Il faut « rendre sage la hiérarchie » policière au Burkina afin de résoudre les problèmes qui ont occasionné la mutinerie de 2011 et qui constituent toujours des sources de grognes au sein de la police, selon le porte-parole des policiers radiés, Mahamadi Tidiga, face à la presse mardi 11 avril 2017 à Ouagadougou.
« Nous policiers révoqués, lançons un appel au ministre de la Sécurité intérieure (Simon Compaoré) et à ses proches collaborateurs qu’ils seront tenus pour responsables de tous débordements qui surviendraient encore dans les rangs », a prévenu M. Tidiga, les invitant à résoudre les problèmes à la base au lieu de « s’appuyer sur la discipline pour piétiner les agents ».
Pour lui « l’histoire (leur) donne raison », car « les mêmes agents vecteurs de la mutinerie de 2011 », notamment le compte n° 049, le Service Payé et les frais de missions « refont surface cinq ans après leur révocation ».
« Quand tu parles, on te taxe d’indiscipliné », a-t-il souligné interpellant le gouvernement sur ces « pratiques honteuses et humiliantes ».
« Il ne faut pas que le ministre (Simon Compaoré) suit la hiérarchie pour nous (les radiés) traiter d’indisciplinés », a souhaité le porte-parole des policiers radiés, Mahamadi Tidiga soutenant que si les radiés étaient des « indisciplinés » comme on le dit, il n’allait pas toujours exister les mêmes problèmes qui ont provoqué la mutinerie de 2011.
« Le problème (à la police) c’est les gradés », a renchéri Oumar Junior Bahoro leur chargé à la mobilisation.
Après la mutinerie de 2011, 136 policiers ont été révoqués pour avoir protesté contre des pratiques au sein de la police nationale.
« Nous refusons d’être sacrifiés éternellement par quelques individus », a souligné M. Tidiga qui lutte pour leur réintégration.
Daouda ZONGO