«Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux et il a pu parfois nous empêcher de regarder l’avenir. Nous devons regarder en face ce passé avec beaucoup d’humilité», a déclaré le président français, ce vendredi 26 août 2022, en Algérie où il est, depuis jeudi, pour une visite de trois jours.
Après la première journée du président français en Algérie marquée par une visite au Monument des Martyrs, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance (1954-1962) face à la France, il s’est rendu, vendredi 26 août 22, au cimetière européen de Saint-Eugène, dans la banlieue de la capitale, qui date de la colonisation, où il a notamment rendu hommage aux soldats «morts pour la France».
A l’issue de cette visite, le président Macron a affirmé qu’il faut «regarder en face le passé avec beaucoup d’humilité». Un passé qu’il reconnaît «douloureux, complexe», qui a parfois «empêché de regarder l’avenir». Pour le président français, il ne s’agit nullement de «repentance», mais de «reconnaissance de vérités historiques», en parlant de ce passé qui a contribué à crisper les tensions entre Paris et Alger.
L’Elysée avait annoncé que le séjour de son locataire à Alger visait à «libérer l’avenir de l’obsession du passé». C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a annoncé, à l’issue du premier jour de sa visite, l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie.
Cette commission sera composée de cinq à six historiens français et cinq à six historiens algériens. L’objectif, c’est de «regarder l’ensemble de cette période historique (…) sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives», a indiqué Emmanuel Macron, qui a confirmé que la totalité des archives françaises et algériennes seraient ouvertes.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est, quant à lui, réjoui «d’échanges constructifs» avec son homologue français, qui prouvent la «profondeur» de la relation franco-algérienne, et a salué un nouveau «cadre de coopération basé sur la confiance réciproque».
Le président Tebboune a indiqué que les dossiers sécuritaires africains n’ont pas été oubliés, pour qui la Libye, le Mali, le Sahel et le Sahara occidental méritent que l’Algérie et la France redoublent d’efforts.
Cette visite de Macron coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l’indépendance de l’Algérien en 1962. Elle intervient également dans un contexte de fortes tensions diplomatiques tandis que les deux capitales entendent apaiser leurs relations et relancer leurs partenariats économiques au point mort.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)