Les populations burkinabè ne savent plus où se donner la tête à la suite du bras de fer opposant la Coordination des syndicats des enseignants (CNSE) regroupant 15 structures et le gouvernement qui évoque l’insuffisance de ressources financières. Selon certaines informations que détient Wakat Séra, la situation actuelle pourrait jouer sur le bon déroulement des examens de fin d’année notamment l’organisation du Baccalauréat.
La grève des enseignants préoccupe plus d’un Burkinabè qui craint une année blanche car malgré les sit-in, grèves et autres marches de la CNSE, l’engagement ferme pour satisfaire les 23 points de la plate-forme revendicative de la Coordination tarde à venir du côté des autorités qui ont été évalués à 50 milliards francs CFA, le coût annuel pour les besoins du monde éducatif.
Selon la rumeur, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), aurait fixé la date du 25 janvier pour la sélection définitive des sujets du Bac, condition régulière pour la prise en compte de cet examen. Cela est faux, nous a rétorqué une source au sein de la même structure qui a précisé que le Conseil ne se mêle pas de l’organisation des examens de fin d’année au niveau du secondaire. « C’est l’enseignement supérieur notamment la recherche qui est notre prérogative », a soutenu la même source à Wakat Séra.
Mais, selon un de nos contacts au sein de l’Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo pour qui, il n’y a pas encore de crainte en ce qui concerne le bon déroulement des examens de fin d’année, il n’exclut pas que cette situation de débrayage tous azimuts qui semble interminable depuis un certain temps pourrait jouer négativement sur la qualité de l’administration des épreuves de fin d’année.
Le ministère de l’enseignement avait fixé comme date limite pour la réception des propositions des sujets, le 8 décembre 2017. Et, « depuis le 8 décembre effectivement, les sujets ont été proposés au niveau central », a rassuré à Wakat Séra une source interne qui fonde la crainte des populations quant à la sérénité de la tenue du Baccalauréat si les choses ne rentrent pas dans l’ordre les jours à venir.
Alors, il est plus qu’urgent que le gouvernement et la CNSE trouvent un terrain d’entente car, selon les informations qui nous sont parvenues, dans les zones reculées du pays, la psychose de l’année blanche est en train de gagner les esprits des élèves et des parents. Pour preuve, selon ces informations, si des élèves ont perdu certaines habitudes scolaires comme les révisions et les travaux de groupes, certains sont en train de se reconvertir dans des occupations peu recommandables tandis que les plus pessimistes ne se donnent même plus la peine d’aller dans les établissements pour voir si la situation a évolué.
Les négociations entre la CNSE et le gouvernement qui écartent toute idée d’année blanche, doivent reprendre demain mardi 16 janvier au Premier ministère situé au Centre-ville de la capitale burkinabè.
Par Mathias BAZIE