La promotrice du Festival international de danse de Ouagadougou (Fido), Irène Tassembédo, a assuré, ce samedi 11 janvier 2025, que tout est fin prêt pour la tenue de la 13e édition prévue du 18 au 25 de ce mois, lors d’une conférence de presse marquant le lancement des activités de la manifestation. « On fait le maximum pour être au top », a affirmé la danseuse et chorégraphe burkinabè de renom qui a déclaré que le Fido accueille 34 compagnies de danse cette année autour du thème: « Territoire ».
Le Festival international de danse de Ouagadougou (Fido) célébrera cette année, malgré le contexte sécuritaire difficile auquel fait face le Burkina Faso, la danse dans toutes ses facettes. La promotrice de cette manifestation et ses collaborateurs ont animé, ce samedi 11 janvier 2025, une conférence de presse de lancement des activités de la 13e édition qui se tiendra du 18 au 25 Janvier 2025.
Comme les précédentes années, le Fido a sa même vision qui est de rassembler, dynamiser et valoriser les différentes formes, inspirations et courants de la danse africaine, des diasporas africaines et du reste du monde. Irène Tassembédo et son équipe souhaitent par le Fido, renforcer la dimension d’échange interculturel, de partage d’expériences, de tribune d’expression pour les artistes invités et des plateaux découvertes dédiés aux plus jeunes artistes.
Pour cette 13e édition, le Fido accueillera 34 compagnies de la danse traditionnelle à la danse contemporaine, en passant par les danses urbaines. Au Total, 13 compagnies viendront du Burkina Faso, un du Bénin, deux du Cameroun, un du Congo, huit de la Côte d’Ivoire, un de la Guinée, deux de l’Italie, deux du Niger, un de la République Démocratique du Congo et un de la Slovénie. Toutes les compagnies invitées participent aux différents événements du festival (master classes, workshops, rencontres professionnelles et conférences).
Les conférenciers ont indiqué, en plus de leur programmation sur la scène du Fido, que certains des spectacles seront représentés dans différents quartiers de la ville de Ouagadougou pendant le festival, pour permettre à un public plus large de découvrir les artistes et d’être plus proche d’eux. « Presque tous les spectacles seront exécutés au Centre de développement chorégraphique (CDC) la Termitière. On aura une scène intérieure dans le théâtre et une extérieure derrière le théâtre pour avoir deux sites. Après, nous aurons ici, devant le Yam Ni Yam K (à Kamsoghin), aussi une scène extérieure pour faire des spectacles pour les riverains et les enfants du quartier », a expliqué Irène Tassembédo.
« Et tous ceux qui n’ont pas l’habitude d’aller au théâtre et qui ont envie de voir des spectacles, les spectacles vont venir aussi à eux. Tous les soirs, après les spectacles dedans, il y aura les afters dans la rue, tous les soirs avec des grands groupes qui vont venir jouer », a-t-elle ajouté. Elle a affirmé, aussi, que le Fido va essayer d’aller partout où c’est possible pour essayer de partager (l’)amour de la danse. « On aura aussi des masterclass tous les matins, on va aller aussi jouer comme chaque année à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco), au Grand Marché, dans des écoles, au marché de la Cité an II ».
Face à la situation sécuritaire difficile du pays, tenir le Fido est une forme de résilience. « Je pense que c’est en continuant à faire ce que nous savons et aimons faire que nous participons aussi à la solution de tous ces problèmes là. Les artistes ont des thèmes qui sont récurrents, qui parlent aussi de cette situation. Moi, je ne crois pas que rester et ne rien faire est la solution de nos problèmes », a argué la promotrice de l’évènement. « Les créations, c’est une façon de se manifester. Les artistes se manifestent par les créations. Que ça soit musical, que ça soit théâtral, que ça soit dans l’art plastique et tout, c’est notre façon de dire ce que nous pensons par rapport à la situation actuelle », a-t-elle insisté.
Pour le choix des compagnies, elle a signifié qu’il a un petit groupe de professionnels, de danseurs qui ont étudié des dossiers, des vidéos, que ces compagnies leur ont fait parvenir. « Nous prenons les vidéos, nous les regardons à plusieurs, on fait le maximum dans les échanges pour essayer d’être justes et de tenir compte aussi du goût du public afin que tous ceux qui viennent puissent profiter du festival ».
Cette année, le Fido innove par la gratuité des spectacles. Les entrées sont gratuites, la seule condition, c’est d’aller retirer son ticket pour rentrer dans la salle pour que les organisateurs puissent aoir une idée du nombre de personnes qui ont participé au festival. « Moi, j’aimerais vraiment inonder, mais je dirais même, j’aimerais infester notre pays de danse. J’aimerais que la danse soit dans chaque foyer, dans chaque école, dans chaque université, parce que c’est important. La danse a une discipline extraordinaire, un aspect très positif pour notre vie », s’est-elle exprimé avec vigueur.
« Donc, je voudrais que ce soit gratuit, même si on a besoin d’argent. Je voudrais que les spectacles soient gratuits pour que tout le monde puisse voir les spectacles et apprécier parce que nous n’avons pas tous la chance et les moyens de pouvoir voyager », a-t-elle dit notant que les compagnies viennent un peu de partout, de l’Afrique bien entendu, de la Slovénie et de l’Italie.
Pour les after musicaux, il y a des grands noms comme Maï Lengani, Nourat, Cissao et pleins d’autres qui ont marqué leur disponibilité, selon la conférencière principale.
Cette édition est placée sous les parrainages de Cheick Amala Dianor, Khady Fofana et de Bacome Niamba, trois artistes danseurs et chorégraphes africains de renom.
Par Bernard BOUGOUM