De grandes figures du cinéma africain dont Sembène Ousmane et le premier lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga, le Nigérien Oumarou Ganda, ont été honorées, ce dimanche 26 février 2023, à l’occasion de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui bat son plein depuis le 25 février dans la capitale burkinabè.
La 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), en plus d’offrir l’occasion de découvrir des films de belle facture, marque également un arrêt pour célébrer les grandes figures du cinéma africain. Ainsi, une cérémonie de libation a été organisée ce dimanche 26 février 2023 pour rendre hommage à ces illustres hommes qui ont marqué de leur empreinte le cinéma africain.
A cette occasion, deux statues ont été dévoilées au public. L’une est dédiée au Sénégalais Sembene Ousmane, un monument du cinéma africain et l’un des principaux initiateurs du Fespaco. L’autre est du cinéaste nigérien, Oumarou Ganda, premier lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga, grand prix de ce festival, qu’il a remporté en 1972 avec son film «Wazzou polygame», réalisé en 1970 sur le thème de la polygamie.
Cette dernière située à la place des cinéastes a été dévoilée sous les applaudissements du public en présence du ministre burkinabè en charge de la Culture, Jean-Emmanuel Ouédraogo, le délégué général du Fespaco, Alex Moussa Sawadogo et d’autres anciens du cinéma. «Cette effigie est une œuvre qui restera intemporelle», a indiqué un représentant du premier Etalon d’or de Yennenga, qui a salué les autorités burkinabè pour cet hommage rendu au cinéaste nigérien.
A l’issue du dévoilement de la première statue, une parade à vélo et à pied a eu lieu de la place des cinéastes jusqu’au siège du Fespaco où la statue du buste de Sembène Ousmane a été, elle aussi, dévoilée. Cette cérémonie a réuni des membres de Gouvernement dont les ministres maliens et burkinabè de la Culture, des acteurs du cinéma dont la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) ainsi que des représentants de missions diplomatiques dont l’ambassadeur du Sénégal au Burkina Faso. Le fils aîné de Sembène Ousmane, Alain Sembène était également présent à la cérémonie du jour.
Cette œuvre a été réalisée pour marquer le centenaire de cette icône du cinéma africain. En effet, Sembène Ousmane, né en 1923, aurait eu 100 ans en 2023.
«Sembène Ousmane est un fils d’Afrique, un panafricain», a déclaré le ministre burkinabè en charge de la Culture, Jean-Emmanuel Ouédraogo, notant que son œuvre «continue d’inspirer le cinéma africain et que «son esprit est toujours sur le Fespaco». «C’est donc un hommage mérité qui lui a été rendu», a-t-il fait savoir, confiant que le siège du Fespaco est le lieu «le mieux» choisi pour ériger la statue.
Le fils aîné de ce monument du 7e art, Alain Sembène, a exprimé sa reconnaissance aux autorités burkinabè pour cet hommage rendu à son père. «Il parlait du Burkina avec passion (Sembène Ousmane, NDLR). Il aimait le cinéma, il aimait l’Afrique», a confié Alain Sembène.
«L’une des plus belles avenues de Ouagadougou porte le nom de Sembene Ousmane», a rappelé l’ambassadeur du Sénégal au Burkina, pour qui le Burkina Faso et le Fespaco «ont toujours rendu hommage» à ce grand homme qui a tracé les sillons du 7e art pour nombre de cinéastes.
Le ministre de la Culture du Mali, pays invité d’honneur de cette édition a, quant à lui, salué «un très bel hommage bien mérité» rendu à Sembène Ousmane. «Cette statue est un symbole très fort», a-t-il soutenu avant d’indiquer que «des hommes comme lui ne doivent pas disparaître».
La 28e édition du Fespaco qui a ouvert ses portes le 25 février, se poursuit jusqu’au 4 mars, jour où on découvrira le nouveau Etalon d’or de Yennenga, la récompense la plus prestigieuse de cette biennale dont la notoriété fait d’elle le plus grand festival de cinéma en Afrique.
Par Siaka CISSE