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Fespaco 2025: Dani Kouyaté couvre le Burkina d’or!

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Le réalisateur burkinabè, Dani Kouyaté, fier de brandir son trophée

Alors qu’il était attendu au Fespaco 2001, où il a, tout de même, raflé six distinctions dont les prix spéciaux du jury, de l’Union Européenne / Prix ACP (Afrique, Caraibes, Pacifique), longs métrages de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec «Sia le rêve du python», c’est en cette année 2025, à la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, que le réalisateur burkinabè, Dani Kouyaté a crevé l’écran avec «Katanga, la danse des scorpions».

Le célèbre réalisateur, qui tient bien de son père, Sotigui Kouyaté, baobab de la scène en Afrique et dans le monde, en cinéma et en théâtre, offre ainsi, pour la 3e fois, le graal du cinéma africain au Burkina Faso, 34 ans après Feu Idrissa Ouédraogo avec «Tilaï» et 28 années après Gaston Kaboré, avec «Buud yam». Mais plus qu’un simple trophée, cette distinction, et surtout ce Fespaco, ont permis à tout le Burkina Faso, en plein doute sécuritaire, attaques terroristes obligent, de souffler et de montrer que notre pays demeure fréquentable et accueillant, mais surtout, vit.

Certes, comme sur le reste du continent, le Burkina Faso n’échappe pas à la crise du cinéma qui se manifeste par le tarissement des sources de financement et la disparition de nombreuses salles obscures, remplacées par des salles de conférence ou de spectacles et des lieux de prière. L’art et la culture ayant toujours été les parents pauvres des budgets nationaux, la traversée du désert est davantage ressentie par les cinéastes qui, après avoir surmonté mille et un obstacles pour produire, ont autant de difficultés pour faire voire leurs œuvres.

Pourtant, lorsqu’ils sont à l’affiche à Ouagadougou, les films africains, et plus particulièrement ceux des réalisateurs burkinabè, attirent un monde appréciable de cinéphiles, amoureux de leurs propres images, et de scénarios qui racontent leur quotidien. Heureux de reconnaître des acteurs qu’ils côtoient dans la vie de tous les jours et des endroits de leur environnement habituel, les Burkinabè sont toujours prêts à prendre d’assaut les salles de projection du Ciné Burkina, du Ciné Neerwaya et des Canal Olympia de Ouaga 2000 et de Pissy, pour y vivre leurs histoires.

De plus, la grosse industrie cinématographique nigériane de Nollywood, ne cesse de grandir, faisant presqu’oublier les films hindous qui inondaient les écrans africains. Tant en projections publiques que sur le petit écran en famille, les acteurs et actrices de ce cinéma nollywoodien, captivent et font enfler de façon vertigineuse, leur popularité.

Si «le train-a sifflé-trois fois» avec Gary Cooper et Grâce Kelly, que «Le Professionnel» a été «A bout de souffle» avec Jean-Paul Belmondo, désormais, «Sia le rêve du python» s’est réalisé pour Dani Kouyaté dans un «Katanga-où-la danse des scorpions» a fait battre la chamade le cœur de l’Etalon d’or du Yennenga, faisant descendre, de son piédestal, «Ashkal» du Tunisien Youssef Chebi, vainqueur du Fespaco 2023. Et les écrans du Fespaco 2025 se sont, alors, éteints, ce samedi 1er mars, en même temps que se vidait la «rue marchande» où les foyers incandescents braisaient les succulents «poulets bicyclette» et d’où montaient les décibels, dans une ambiance de fête qui a drainé plus de monde que les salles de cinéma.

La 29e édition du Fespaco a donc vécu et rendez-vous a été aussitôt pris, du 27 février au 5 mars 2027, pour la 30e fête du cinéma africain! Avec l’espoir que le cinéma africain vive plus que survive!

Par Wakat Séra