Accueil Editorial Fête du Trône: le cadeau d’anniversaire venu de Paris!

Fête du Trône: le cadeau d’anniversaire venu de Paris!

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Emmanuel Macron (à gauche) et le roi Mohamed VI (Ph. d'archives)

Mohamed VI a été couronné roi du Maroc le 30 juillet 1999, succédant ainsi à son défunt père, Hassan II. Ce mardi, c’était donc la Fête du Trône, marquant les 25 ans de règne du souverain chérifien. Et pour cet anniversaire, Mohamed VI ne pouvait recevoir meilleur cadeau que cette lettre venue des bords de la Seine, courrier dans lequel, Emmanuel Macron, himself, affirme que «la France considère que le présent et l’avenir du Sahara Occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté du Maroc». Alors que ces jolis mots caressaient, comme la brise matinale, les oreilles à Rabat, c’était l’affront de trop qui ne passe pas à Alger. Suite à cette déclaration qui ne fait que confirmer la chaleur dans laquelle baigne, de plus en plus, les relations diplomatiques, économiques et commerciales entre le Maroc et la France, les autorités algériennes procèdent, avec effet immédiat, au retrait de leur ambassadeur à Paris. Le courroux manifesté ouvertement par Alger aura, certainement, des conséquences sur la visite, prévue de longue date, en automne, du président algérien Abdelmajid Tebboune en France, séjour qui pourrait être annulé sans autre forme de procès.

Si cette annonce sonne comme le couronnement de toute la politique diplomatique de Mohamed VI qui a pour un des piliers essentiels, la reconnaissance du Sahara Occidental comme territoire marocain, à Alger, il résonne comme un engagement ferme et déterminé de Paris, de soutenir le «fait colonial imposé au Sahara Occidental». Certes, la position franche de l’Algérie de porter la lutte du Front Polisario depuis la nuit des temps, n’est un secret pour personne. L’Algérie, qui a pris fait et cause pour les indépendantistes du Polisario qui revendiquent le Sahara Occidental comme leur territoire, n’a certainement pas fini de fulminer suite à cette annonce venue de Paris, un jour aussi important en symbole pour le royaume du Maroc. Ce n’est plus un doute, le ciel des relations, déjà bien historiquement tumultueuses entre Paris et Alger, s’obscurcira davantage et sera bien chargé et surchargé en tension électrique. Pour Alger, le président français a franchi le rubicond, ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais osé et «ne mesure pas toutes les retombées potentielles» d’un tel acte.

Cependant, le gouvernement français est loin d’être le seul à reconnaître la «marocanité» du Sahara que certains ne qualifient désormais que de «Sahara marocain», jetant allègrement aux oubliettes les récriminations des indépendantistes du Polisario, dont le souhait de s’établir sur «la terre promise», prend, de plus en plus, des allures de vœu pieux. Plusieurs pays ont ainsi établi des représentations diplomatiques à Dakhla, un endroit paradisiaque du Maroc. Dans la division administrative marocaine, cette ville aux atouts touristiques indiscutables, est considérée comme une commune urbaine, chef-lieu de la province d’Oued El Dahab, dans la région de Dakhla-Oued El Dahab.

Jusqu’où iront les éclaboussures du pavé jeté par Emmanuel Macron dans l’eau de la péninsule de Dakhla?

Par Wakat Séra