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Fonds d’appui à la presse privée: le DG rencontre les patrons des médias en ligne

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Une dizaine d’organes de presse qui ont bénéficié de la subvention du Fond d’appui à la presse privée (FAPP) peinent à apporter des justificatifs de l’utilisation du fonds qui leur a été octroyé pour s’équiper, selon le directeur général du FAPP, Bê Palm à la rencontre avec des patrons de presse en ligne dans les locaux de Wakat Séra, le mercredi 18 avril 2018.

Au cours de l’année 2017, le FAPP a octroyé à la presse écrite 78,5 millions de francs CFA comme subvention, 242, 5 millions à la presse audiovisuelle, 35,8 millions à la presse en ligne et 31 millions de FCFA à la presse écrite en langue nationale.

Les justificatifs de l’utilisation de cette subvention devraient être déposés fin février 2018, en vue de permettre le déblocage d’un autre fonds pour la subvention de 2018. Mais, selon M. Palm jusqu’à la date du 18 avril 2018, des organes de presse bénéficiaires n’ont toujours pas apporté leurs justificatifs.

« Au jour d’aujourd’hui, quand ont fait le point, il y a deux presses écrites, un journal papier, une presse en ligne, deux télévision et huit radio, qui n’ont pas encore justifié » l’utilisation du fonds qui leur a été octroyé, « ce qui nous crée d’énorme soucis », a déploré le directeur du FAPP qui a exhorté les patrons de presse en ligne présents à la rencontre à sensibiliser autour d’eux.

« On explique aux associations des patrons de presse pour qu’elles expliquent à leurs membres le bien fondé des justificatifs. Si c’est vraiment pour consommer, pourquoi attendre le délai pour justifier. Comme c’est une subvention, tout le monde sait ce pour quoi ça été octroyé », a-t-il affirmé, notant qu’ils ont constaté que « des gens ont pris la subvention pour payer des salaires (…) pourtant ça été donné pour s’équiper ».

Le directeur général du Fonds d’appui à la presse, a indiqué que le FAPP sera obligé d’appliquer les textes. Pour ceux qui n’ont pas déposé leurs justificatifs dans les délais », on sera obligé de les « suspendre pour trois ans », a précisé Bê Palm invitant le président de l’association des patrons de presse en ligne à « rappeler cela au sein de l’association pour que lorsqu’on va appliquer (les textes) que les gens ne viennent pas se plaindre ».

M. Palm s’est également plaint de la qualité de la production de certains organes de presse en ligne qui souvent peuvent même faire « trois » mois sans produire.

Le président de l’association des éditeurs et des professionnels de la presse en ligne du Burkina, Cyriaque Paré de LeFaso.net, a affirmé avoir pris « bonne note » des préoccupations du directeur général du FAPP.

Photo de famille après la rencontre de la délégation du FAPP et les patrons de presse en ligne dans les locaux de Wakat Séra

« Pour ce qui est de la mise à jour des sites, c’est au Conseil supérieur de la communication (CSC) qui devrait s’occuper de cette question. C’est-à-dire faire un monitoring régulier des médias en ligne », selon M. Paré qui a conseillé le FAPP de « l’interpeller pour qu’il fasse le travail avec beaucoup plus de rigueur ». Mais il a indiqué que son association pourra accompagner le Fonds sur le « plan technique, pour le suivi de cette parution régulière ».

Lors des échanges, le Directeur de publication de Wakat Séra, Morin Yamongbé a tenu à « remercier le Fonds pour cette flexibilité qu’il a par rapport aux manquements » soulevés. Pour lui s’il y a des organes qui n’ont pas encore rendu leurs justificatifs cela est dû peut-être à « des problèmes » personnels, mais, a-t-il souligné, « il faut qu’ils aient en tête que les problèmes qui les empêchent de déposer leurs justificatifs pénalisent finalement tout le monde ».

Au cours de la rencontre, deux autres points ont été également abordés. Il s’agit des critères de sélection des projets que les associations de presse postuleront pour l’appel lancé par le FAPP en vue de les financer et d’un décret portant transformation du Fonds d’Etat en Fonds national de financement.

« Le décret qui doit passer en Conseil des ministres doit transformer le Fonds d’Etat en Fonds national de financement. Il est actuellement au secrétariat général du gouvernement », a confié Bê Palm.

Pour ce qui est des projets, M. Palm dit qu’un travail d’élaboration des critères de sélection a été fait et seront mis à la disposition de ces Hommes de la presse.

Par Daouda ZONGO