couteaux et lames tranchants, toujours prêts à servir, malgré les campagnes massives pour mettre fin à ce drame sociétal!

La situation est d’autant plus grave que, selon les comptabilités inquiétantes et non moins alarmantes de l’ONU, elles seront plus de 4 millions de petites filles, à grossir, si rien n’est fait, en cette année 2025, les rangs des plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde, qui ont déjà subi cette «intervention chirurgicale sauvage», sans aucune anesthésie et règles d’hygiène. Un coup de couteau dont elles souffriront et porteront les séquelles ad vitam aeternam.

Et même avec tous les soins autour, la pratique est simplement hideuse, car privant les victimes de plaisirs sexuels, de chance de devenir mère, et faisant d’elles, des êtres différents des autres qui ont réussi, parfois par chance, à échapper à l’excision et l’infibulation. Malheureusement, le mal a, visiblement encore, de beaux jours devant lui, surtout quand des élus gambiens, censés défendre et protéger les intérêts du peuple, décident de légiférer contre les lois qui luttent contre l’excision. Leur entreprise n’a pas prospéré à l’époque, mais ont-ils désarmé?  S’il faut ajouter à ces députés, la horde de personnes qui vivent de la pratique et tous ceux qui décrient les mutilations génitales en public, mais les font subir à leurs filles, sous l’influence malsaine de soi-disant gardiens de la tradition, ça craint!

Il est temps de sévir davantage, car les lois existent, mais sont difficiles d’application. Il faut durcir la lutte en maniant, désormais, le bâton plus que la carotte, et continuer d’associer toutes les entités de la société. Les structures étatiques et les ONGs doivent, du reste, faire preuve de plus de dureté, contre les exciseuses qui ne veulent pas ranger «le couteau brûlant», pour emprunter l’expression à l’œuvre de l’écrivaine ivoirienne, Aminata Traoré. Les auteurs doivent subir la rigueur de la loi, à l’aune du mal profond dont elles sont à l’origine.

Exciseuses de tous les pays, déposez vos armes de destruction massive!

Par Wakat Séra