Ceci est le message du ministre burkinabè de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Séni Mahamadou Ouédraogo, à l’occasion de la fête du travail célébrée chaque 1er mai.
Le monde entier commémore ce 1er mai 2018 et pour la 132ème fois de suite, la journée historique de la fête du travail.
En cette solennelle occasion, je voudrais au nom du Gouvernement, adresser à toutes et à tous, mes sincères vœux de bonne et heureuse fête du travail et des travailleurs.
Partout dans le monde, le 1er mai est célébré en reconnaissance de la place qui revient de droit aux travailleurs dans la construction d’un monde de justice et d’équité sociale. Cette journée, loin d’être une simple occasion de souvenirs, se doit d’être une opportunité offerte à l’ensemble des acteurs du monde du travail, pour mener des réflexions nécessaires et fécondes au renforcement de la promotion du bien-être au travail.
Je salue en cette occasion, la mémoire de tous les travailleurs qui ont consenti des sacrifices parfois ultimes, pour assurer à ceux d’aujourd’hui, de meilleures conditions de vie et de travail.
J’adresse toute ma compassion à toutes celles et à tous ceux qui ont connu, de quelle que manière que ce soit, des situations pénibles et douloureuses du fait ou à l’occasion de l’exercice de leur travail.
Ce disant, je pense particulièrement aux travailleuses et aux travailleurs qui ont perdu au cours de cette année, leur emploi ou même la vie sur le lieu de travail.
Mes pensées vont également en cette occasion, aux responsables syndicaux qui, avec abnégation et esprit de suite, s’acquittent au mieux de leurs rôles d’encadrement et d’organisation du monde du travail.
Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,
Le 1er mai de l’année 2018 intervient dans un contexte national, régional et international marqué par des crises socioéconomiques et sécuritaires.
Le Burkina Faso, pays aux ressources économiques limitées, n’échappe pas aux contrecoups de ce contexte international difficile.
En effet, depuis l’année 2015, notre pays en est particulièrement éprouvé, du fait d’être la cible d’attaques terroristes meurtrières, dont la dernière en date le 02 mars 2018 contre notre Etat-major général des armées et l’ambassade de France, a coûté la vie à de braves soldats et d’innocents citoyens, tous tombés sur le champ d’honneur.
Nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire de toutes les victimes de cette barbarie sans nom, et saluons la bravoure et l’esprit de sacrifice de nos forces de défense et de sécurité.
A l’évidence, le défi sécuritaire sans précédent auquel le gouvernement est confronté le contraint à une meilleure affectation de l’ensemble de ses ressources afin d’y faire conséquemment face.
Et à cette conjoncture déjà difficile, s’est greffée depuis bientôt deux ans, une situation de grèves et de conflits sociaux itératifs mettant à rude épreuve les fragiles équilibres socioéconomiques du pays.
Malgré tout, et en considération de la légalité et de la légitimité du principe de revendication reconnu aux travailleurs, et en dépit du contexte difficile, le Gouvernement a consenti des efforts dans les limites des ressources disponibles, pour apporter des réponses aux préoccupations des travailleurs.
C’est ainsi que le Gouvernement a pris plusieurs engagements qu’il s’attèle à mettre en œuvre.
L’adoption de la loi sur la fonction publique hospitalière en est une illustration.
Du reste, et de façon globale, le Gouvernement s’attèle à l’effectivité des engagements pris avec le monde syndical. C’est dans ce sens que le processus de révision du code du travail se poursuit avec les partenaires sociaux en vue de doter le monde du travail d’une législation consensuelle. A ce sujet, le gouvernement rassure que la relative lenteur observée dans la finalisation de cette révision résulte de sa volonté de trouver le consensus nécessaire entre toutes les parties prenantes.
Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,
Dans son message du nouvel an de 2018, son Excellence monsieur le Président du Faso avait annoncé une réforme du système de rémunération des agents publics en concertation avec les partenaires sociaux.
Pour ce faire, et sur instruction de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du gouvernement, mon département a entrepris les démarches nécessaires depuis le mois de février et poursuit les concertations avec les acteurs concernés en vue de la concrétisation de cette vision du Chef de l’Etat.
Cette volonté de refonte du système de rémunérations des agents publics vise à maitriser à terme l’évolution des dépenses salariales pour mettre en adéquation l’exigence d’une juste rémunération des agents publics avec les besoins de financement des projets structurants au bénéfice de tous.
Le Gouvernement a pleinement conscience des énormes efforts consentis par les travailleurs de notre pays dans la construction de la nation. En effet, durant les périodes difficiles de l’histoire de notre pays, les organisations syndicales des travailleurs ont joué leur partition avec abnégation et esprit de sacrifice. Le Gouvernement leur rend hommage et salue leur attitude patriotique et le sens aigu de leur responsabilité historique.
Travailleuses et travailleurs du public, du parapublic et du privé
Dans le cadre du dialogue social, le gouvernement a toujours examiné les doléances des travailleurs avec toute l’attention que celles-ci requièrent. Dans le souci de toujours consolider ce dialogue social, le gouvernement a procédé à la création du Haut conseil du dialogue social et poursuit le processus de son opérationnalisation. Il appelle tous les partenaires sociaux à œuvrer pour le bon fonctionnement de cette institution, qui, comme nous l’espérons tous, contribuera à renforcer notre culture du dialogue social, socle d’un développement harmonieux de notre pays.
Dans ce même ordre d’idée, j’exhorte les acteurs des secteurs des banques, des mines et de la sécurité privée à poursuivre et à finaliser le processus de conclusion des conventions collectives de leurs domaines d’activités afin de les assainir au mieux.
Je lance un appel aux acteurs des secteurs non couverts par une convention collective de travail, à s’investir afin de doter eux aussi leur secteur d’activité d’un document qui permettra de mieux y réguler les relations de travail.
Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso
Le processus de mise en œuvre du régime d’assurance maladie universelle amorcé depuis 2013, doit être achevé d’ici la fin de cette année 2018 avec la création de la Caisse nationale d’assurance maladie et l’effectivité du régime.
Cela doit permettre à terme de prendre en charge l’ensemble de la population sur la base des vertus de la solidarité nationale contribuant ainsi, à la mise en œuvre de l’objectif 2.4 du PNDES qui est celui de promouvoir le travail décent et la protection sociale pour tous.
Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso
Le Gouvernement reste convaincu qu’il est nécessaire pour tous, d’œuvrer à consolider les bases du dialogue social afin que les solutions aux difficultés auxquelles notre pays est amené à faire face, soient des plus consensuelles en vue d’un développement économique et social solidaire.
Bonne fête à toutes et à tous !
Pr Séni Mahamadou OUEDRAOGO
Chevalier de l’Ordre national