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Gabon: un tsunami nommé Brice Clotaire Oligui!

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Brice Clotaire Oligui Nguema, ferme la page de la transition militaire au Gabon (Ph. de campagne électorale)

90,35%! C’est le score à la sovietique réalisé par Brice Clotaire Oligui Nguema, à la suite de l’élection présidentielle du samedi 12 avril qui marque la fin de la transition militaire au Gabon. Bien que provisoires, ces résultats globaux sont la preuve de la puissante machine électorale, mise en place par le désormais ancien général, pour écraser ses sept challengers à qui il n’a laissé que des miettes. Loin d’être une surprise, la victoire de celui qui a mis fin à la dynastie presque sexagénaire des Bongo, était en téléchargement. Non seulement l’homme du coup d’Etat du 30 août 2023 qui a chassé Ali Bongo du pouvoir, bénéficie encore de son aura de «sauveur» du peuple gabonais, mais il a su ratisser large autour de lui, surtout dans le camp des anciens du régime Bongo dont lui-même est un pur produit. Une formule de l’inclusivité qui a contribué à la longévité au pouvoir du «père de la nation», Omar Bongo, qui, s’évitait ainsi, opposition et contradiction.

En attendant que les chiffres sortis des urnes de la présidentielle, soient validés par le conseil constitutionnel, ce qui ne sera qu’une formalité au vu de l’écart abyssal entre Brice Clotaire Oligui et les autres, cette élection qui doit ramener le Gabon sur les rails constitutionnels, a déjà, par un tour de passe-passe, rendu le pouvoir aux civils. Car, le général a troqué, vite fait bien fait, sa vareuse et son képi rouges de la garde républicaine, contre le costume-cravate qui sied au locataire pour sept ans, et plus si affinités, du palais de bord de mer, qu’il devient. Question: dans ses nouveaux habits, et après l’euphorie de la victoire massive, le cousin des Bongo, ne sera-t-il pas tenté de faire du Bongo, sans les Bongo? En tout cas, bien que le «libérateur» qui s’érige désormais en «bâtisseur», affirme être un fervent apôtre du changement, ses détracteurs qui continuent de croire dur comme fer, qu’il n’a pas respecté sa parole de rendre le pouvoir aux civils, le placent dans la continuité du système Bongo. Surtout avec tous les anciens caciques du Parti démocratique gabonais (PDG) qui gravitent autour de lui.

Tout compte fait, dans l’attente de son officialisation comme locataire du fauteuil présidentiel, celui qui sera désormais appelé «Monsieur le président», en lieu et place du «Mon général» qui lui était généreusement servi, doit prendre conscience que l’état de grâce dont il jouit actuellement, sera de courte durée, pour ne pas dire fugace, tant les attentes des Gabonais sont immenses. De plus, tout est urgent dans ce pays, dont la population profite peu ou prou, des fruits de ses richesses naturelles, notamment le manganèse, le pétrole, l’or et le bois. Toute chose qui, avec le manque d’emploi, accentue la rigueur de la vie chère dont souffre la majeure partie du peuple qui ne peut s’offrir qu’un repas quotidien, au lieu des trois dont l’homme a besoin, et se soigner à Paris ou à Madrid, où se rendent, les dirigeants, pour le moindre mal de tête. Il faut donc que le général, pardon M. le président, après s’être délecté, lui et ses affidés, de ce raz-de-marée électoral, réalise ses promesses de campagne, qui, malheureusement, demeurent, presque toujours des vœux pieux, et ne sont ressuscitées qu’à l’approche de nouvelles élections.  Surtout sous les tropiques!

Sorti de la pluie de félicitations qui s’abat sur lui, Brice Clotaire Oligui Nguema, sera vite confronté aux réalités d’un pouvoir qui ne sera plus de transition, mais une gouvernance qui doit assurer la justice sociale, à commencer par le pain et le gîte, pour tous les Gabonais! C’est ainsi qu’il fera la preuve que son coup de force du 30 août 2023, ne fut pas un moyen pour sacrifier Ali Bongo et sauvegarder des intérêts égoïstes, d’une certaine oligarchie ou d’un clan!

Tout est urgent Monsieur le président! Il faut maintenant justifier votre score qui aurait pu faire pâlir Staline, en d’autres temps et sous d’autres cieux!

Par Wakat Séra