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Gabon: Brice Laccruche-Alihanga face à la Cour criminelle sans avocat

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Brice Laccruche-Alihanga (à gauche) et l'ex-président gabonais, Ali Bongo

L’ancien directeur de cabinet de l’ex-président gabonais Ali Bongo, Brice Laccruche-Alihanga était face, le mardi 4 juin 2024, à la Cour criminelle spéciale (CCS) de Libreville sans ses avocats qui ont boycotté ce qu’ils appellent un «parodie de justice».  

Brice Laccruche-Alihanga, ancien patron de cabinet de l’ex-chef d’Etat gabonais Ali Bongo Odimba, a été présent, le mardi 4 juin 2024, à la Cour criminelle spéciale (CCS) de Libreville sans ses cinq avocats.

Pour cause, ces derniers, en évoquant une «parodie de justice», ont décidé de bouder le troisième procès, ouvert la veille, contre leur client. Il est poursuivi pour un contrat qu’il avait signé avec un expert-comptable, Gérard Fanou.

«Les droits de la défense ne sont pas respectés, nos arguments ne sont pas entendus. Nous avons entendu des énormités de la part de l’État gabonais. Il veut se constituer partie civile dans une procédure pour laquelle il reconnaît lui-même que le compte est privé et nous voulons répondre à cet argument. La Cour estime qu’on n’a pas à répondre et elle va mettre la forme délibérée. Nous avons estimé que la goutte d’eau de trop, c’est quand même fort de café », a expliqué Me Anges Kevin Nzigou, l’un des avocats de l’accusé Laccruche-Alihanga.

M. Fanou est lui-même jugé pour complicité dans des prestations à la présidence et estimées à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA. Des sommes payées à travers un compte privé de l’ancien président Ali Bongo.

«Oui, nous savons que c’est un compte privé, mais nous, ce qui nous intéresse, ce sont les fonds, les fonds sont publics», c’est juste impossible, a rétorqué l’avocat de l’État.

«La définition des fonds publics, c’est quand même qu’ils sont réunis selon des règles de la comptabilité publique, on ne peut jamais avoir des fonds publics dans un compte privé. Alors, si on ne nous permet pas de dire seulement cela pour que la procédure avance, on estime qu’on n’a plus rien à faire dans cette procédure, que le verdict est connu. On participe simplement à une mascarade judiciaire», poursuit-il.

Un boycott qui a eu pour conséquence le renvoi de l’audience sur ladite affaire au mercredi 12 juin prochain.

Le président de la cour, en revanche, a demandé au bâtonnier de proposer un avocat commis d’office pour défendre Brice Laccruche. Une demande que Me Nzigou juge illégale puisque l’ancien directeur de cabinet a déjà des avocats constitués. Il promet donc de faire un recours si ce processus suit son cours.

Pour rappel, outre ce chef d’accusation, l’ancien patron de cabinet du président Bongo fils, Brice Laccruche-Alihanga est accusé de détournement de fonds publics et de blanchiment au sujet de prestations comptables à la présidence du Gabon à l’époque.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)