L’ancien chef d’État du Gabon, Ali Bongo Ondimba perdait le pouvoir, dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 août dernier au Gabon suite à un coup d’État militaire. Ce jeudi 30 novembre 2023, trois mois jour pour jour, que devient le président déchu?
Mercredi 30 août 2023-jeudi 30 novembre 2023, il y a trois mois, jour pour jour, l’ex-homme fort du Gabon, Ali Bongo Ondimba perdait le pouvoir suite à un coup de force militaire.
Malgré qu’il vit toujours dans sa luxueuse résidence de La Sablière à Libreville et que le nouveau pouvoir déclare qu’il est libre de ses mouvements et qu’il peut partir à l’étranger à tout moment pour se faire soigner, s’il le veut, l’ancien chef d’État gabonais, à en croire ses proches, est en résidence surveillé.
«Il y a des chars autour de sa résidence. Ses sorties dans le jardin sont limitées. Un garde républicain est constamment là pour écouter ses propos. Il n’est pas du tout libre et ne peut pas voir sa femme et son fils emprisonnés», a confié un proche à nos confrère de RFI.
Dans sa résidence, en effet, et malgré la présence de ses fils Bilal et Jalil à ces côtés, le fils du feu président Omar Bongo a physiquement diminué, ont reconnu des témoins, mais sa santé reste toutefois bonne, ont-ils assuré tout en mentionnant qu’un kinésithérapeute vient régulièrement pour sa rééducation.
Sur le côté matériel, les comptes bancaires de Ali Bongo seraient gelés. Il ne toucherait pas sa retraite et son statut d’ancien chef d’État ne serait pas appliqué, ont ajouté les mêmes sources. Selon ces dernières, l’ex-président aurait accumulé trois mois d’arriérés de factures d’électricité.
«Il ne peut pas payer, car ses chèques sont refusés. On a peur d’une coupure», a encore lâché son entourage, selon le média français. Puis une bonne source de souligner que le président déchu n’a pas accès au téléphone.
«Les militaires fouillent à l’entrée et la sortie. Le cuisinier principal est parti, car il ne supportait plus de travailler dans ces conditions. Sa famille et notamment sa mère doivent l’amener à manger», a indiqué une autre source car, a-t-elle rajouté, seul un cercle très restreint de collaborateurs serait présent autour de lui.
Ali Bongo serait «touché» par la situation même s’il reste fort mentalement. Il ne comprend pas cette «violence contre lui» a aussi témoigné un membre de la famille, toujours chez nos confrères, qui a également avancé que l’armée lui a proposé, il y a environ un mois, de s’exiler. Un avion était d’ailleurs prêt mais il a refusé de quitter le Gabon, a témoigné d’ailleurs un de ses collaborateurs.
Alain-Bernard Bongo, devenu après Ali Bongo Ondimba, est né le 9 février 1959 à Brazzaville (Congo). Homme d’État gabonais et membre du Parti démocratique gabonais (PDG), il a été président de la République entre 2009 à 2023.
Fils de Albert-Bernard Bongo, lui aussi prénommé à un moment Omar Bongo Ondimba et président de 1967 à 2009 (l’année où il mourut), Ali Bongo Ondimba fut ministre des Affaires étrangères du Gabon de 1989 à 1991 puis celui de la Défense de 1999 à 2009. Il a été également membre parlementaire dès 1990.
Candidat à l’élection présidentielle de 2009, un scrutin organisé à la suite de la mort de son père, le postulant Bongo l’emporte sur fond de suspicions de fraudes. Il sera réélu cinq ans plus tard, en 2016 donc, dans les mêmes circonstances qui, cette fois-ci, ont conduit le Gabon dans une impasse post-électorale puis à une crise politique. Un second mandat marqué par une instabilité ministérielle ainsi que par un grave accident vasculaire cérébral souffert par le chef de l’État, une maladie qui remonte à 2018. Le président Ali Bongo Ondimba sera renversé, tard dans la nuit du 30 août 2023, par une junte militaire ayant à sa tête son propre chef de la sécurité présidentielle et actuel homme fort du pays, Brice Oligui Nguema. Pourtant, dans la même journée, le président déchu avait été déclaré vainqueur au scrutin présidentiel par le centre gabonais des élections avec 64,27 % des suffrages exprimés.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)