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Gestion des finances publiques au Burkina: la Cour des Comptes présente son rapport public 2021

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Des membres de la Cour des Comptes lors de la présentation du rapport PUBLIC 2021 à la presse

La Cour des Comptes a présenté, ce mardi 14 février 2023, son rapport public 2021 sur la gestion des finances publiques au Burkina Faso, au cours d’une conférence de presse tenue au sein du ministère en charge des Affaires étrangères à Ouagadougou. La Cour a saisi l’occasion pour plaider pour une autonomie financière qui la rendrait, selon elle, plus efficace dans ses actions de contrôles et de contribuer pleinement dans la lutte contre la corruption.

Les membres du bureau de la Cour des Comptes étaient face à la presse, ce mardi 14 février 2023, pour présenter le rapport public 2021 sur la gestion des finances publiques au Burkina Faso. La production de ce rapport annuel est en fait une tradition à laquelle se sacrifie la Cour dans le cadre de ses missions qui visent entre autres à contribuer à la bonne gouvernance administrative et financière des fonds publics.

Le premier président de la Cour des Comptes, Latin Poda a indiqué que le rapport public 2021 a été remis au chef de l’Etat le 6 février dernier. Ledit rapport comporte quatre parties qui font notamment, le point des contrôles juridictionnels et non juridictionnels effectués par la Cour en 2021, des synthèses présentées au parlement.

Au rang des contrôles juridictionnels effectués par la Cour en 2021, 1826 comptes de gestion ont été jugés de 2008 à 2016. Pour le compte des jugements des fautes de gestion, trois jugements ont été rendus et publiés, selon la synthèse du rapport succinctement présentée à la presse par Latin Poda.

Le premier président de la Cour des Comptes, Latin Poda

Pour les résultats des contrôles non juridictionnels, il y a eu l’audit de conformité de la gestion des permis de recherche d’or au Burkina exercice 2017 à 2020 et plusieurs contrôles effectués dont celui de la gestion du Conseil régional des Cascades, de la gestion des communes de Niangoloko et de Loumbila, le contrôle de l’utilisation de la subvention de l’Etat accordée à la Sofitex pour l’apurement des impayés internes des cotonculteurs de la campagne 2017/2018 et la réduction du prix des intrants au titre de la Campagne agricole 2018/2019.

Le premier président de la Cour de comptes a indiqué que ce ne sont pas tous les contrôles effectués en 2021 qui ont été présentés dans le rapport public, soulignant que celui de l’audit de conformité de la passation, de l’exécution et de règlement des marchés publics liés à la pandémie de la Covid-19 au Burkina, exercices 2020 à 2021 ne figure pas dans le rapport public 2021.

Le travail de la Cour des Comptes consiste essentiellement à constater des irrégularités dans la gestion des comptes par rapport à la réglementation sur les finances publiques au Burkina Faso. «Quand ces irrégularités sont constatées, la Cour fait des recommandations au gouvernement et aux responsables de l’entité contrôlée», a-t-il fait savoir, avant de préciser que la mise en œuvre de ces recommandations revient aux responsables des entités concernées et au gouvernement. «Le rôle de la Cour est de vérifier quelque temps après si les recommandations faites ont été prises en compte», assure Latin Poda.

Les membres du bureau de la Cour des Comptes ont affirmé au cours de leur point de presse que le budget annuel alloué à leur institution est «insuffisant». «Sur les trois années passées, la Cour n’a jamais reçu un demi-milliard de francs CFA de budget, alors que le domaine d’intervention est vaste», a déclaré le premier président qui a expliqué que cette situation (les) oblige à faire des contrôles à minima.

Il a déploré un traitement inégalitaire entre les Institutions chargées du contrôle et a plaidé pour qu’on accorde à la Cour des Comptes une autonomie financière afin de permettre à la Cour de jouer pleinement son rôle en tant qu’institution d’anticipation et d’orientation en matière de gouvernance financière pour contribuer à l’assainissement de la gestion des finances publiques.

Par Siaka CISSE