Ceci est une opinion d’un citoyen du nom de Ag Ibrahim sur le nouveau gouvernement rendu publique le dimanche 10 janvier 2021.
« Le Président du Faso, Roch KABORE et son Premier ministre Christophe DABIRE ont procédé hier dimanche 10 janvier 2021, à la composition de la nouvelle équipe post scrutin du 22 novembre 2020. La liste qui depuis quelques jours faisait objet de beaucoup de spéculations sur les réseaux sociaux, a été finalement rendue officielle. Le nouveau gouvernement de 32 membres (25 ministres et 7 ministres délégués) renforce le nombre d’anciens ministres. 12 sorties et 14 entrées ont été opérées. Ce gouvernement répond à une seule logique : il est investi d’une mission bien politique et résolument tourné vers la réconciliation. Remi Dandjinou jusque-là ministre de la communication ne fait plus partie de l’équipe gouvernementale. Son portefeuille est confié au juriste Ousseni Tamboura qui n’est pas à sa première expérience en tant que ministre tout comme Clément Sawadogo, et Zéphirin Diabré. Le ministre des mines, Oumarou Idani quitte le gouvernement. Il est remplacé par Bachir Ismael Ouedraogo qui cumule mines et Energie. Aussi curieux que cela puisse paraître, les Mines, secteur pourvoyeur de devises au budget de l’Etat (256 milliards FCFA en 2019) sont réduites en un ministère délégué sous la responsabilité du ministre Aimé ZONGO, précédemment DG du BUMIGEB.
Le ministre en charge de de l’habitat, Bonannet Dieudonné, sort aussi au profit de Benewendé Sankara de l’UNIR/PS. C’est l’une des rares fois qu’un poste ministériel est dédié à la ville. Harouna KABORE du commerce, produit de la société civile, est maintenu dans le nouveau gouvernement malgré les mouvements hostiles qui avaient circulé ces derniers jours concernant sa personne. Sociologue, la secrétaire permanente de l’Observatoire national de prévention et de gestion de conflits communautaires (ONAPREGECC), Louise Anne GO, membre du parti PDC (candidate malheureuse aux législatives dans le Nayala) récolte le ministère déléguée à l’artisanat. Le ministre Seni Ouedraogo, est imperturbable à la Fonction Publique bien qu’il soit invisible dans l’arène politique. Le Ministre d’Etat, Ministre en charge de la Défense Nationale, Sheriff Sy et son collègue de la sécurité, Ousseni Compaoré sont de retour. Les deux ne sont pas affiliés à des chapelles politiques et on espère que les violons soient accordés pour plus d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme.
La Secrétaire Permanente du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), Victoria Ouédraogo/Kibora, remplace le ministre Réné Bagoro à la justice. Le Professeur agrégé, gynécologue-obstétricien, charlemagne Ouedraogo, sans autre forme de césarienne, hérite du ministère de la Santé à la place de Claudine Lougué /Sorgho. Le professeur Alkassoum Maiga est confirmé au ministre en charge de l’Enseignement Supérieur.La biologiste, biochimiste et microbiologiste, Maminata Traoré / Coulibaly baigne dans son biotope du ministère déléguée à la Recherche Scientifique en remplacement de Urbain Ibrahim Coulidiaty. Le député MPP du Zoundweogo, Président du conseil régional (Centre-sud) et pharmacien, le Dr Modeste Yerbanga est chargé de garder les bœufs au Ministère des Ressources animales après que le postier et sankariste Sommanogo Koutou soit viré.
La plus grosse déception vient du rang des frondeurs UPC devenus MBF dont les personnalités n’ont pas été coptées. Le jeune député MPP de la Kossi et ancien syndicaliste étudiant de l’UNEF, Maxime Koné a anéanti les espoirs de son rival Daouda Simboro en décrochant le ministère délégué chargé de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’Extérieur. Aussi, les membres MPP du Yatenga voient d’un mauvais œil le maintien de Salifou Ouedraogo au ministère de l’Agriculture après un positionnement ridicule de ce dernier aux législatives au détriment de Smaila Ouedraogo qui a abattu un travail politique immense.
Chef de file de l’opposition depuis 2012, l’UPC après sa défaite humiliante est tombé dans la marmite en 2021. L’opposant Zéphirin DIABRE est rentré avec fracas au gouvernement. Sa proximité avec Roch ne date pas d’aujourd’hui. Candidat à la présidentielle de novembre dernier, Zeph est un interlocuteur crédible pour assurer la délicate mission de la réconciliation. Aucun tunnel ne sera de trop pour instaurer le dialogue et recoller les morceaux de la jarre Faso. »
Ag Ibrahim