Ceci est le texte intégral de l’allocution de l’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne auprès du Burkina Faso, Jean Lamy, prononcée le 9 mai 2019 à Ouagadougou, à l’occasion de la célébration fête de l’Europe au Burkina Faso.
Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions nationales
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,
Très honorables Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Excellence Monsieur le Maire de Ouagadougou,
Excellences Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Représentants des institutions, organisations internationales et interafricaines,
Mesdames et Messieurs les Consuls,
Autorités civiles, militaires, religieuses et traditionnelles,
Ediles municipaux, représentants des partis, des organisations professionnelles, syndicales, associatives, des médias,
Mesdames et Messieurs en vos titres, rangs et grades respectifs,
Chers invités,
C’est avec un grand plaisir que mon épouse et moi-même vous accueillons ce soir afin de célébrer ensemble cette journée de l’Europe, fêtée partout dans le monde le 9 mai, en souvenir du discours fondateur prononcé le 9 mai 1950 par un des pères fondateurs de l’Europe moderne, le Ministre français Robert Schuman. Robert Schuman, qui avait cette vision d’une Europe « qui se fera d’abord par des réalisations concrètes », d’une Europe fondée sur des valeurs d’ouverture et de solidarité.
Cette année 2019 est une année particulière pour l’Europe, car, vous le savez, dans un peu plus de quinze jours, auront lieu dans toute l’Europe les élections européennes. Cela veut dire un nouveau Parlement européen, une nouvelle Commission européenne à l’automne. En ce moment, dans chaque pays européen ont lieu des campagnes électorales où les différents partis politiques se posent la question de ce que signifie le fait d’appartenir à l’Union européenne, ce que fait l’Europe pour ses citoyens, son action extérieure et de coopération…
C’est donc l’occasion de rappeler les valeurs qui fondent l’Europe, qui sont la paix, l’unité, la liberté, la justice sociale et la solidarité.
– La paix, à la base de la construction européenne, ce qui veut dire que l’Europe veut être un vecteur de paix dans un monde qui est en train de se refermer.
– L’unité, c’est une unité dans le respect de la diversité. Dans l’Union européenne d’aujourd’hui, les Croates restent des Croates, les Espagnols des Espagnols, etc… et pourtant nous avons décidé que, pour un certain nombre de choses, nous étions plus forts ensemble, plutôt que chacun de son côté.
– La liberté, c’est plutôt les libertés démocratiques, individuelles et collectives; libertés individuelles, c.a.d. liberté de penser, liberté d’expression, l’égalité entre les hommes et les femmes…; et libertés collectives, c.a.d. la liberté de la presse, l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs…
– La justice sociale et la solidarité enfin, c’est l’inverse du chacun pour soi, c’est l’égalité des chances pour tous, c’est l’attention aux autres, à ceux qui en ont besoin.
Et bien ces valeurs – de paix, d’unité, de liberté et de justice sociale – elles sont aussi proclamées haut et fort par le Burkina Faso. Ce sont ces valeurs partagées qui fondent notre coopération. La journée de l’Europe n’est pas seulement une fête, c’est aussi l’occasion de rappeler notre engagement collectif aux côtés de nos partenaires qui partagent avec nous les mêmes aspirations et les mêmes valeurs.
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers partenaires, distingués invités
L’Europe est à vos côtés pour la sécurité et pour la paix. Je souhaite à cet égard saluer l’esprit de résistance et de résilience du gouvernement et du peuple burkinabè, face aux ignobles attaques auxquelles votre pays est confronté. L’Union européenne est solidaire avec vous pour lutter contre le terrorisme et l’insécurité. Je souhaite m’incliner ici respectueusement en pensant à toutes les victimes du terrorisme et des violences aveugles, en mémoire desquelles nous nous devons de rester unis et solidaires.
L’Europe est aussi à vos côtés, vous le savez, pour le développement économique et social du pays, un développement durable qui préserve au mieux les ressources que la nature nous donne, un développement inclusif qui ne laisse personne de côté.
Comme je le disais l’an dernier, l’Europe est un multiplicateur d’efficacité avec ses Etats-membres et avec ses partenaires dans le reste du monde, dans son action extérieure, politique et de coopération, tant il est vrai qu’on est plus fort à plusieurs, que l’action collective permet d’additionner les meilleures solutions.
Il y a maintenant neuf Etats-membres de l’Union européenne représentés de façon permanente au Burkina Faso, et je salue ici mes collègues. C’est deux de plus qu’il y a deux ans. En effet, à l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, le Luxembourg et la Suède, sont venus s’ajouter l’Italie et les Pays-Bas. Ceci sans compter les Ambassadeurs non-résidents qui sont accrédités à Ouagadougou. C’est une force considérable. Nous, Européens au Burkina Faso, nous avons la même approche, une vision commune, des stratégies communes et des moyens dont la complémentarité est un levier considérable pour accompagner le pays, ce que nous faisons à travers un exercice important de programmation conjointe de nos aides respectives.
Ainsi au Burkina Faso, l’aide de l’Union européenne conjuguée à celle de ses Etats-membres représente aujourd’hui plus de 40% du total de l’aide extérieure que reçoit le Burkina Faso. Au total, sur la période 2014-2020, l’aide de l’UE s’élève à un milliard d’Euros, ce qui fait aussi du Burkina Faso un des principaux bénéficiaires de l’aide européenne en Afrique.
Mais je ne souhaite pas vous donner trop de chiffres. Pour ceux qui sont intéressés, vous trouverez à la sortie une brochure qui présente les différents secteurs de la coopération euro-burkinabè. Ce montant élevé témoigne avant tout de la densité de notre coopération, qui se concentre d’abord, sous forme d’aide budgétaire générale et sectorielle, dans les domaines de la gouvernance, de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire, et dans les secteurs sociaux, en particulier la santé, l’eau et l’assainissement.
Mais la coopération euro-burkinabè se renforce également dans des secteurs nouveaux, à la demande des autorités du pays, comme dans le secteur de la sécurité, ou pour répondre aux besoins de la population dans certaines zones fragilisées du pays, selon une approche sécurité-développement.
La coopération européenne se concentre aussi, et va se porter davantage à l’avenir, sur l’appui au secteur privé, à la compétitivité, à l’investissement et au commerce, qui sont les principaux moteurs du développement économique partout dans le monde. Je vous annonçais l’an dernier la création d’une chambre de commerce européenne au Burkina Faso, qui s’appelle EuroCham-BF. Cette Chambre, qui doit permettre à des entreprises européennes et burkinabè d’échanger pour le développement de leurs activités respectives en liaison avec tous les acteurs concernés, grandit doucement. Il y a un dépliant à la sortie et j’invite tous les opérateurs privés à vous intéresser à cette initiative importante, à un moment où le Gouvernement met l’accent sur l’importance du développement de filières porteuses de croissance et d’emploi.
Toute cette coopération est portée par un dialogue politique dense, et je voudrais mentionner à cet égard la visite importante que S.E. M. le Président du Faso a effectuée en novembre dernier à Bruxelles, où il a rencontré les plus hautes autorités européennes, dont le Président de la commission européenne M. Jean-Claude Juncker.
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers partenaires, distingués invités
Notre coopération avec le Burkina Faso n’est pas seulement bilatérale, mais s’inscrit également dans un cadre régional, notamment pour accompagner les actions menées par la CEDEAO, l’UEMOA, le CILSS ou encore le G5 Sahel.
A cet égard, vous le savez, le Burkina Faso exerce en ce moment la présidence du G5 Sahel, et l’Europe est aussi un soutien important du G5 pour accompagner ses actions, tant dans le domaine de la sécurité que du développement. Il y a à cet égard la semaine prochaine à Bruxelles une réunion importante des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays du G5 avec leurs homologues des pays de l’Union européenne, avec l’objectif d’améliorer et de renforcer la coopération entre l’Europe et le G5 Sahel.
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers partenaires, distingués invités
Au moment de conclure, je voudrais dire très sincèrement merci :
– Merci d’abord à vous, nos partenaires burkinabè, pour la qualité de notre dialogue politique et de coopération, franc et professionnel, toujours empreint de cette courtoisie et de ce sens du dialogue qui font la force du Burkina Faso;
– Merci aussi à vous, mes collègues européens – je l’ai dit l’Union européenne n’est rien sans les Etats-membres qui la constituent- : La qualité du dialogue et de la coopération entre l’Union européenne et la Burkina Faso repose aussi sur notre travail permanent en commun, de concertation et de coordination;
– Je souhaite remercier également mes collègues diplomates et tous les autres partenaires du pays : Nous les PTF, comme on dit, nous sommes une équipe soudée, avec le même engagement collectif auprès du Burkina Faso, et c’est un gage de réussite de la coopération pour le développement;
– Mes remerciements vont également à mes collègues de la Délégation de l’UE à Ouagadougou, dont je tiens à saluer le travail et l’engagement permanent à mes côtés au service des bonnes relations euro-burkinabè et du développement du Burkina Faso ;
– Enfin, je souhaite adresser un merci tout particulier au Directeur général et au personnel de l’hôtel Laïco, qui nous accueille ce soir, et à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à organiser cette réception, en faisant en sorte que ce soit à la fois un moment solennel et convivial. Merci aussi au personnel de la Résidence, à l’agence Delphicom, à l’agence ICI, au chocolatier André Bayala, qui nous réserve une bonne surprise à la sortie.
Pour conclure, je vous invite à assister nombreux à la Semaine européenne du Cinéma qui commence demain à l’Institut français, avec une riche programmation que je vous invite à découvrir dans le dépliant à la sortie.
Je vous souhaite une excellente soirée et vous invite à porter un toast à l’amitié entre l’Union européenne et le Burkina Faso.
