Le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), Rosine Hadizatou Coulibaly/Sori a affirmé devant l’Assemblée nationale que les primes de fonds communs de son département sont passées de 7,43 milliards de FCFA en 2010 à près de 55 milliards de FCFA en 2017, a rapporté l’Agence d’Information Burkinabè (AIB).
« L’évolution des Fonds communs donne le tournis (vertige)», a clamé le vendredi 23 mars 2018 après-midi devant les députés Rosine Hadizatou Coulibaly/Sori, laissant entendre que la masse salariale des agents du MINEFID était de « 11,57 milliards de FCFA contre un Fonds commun de 7,43 milliards de FCFA ».
En 2016, les agents ont touché un salaire de 23,851 milliards de FCFA contre un Fonds commun de 26, 967 milliards, ce qui fait dire au ministre que dans certains cas, « le Fonds commun (FC) dépasse le salaire de l’agent ».
Elle a aussi relevé que le FC est passé de 20,11 milliards de FCFA en 2012 à 55 milliards de FCFA en 2017.
Mme Coulibaly a précisé qu’en 2017, un cadre (Catégorie A) a touché «un peu moins 6 millions de FCFA» contre 4,5 millions de FCFA pour un agent de catégorie E (bas d’échelle).
Répondant à une question orale du député Ousséini Tamboura (majorité) sur les motivations du nouveau préavis de grève lancé par les syndicats du ministère, le MINEFID a indiqué que « des efforts significatifs au niveau du budget de l’Etat ont été faits dans un contexte très difficile (…) Je souhaiterai que le dialogue puisse prévaloir, que la grève soit l’exception, qu’elle ne devienne pas la règle, sinon nous allons mettre vraiment en péril le pays ».
« Lorsque nous voyons l’évolution des recettes, ce n’est pas encore totalement au rendez-vous. Mais gripper encore l’Administration économique, je ne sais pas dans cette menace sécuritaire, ce que nous allons donner comme réponse au peuple burkinabè», a-t-elle argué.
La ministre a rappelé que 21 fonds communs et assimilés sont repartis entre une dizaine de ministères et institutions et que certains fonds se gèrent, sans passer par le Trésor public.
Par Mathias BAZIE