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G5 Sahel: la force manque, les terroristes avancent!

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Comme pour encourager les Nations Unies à se hâter lentement pour apporter soutiens financiers et logistiques au déploiement de la force du G5 Sahel, les terroristes gagnent chaque jour, un peu plus de terrain. Ce qui rendra sans doute leur délogement plus compliqué, tant ils auront consolidé leurs positions dans un Sahel qu’ils écument impunément , ne rencontrant aucune résistance en face. Les armées démunies de pays manquant de tout sont dépassées par la puissance de feu de djihadistes rompus à la guerre asymétrique dans aucune école enseignée. Les dernières attaques perpétrées dans le sahel burkinabè et le nord malien, viennent conforter l’aveu d’impuissance des forces de défense et de sécurité de ces pays où les terroristes font maintenant la pluie et le beau temps, au grand dam de populations terrorisées et ne sachant plus à quel saint se vouer. Le Burkina Faso, régulièrement endeuillé par ces frappes, a donc une fois de plus été touchée à sa défense, un commissariat de police ayant été incendié alors qu’un véhicule des forces anti-terroristes sautait dans le même temps sur un engin explosif. Des blessés graves, des armes emportées. Tel est le bilan de ces attaques dont une autre, qui a précédé de seulement quelques heures les deux dernières, a été fatale à une personne prolongeant la série noire des assassinats ciblés.

Au Mali voisin, c’est la même réalité macabre. Et une fois de plus, ce sont les forces onusiennes qui ont été prises pour cibles dans un pays où les casques bleus soumis désormais à un régime d’au moins une attaque tous les deux jours. Au moins trois morts et cinq blessés sont déplorés, sans que le bilan soit définitif, dans l’attaque de ce dimanche 24 septembre. La Mission des Nations unies au Mali est dont pilonnée sans répit, pendant que les bureaucrates et autres puissances dites premières contributrices de l’organisation mondiale discutent sur le sexe des anges à New York à propos du financement de la force du G5 Sahel, sensée apporter une réponse de taille aux offensives djihadistes dans cette région de l’Afrique assiégée par les islamistes et contrebandiers de tous ordres. En tout cas, le nerf de la guerre fait toujours défaut. Si Washington et Londres ne se décident pas franchement pour mettre la force du G5 Sahel sous pavillon onusien, ce sont les Européens qui voudraient charcuter le budget de 430 millions d’euros, initialement prévu pour le déploiement des 5 000 hommes du général malien Didier Dacko. Pendant ce temps, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Niger et la Mauritanie, les cinq membres du groupe ne perdent pas espoir. Leur volonté de réunir le pactole nécessaire ne prend aucune ride car avec la France comme partenaire locomotive, ils sont visiblement décidés à lancer, d’ici octobre prochain, la machine sensée porter l’estocade au terrorisme. Ils visent maintenant  les diverses réunions internationales qui devraient servir de leviers d’appel des fonds nécessaires.

Question: si tant est qu’aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme est devenue une priorité des priorités, vu que le fléau anéantit tous leurs efforts de développement, pourquoi, dans un sursaut d’orgueil dont tout pays souverain doit se montrer capable, les pays du G5 Sahel ne peuvent-ils pas mobiliser à leur niveau, les ressources recherchées? S’il le faut, ils doivent redimensionner leurs ambitions en la matière et dégonfler le budget initial des 430 millions d’euros. La sagesse enseigne d’ailleurs qu’il faut faire la politique de ses moyens lorsqu’on ne dispose pas des moyens de sa politique. Qui plus est, il a été prouvé, en pareille circonstance, que ce n’est pas le nombre des troupes qui fait leur force, mais l’affinement des stratégies déployées. C’est peut-être de cette option que viendra le salut de la force du G5 Sahel, ce bébé dont l’accouchement semble si difficile. Les terroristes eux ne perdent pas du temps!

Par Wakat Séra