Une centaine de journalistes et communicateurs ont été sensibilisés ce lundi 7 octobre 2019, à Ziniaré dans la région du Plateau central du Burkina, sur les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants et le dividende démographique, entre autres.
Les participants de la session de sensibilisation, se sont engagés à soutenir le Groupe d’action de lobbying et de plaidoyer (GALOP), la structure qui a organisé cette rencontre en collaboration avec l’ONG «Voix de Femmes» dirigé par l’ex-Première dame Mariam Lamizana, pour « lutter efficacement » contre ces fléaux qui marginalisent le genre du développement du Burkina et empêchent la jeune fille et la femme de s’épanouir dans le pays du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, fervent défenseur du droit de la femme.
Les hommes de média et les communicateurs, notamment des activistes et autres blogueurs, ont, durant sept heures, suivi tour à tour des communications ayant porté précisément sur la typologie des Mutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces et leurs conséquences, l’ampleur des MGF, la réponse nationale à la pratique des MGF et des mariages des enfants, le cadre juridique des MGF et du mariage des enfants, le concept de dividende démographique et des projections de films pour mieux sensibiliser les participants sur ces maux.
Cet atelier d’information et de plaidoyer vise un grand soutien des participants qui sont les portes voix les mieux indiqués, à soutenir les actions de promotion de l’accélération de l’élimination de toutes les violations des droits des femmes au Burkina. Pour Sika Kaboré, épouse du chef de l’Etat, Roch Kaboré, le GALOP souhaite mettre les journalistes et communicateur « au cœur de ce combat que mène (le) pays pour plus de justice sociale, d’équité et de bien-être des enfants et des enfants ».
L’Enquête démographique et de santé (EDS) de 2010, indique qu’au, 52% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, et 10% avant l’âge de 15 ans. En outre, l’analyse des données de l’enquête multisectorielle de 2015, fait ressortir que 32,28% des filles âgées de 15 à 19 ans, sont mariées et que 0,10% des garçons de la même tranche d’âge le sont également. Quant aux MGF, les mêmes sources révèlent que la prévalence des MGF des femmes de 15 à 49 ans est passée de 75,10% en 2010 à 67,3% en 2015. Relativement à la santé, au droit sexuel et de reproduction, le constat n’est pas meilleur. Des milliers de femmes recours toujours aux avortements clandestins au Burkina Faso, a déploré la présidente du GALOP, Sika Kaboré qui a dépeint quelques situations de la fille et de la femme, terminant qu’ainsi, 105 000 avortements sont survenus.
Cependant la Première dame s’est réjouie car des progrès ont été réalisés par le Burkina au plan programmatique et juridique dans la lutte contre ces pratiques traditionnelles dignes d’une autre époque. Au plan juridique « notre pays vient d’adopter un nouveau code pénal en 2018 », année où le GALOP s’est résolument engagé aux côtés du gouvernement afin de contribuer à l’accélération l’élimination de toutes les violences basées sur le genre, a confié Mme Kaboré qui dit avoir foi que ces échanges permettront aux participants de « mieux » sensibiliser les populations et d’interpeller les autorités pour la mise en œuvre effective de politiques publiques en faveur des populations cibles.
Les maux qui minent la fille et la femme au regard de leur ampleur et de leurs conséquences, restent une problématique pour le Burkina, un pays en voie de développement situé au cœur de l’Afrique subsaharienne, où la question du genre revient généralement dans les grands débats concernant la vie de la nation.
Par Bernard BOUGOUM