Des commerçants de la ville de Ouagadougou, à cette veille de la fête de nativité et à quelques jours de la fête des fins d’année, crient à une morosité économique qui fait que les clients se font rares devant les commerces et autres étals, a constaté ce jeudi 24 décembre 2020, Wakat Séra.
Les fêtes de fin d’année de cette année 2020, tout comme celles de l’année dernière, sont, aussi, marquées par un double contexte fragile dû aux attaques armées et à la pandémie du Coronavirus. Et cet état de fait joue négativement sur les affaires, notamment, commerciales en ces périodes de fêtes.
Des commerçants qui ne « sentent » pas la fête
Mais, les fêtes de fin d’année auront lieu let leurs préparatifs ont débuté dans l’ensemble du territoire burkinabè. A l’accoutumé, c’est en ces périodes que de nombreux commerçants font de bonnes affaires et amassent de grandes fortunes du fait d’une grande affluence des clients dans les marchés et yaars à Ouagadougou.
Cette année, pour les commerçants de certaines localités de la ville de Ouagadougou, il n’y a cependant pas de marché, « c’est tellement calme », il n’y a pas de mouvement. Des commerçants interrogés ont bien voulu répondre à notre micro trottoir.
Mohamed Ouédraogo, un commerçant de chaussure en plein centre du marché de 14 yaar, déclare qu’il ne « ne sent pas la fête (car) c’est tellement calme ».
« On ne sent pas la fête comme ça, c’est mou. Je ne sais pas si c’est à cause du coronavirus ou bien c’est quoi ? Le temps est un peu calme, c’est vraiment calme hein », a-t-il affirmé, mais se console en ces termes: « Dieu est fort ça va aller, Inch’Allah ! ».
Il a souhaité « Dieu accompagne » les uns et les autres dans cette période de fêtes afin qu’elles soient bonnes et belles.
« … ce mois de décembre ce n’est pas comme avant »
La rareté des clients a été également relevée par Fidèle Tankoano, aussi commerçant dans le marché de 14 yaar. « Il n’y a pas le marché comme avant », a-t-il dit dans un français approximatif.
« Je prépare la fête parce qu’on doit bien manger et fêter. Comme c’est le mois de décembre, tout le monde se prépare à la fête. Il n’y a pas de marché comme avant. Mais s’il plaît à Dieu, après la fête, nous allons voir comment ça va se passer. Sinon dans ce mois de décembre ce n’est pas comme avant », a laissé entendre M. Tankoano.
C’est le même constat au niveau du marché de la Zone 1. Jeanne Taïta, vendeuse de légume confie qu’elle « se cherche » car « il n’y a pas de marché ». « Le marché ne commence pas bien, (…) Mais comme il y a la santé, ça va. »
Nathalie Valian, gérante d’un salon de coiffure : « … cette année-là, le marché n’est pas comme ça ».
« En tout cas cette année-là, le marché n’est pas comme ça. Mais comme il y a la santé déjà, nous remercions Dieu tout en attendant l’année prochaine », a dit Nathalie Valian, gérante d’un salon de coiffure. Sa prière est que « le Tout puissant » fasse en sorte que l’on passe de 2020 à 2021 dans la paix et abordé la nouvelle année dans la joie.
« Que Dieu fasse qu’il y ait la quiétude dans le pays et qu’il donne toute la force positive aux autorités afin qu’ils puissent diriger le pays dans la paix et la joie. Nous prions tous pour que la quiétude règne dans le pays. Si ça c’est acquis, le reste-là suivra positivement. Je prie Dieu qu’il garde toute l’humanité en ces instants de fêtes en paix sous la protection de Jésus Christ », a-t-elle résumé ses voeux.
Si pour les commerçants « il n’y a pas de marché », certains clients quant à eux ne se plaignent pas. C’est l’exemple de cette ménagère, Florence Sanou, qui trouve abordable le prix de certains condiments au marché de 14 yaar.
« Je suis là ce matin pour payer les condiments, j’ai juste pris des tomates, des oignons, des cubes maggi pour la fête », a fait savoir Mme Sanou pour qui « le prix est abordable, surtout les tomates ». « Je trouve que c’est moins cher. Ce que je désire vraiment est qu’on fête dans la santé, la paix, c’est mon désire le plus ardent », a-t-elle conclu.
Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)