L’intronisation d’un chef à Falagountou menace le vivre-ensemble selon des personnes ressources qui veulent prendre les devants en s’exprimant dans une tribune pour apporter des éclaircissements sur la situation. Dans un document parvenu à Wakat Séra ce lundi 26 juin 2023, quatre personnes se réclamant membres de la famille royale, ont décidé d’apporter leur « contribution pour un retour à la sérénité à travers une clarification sur les événements en cours ». Ces personnes signataires de la tribune sont Maïga Yaya Ousmane cité comme « le doyen de la famille royale », Maïga Djibeye Daoudou présenté comme « Chef de Falagountou », le porte-parole de la chefferie, Maïga Talata Yaya et l’ancien maire Maïga Abdouramane Abdoulaye.
« Depuis un certain temps, une intronisation dans le village de Falagountou défraie la chronique et menace de créer des troubles dans ledit village. Cette situation qui intervient dans un contexte d’insécurité généralisé, nécessite qu’une attention particulière y soit portée pour un retour au calme dans l’intérêt des habitants du village et de la commune dans son ensemble », indique le texte qui note qu’après le règne de Maïga Moussa Oumarou jusqu’à sa mort le 14 avril 2010, en « l’absence de consensus », deux chefs se firent introniser en 2011, créant ainsi des « risques de troubles devant lesquels l’administration décida de suspendre la chefferie jusqu’à nouvel ordre ».
Selon les auteurs de cette réflexion, dans le sens de la recherche de la cohésion sociale, « après s’être concertés, (des) personnes ressources convinrent de désigner un membre de la famille royale comme porte-parole de la chefferie locale » qui aurait pour mission de « représenter la chefferie de Falagountou partout où besoin serait ». « C’est ainsi que Maïga Talata Yaya, lui-même membre de la famille royale, a été désigné comme porte-parole de la chefferie de Falagountou. C’était au cours de l’année 2016. Tout se passait si bien que la vacance du trône ne s’était jamais fait ressentir », précise l’écrit.
Pour les auteurs de cette note, « tout a commencé quand Saidou Maïga la commune de Falagountou, décida unilatéralement de remplacer le porte-parole de la chefferie, désigné par tous, sans recourir à la concertation habituelle ». A suivre ces ressortissants de Falangountou qui accusent l’ancien maire, « tout se passait comme si Maïga Saidou ne voulait travailler qu’avec des hommes qu’il contrôlait et prêts à répondre à toutes ses injonctions ».
L’avènement du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) sera vécue comme une délivrance dans le village de Falagountou. Les tensions qui avaient été exacerbées sont retombées. Le village a recouvré sa sérénité, même si le souvenir des tensions était encore très présent », lit-on dans le texte qui ajoute que « c’est dans ce contexte que, courant 2022, une délégation des cousins des princes de Falagountou effectua un voyage de médiation entre les membres des deux camps résidant à Ouagadougou ».
« La médiation eut le succès attendu car les deux camps acceptèrent le pardon sollicité », martèle le document.
Comme solutions, ces personnes ressources, au vu des récents événements, estime qu’« il est impérieux que les fils de Falagountou se donnent la main pour le retour de la sérénité dans le village » puisqu’au stade actuel, « aucun des prétendants à la chefferie ne veut céder à l’autre, un passage en force de l’une ou l’autre partie ». Cette situation est de nature à « perpétuer les querelles internes à la famille royale », selon ces « personnes ressources, membres de la famille royale, ancien maire de la commune de Falagountou ». Elles suggèrent de « garder le statu quo jusqu’à ce qu’un consensus se dégage » tout en invitant les autorités à « accompagner le village de Falagountou dans la résolution de cette crise ».
Par Wakat Séra