9 tués dont un instructeur français. C’est la comptabilité macabre du drame qui s’est produit dans des attaques coordonnées, ces 8 et 9 février, au Bénin, dans le Parc W partagé par ce pays, le Burkina Faso et le Niger. Si ces attentats restent encore sans père, compte tenu du mode opératoire qui fait intervenir des colonnes de meurtriers circulant à moto et posant des mines artisanales qu’ils actionnent à distance, peu de doute subsiste sur leurs auteurs qui ne peuvent-être que ces terroristes qui écument la zone des trois frontières qui couvre le Niger, le Mali et le Burkina. Du reste, c’est sur le territoire burkinabè voisin du Bénin que les combattants des forces du mal ont été neutralisés, ce jeudi, par les éléments de la Force française Barkhane, alertés par leurs «partenaires» béninois et burkinabè. 40 terroristes mis hors d’état de nuire, et un pick-up et plus d’une dizaine de motos détruits. Le bilan est sans équivoque.
Même s’il est loin d’être synonyme d’une grande victoire qui mériterait un quelconque enthousiasme excessif, cette battue fructueuse, constitue la preuve palpable du partenariat gagnant et porteur, entre les armées locales et entre celles-ci et les forces militaires étrangères dont Barkhane, dans la lutte de longue haleine contre cette nébuleuse qui endeuille, au quotidien, et massivement, les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles. Et depuis que l’hydre étend ses tentacules hors du Sahel, pour atteindre d’autres pays du Golfe de Guinée, comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, l’urgence a, plus que jamais, sonné pour que les stratégies, les plus affinées sortent des laboratoires des armées engagées dans la guerre contre le terrorisme. Une guerre qui sera difficile, voire impossible à gagner en solo, vu la porosité des frontières africaines et la forte mobilité des assaillants.
Aujourd’hui, bien qu’elle soit prise à partie ailleurs dans la sous-région, notamment au Mali où elle est victime du sentiment anti-occident nourri par des acteurs aux desseins inavoués, la Force Barkhane qui se trouve en plein redéploiement de ses effectifs et une réorientation de son action, n’en déploie pas moins son génie et surtout ses troupes aux côtés du Burkina, du Bénin, du Niger, et même du Mali. Mais le temps n’est plus l’allié des forces du bien, car la détresse des populations qui n’en peuvent plus de pleurer leurs morts et de fuir leurs villages, abandonnant aux mains des terroristes et autres bandits, terres, récoltes, bétails et autres biens, ne saurait plus s’accommoder de sauts de puceron dans la lutte contre les assaillants. Mais comme le dit l’adage, c’est l’union qui fait la force. Une union des armées nationales, appuyées par leurs «partenaires» européens et américains qui apporteront des équipements, notamment aériens et la technologie adéquate en matière de renseignement, ne pourra que renforcer l’espoir de vaincre pour de bon, le terrorisme qui inhibe toutes les initiatives de développement.
Certes, la guerre éclair n’aura pas lieu, parce que le cancer terroriste a métastasé et les cellules latentes qui minent les pays du Sahel, et désormais leurs voisins de l’Afrique de l’ouest, toujours actives les unes autant que les autres, ne peuvent être détruites en un tour de main. Pire, les terroristes vivent dans des quartiers, des villages et même les périphéries des villes, dont les habitants pensent trouver davantage protection avec eux, plusieurs localités ayant été abandonnées par l’administration et l’armée. La nature ayant horreur du vide, les quelques billets de banque, les forages qui offrent gratuitement de l’eau aux populations, etc., font vite leurs effets, facilitant, en même temps, les recrutements de nouveaux terroristes immédiatement prêts à l’emploi. Le temps, n’est donc plus aux discours, encore moins aux sommets budgétivores, mais à l’action, pardon, à l’assaut, car, comme le dit le dicton, «la meilleure défense, c’est l’attaque».
Par Wakat Séra