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Fête du travail: le message du ministre Bazié

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Ceci est le message du ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale, Bassolma Bazié à l’occasion du 1er mai 2023, jour dédié aux travailleurs.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,

Cela fait aujourd’hui 137 ans que les travailleurs du monde entier, ont marqué la journée du 1er mai de leur sceau, faisant d’elle une journée inoubliable, tant sa portée est générale et fait l’unanimité au sein des travailleurs, des employeurs et des gouvernements.

Ce jour-là, des ouvriers de Chicago, aux États-Unis, ont bravé les forces de répression pour exiger, entre autres, la journée de travail de huit (8) heures, faisant d’eux des martyrs.

Depuis lors, la journée du 1er mai est commémorée, à travers le monde entier, pour rendre un hommage mérité à l’ensemble des travailleuses et travailleurs et surtout reconnaître leur place dans la construction d’un monde plus juste et plus équitable. Cela nous donne une opportunité pour mener des réflexions en vue de renforcer la promotion du bien-être du travailleur, aussi bien dans son milieu de travail que dans le cadre familial, surtout en période de crise sécuritaire.

Je voudrais saluer la mémoire de nos illustres devanciers qui, par leur abnégation et leur esprit de sacrifice, ont contribué à perpétuer les valeurs et le sens du travail qui font aujourd’hui la fierté et la réputation du Burkinabè.

Je saisis cette opportunité pour saluer l’ensemble des organisations du monde du Travail du Burkina Faso et souhaiter à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, une bonne commémoration de la journée internationale du Travail.

Je profite également de cette mémorable occasion pour féliciter et remercier les travailleuses et les travailleurs admis à la retraite et reconnaître leurs sacrifices consentis dans la construction de notre cher pays. Je leur souhaite une belle et heureuse retraite dans la santé.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,

La commémoration du 1er mai de cette année 2023 intervient dans un contexte international, régional, sous régional et national difficile.

En effet, au plan international, le conflit en Ukraine a engendré de nouvelles tensions géopolitiques. La reprise inégale après la pandémie du COVID-19 et les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement ont favorisé les conditions d’un épisode de stagflation, conjuguant simultanément inflation élevée et faible croissance, pour la première fois depuis les années 1970.

Au niveau régional, les économies d’Afrique subsaharienne peinent à se relever de la récession de 2020, induite par la pandémie à coronavirus. La région est maintenant confrontée à de nouveaux défis économiques, exacerbés par le conflit russo-ukrainien.

La montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le début de ce conflit, vient s’ajouter aux autres défis économiques de la région et cela n’est pas sans conséquence pour les travailleurs.

Sur le plan national, la persistance de la crise sécuritaire a ébranlé le tissu économique et engendré de nombreux défis, notamment un accroissement de déplacement des laborieuses populations qui, fuyant les attaques des groupes terroristes armés, ont tout quitté pour sauver leurs vies.

Ainsi, j’ai une pensée particulière pour les personnes déplacées internes, les travailleurs des régions touchées par cette crise sécuritaire dont le quotidien est constamment éprouvé par les actes innommables des ennemis d’un autre genre.

Mes pensées vont particulièrement à ceux qui sont sur les fronts, pour combattre contre l’ennemi, ainsi qu’à leur famille. Je garde espoir que leur courage et leur hargne de vaincre mettront fin aux ambitions funestes de l’ennemi.

J’émets le vœu cher que d’ici à l’année prochaine, grâce à la mutualisation de nos intelligences et forces, le pays soit débarrassé de ces bandits armés qui endeuillent nos familles. Que les années à venir soient des années de paix et de prospérité ; qu’elles voient les conditions de travail et de vie s’améliorer.

Je voudrais aussi rendre un hommage aux travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activités dans les zones à forts défis sécuritaires, qui, bien que conscients du danger, le bravent au nom de la Nation.

Je salue ici, la mémoire de tous ces dignes fils et filles du Burkina Faso, civils et militaires qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier.

Ces situations, bien que difficiles, n’ont nullement compromis le courage et le dévouement des travailleurs dans la quête permanente d’un mieux-être et du souci de préservation de l’outil de production.

Le Gouvernement est et restera résolument engagé à réduire les risques d’exposition de ces travailleurs à l’ennemi.

Je tiens à saluer particulièrement le sacrifice consenti par les travailleuses et travailleurs, qui, malgré les modestes revenus qu’ils perçoivent, contribuent à l’effort de guerre.

Braves travailleuses et travailleurs,

Dans le sens du respect des engagements pris par les autorités de la Transition avec les partenaires sociaux, plusieurs points de revendications ont été satisfaits et l’élan est maintenu pour la résolution des autres préoccupations notamment le Code du travail.

C’est l’occasion pour moi, de remercier et de féliciter les membres de la Commission consultative du travail, instance tripartite chargée d’émettre des avis motivés sur toute question relative à la législation en matière de travail, pour la reprise de leurs sessions en vue d’apporter leurs précieuses contributions à l’adoption de différents textes.

Dans le cadre du renforcement du dialogue social dans la Fonction publique, le Gouvernement de la Transition procédera dans les jours à venir à l’adoption d’un texte instituant des cadres de concertations au sein des départements ministériels et des institutions ainsi que la prise ou la modification de textes, toujours dans le sens du renforcement du dialogue social.

Au niveau du secteur privé, j’exhorte tous les acteurs du monde du travail à faire du dialogue social, un outil incontournable d’apaisement des relations de travail et de promotion du travail décent. Ce dialogue social doit être sincère et marqué par le respect de la parole donnée.

Je les invite particulièrement à rester engagés dans la dynamique de la négociation collective afin de parvenir à la conclusion de conventions collectives sectorielles et d’accords d’établissements.

En vue de se conformer aux conventions internationales et aux textes nationaux sur la représentativité syndicale et surtout, en vue d’améliorer la qualité du dialogue social, mon département a inscrit dans son agenda, l’organisation des élections professionnelles. Des concertations seront entreprises dans les jours à venir avec les partenaires sociaux pour son effectivité.

Je demeure convaincu que la dynamique du dialogue et de la concertation permanente, fondée sur le principe du respect de la parole donnée, demeure un levier incontournable pour la construction d’un monde du Travail plus juste, plus sain et accepté de tous, car émanant de la volonté de toutes les parties. Pour ce faire, un dialogue social permettant d’avancer et non de tourner en rond est plus que nécessaire.

Conscient de l’importance du dialogue social de qualité dans le développement économique et social d’un pays, le Gouvernement de la Transition s’est inscrit dans le processus d’adoption d’un programme national de dialogue social sur la période 2024-2028.

Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour poursuivre la culture et le renforcement de la justice sociale, gage d’un climat de travail apaisé et propice à l’amélioration de la productivité et la création des richesses pour générer plus d’emplois décents.

Travailleuses et travailleurs des villes et des campagnes,

Bonne fête du travail.

Vive un Burkina Faso de paix et de sécurité !

Le Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale

Bassolma BAZIE