Au deuxième jour de sa tenue, la 3è édition du Forum africain pour la résilience avait à son programme des travaux en plénière et en sessions parallèles. L’opportunité a été donnée aux panélistes et participants, à travers des discussions de revisiter la fragilité, les questions migratoires liées à la fragilité, la gouvernance de la migration économique pour un travail décent en Afrique, le rôle du secteur financier dans la construction de la resilience, les solutions et initiatives novatrices dans les régions à tradition migratoire, etc.
Si les sujets à l’ordre du jour n’ont pas manqué d’intérêt certain, il deviant de plus en plus important, en dehors des discours et autres promesses faits par les partenaires des pays en fragilité et ceux de migration de se pencher sur les perspectives à envisager pour qu’à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD), ces phénomènes soient mieux pris en compte dans le but de ne pas laisser l’Afrique à quai du développement. Certes, les bonnes intentions foisonnent et sont brandies à toutes les tribunes de sommets et forums sur le développement mais elles demeurent la plupart du temps des voeux pieux. Raison pour laquelle la troisième édition du Forum africain pour la resilience qui se focalise sur le thème «Fragilité, Migration, Résilience», se veut une «rencontre plus». C’est dans cette logique que s’intègre l’un de ses objectifs principaux qui est, comme l’affirme, avec foi Sibry Tapsoba, d’ériger «une plateforme pour échanger sur les formidables opportunités que pourraient offrir la migration en tant que vecteur de développement, source de partage des valeurs sociales, ainsi que son impact sur les économies des pays de départ, de transit et de destination». Cheville ouvrière de ce cadre novateur d’établissement et de consolidation de partenariats, qu’est le FAR, le Bureau de coordination des Etats en transition de la BAD, que dirige l’homme œuvre pour lever tous les stéréotypes qui entourent ce concept de migration.
Cependant, pour donner à cette initiative toute son efficacité, il faut une volonté politique affirmée, une implication soutenue du secteur privé mais aussi et surtout des actions fortes de la part des pays de départ et de destination des migrants. Il est prouvé que dans la plupart des cas, ces migrants sont, par exemple, à l’origine de transfert de fonds importants de leurs pays d’accueil à ceux d’origine. Toute chose dont tirent un grand profit, les multinationales qui ont la mainmise sur ces transactions et qui pourraient de ce fait, mettre en place des mécanismes permettant à ces «clients forts» que constituent les migrants, de faire des dépôts qui serviront à des opérations futures comme l’envoi d’argent à un parent au bercail. Cette somme, objet de dépôt en attendant d’être expédié dans cinq ou dix mois au destinataire, rapportera un pourcentage bien déterminé au migrant, à l’instar d’une épargne dans une banque. Forcément, cette opération sera également bénéfique à la société de transfert qui disposera de cet argent pour effectuer d’autres placements qui lui rapporteront gros. En tout cas, que ce soit dans les panels officiels ou les échanges informels, ce sont autant d’idées de partenariat gagnant-gagnant qui sortent du grand laboratoire de la troisième édition du Forum africain pour la résilience qui prend fin ce 6 mars 2019, à Abidjan, la capitale ivoirienne qui l’accueille.
Par Wakat Séra