L’ancien président de l’Assemblée nationale de la Guinée, Amadou Damaro Camara et le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Louncény Camara, ont été mis aux arrêts pour malversations, ont rapporté des médias le jeudi 28 avril 2022.
Ces deux anciens dirigeants des deux institutions de la Guinée que sont le Parlement et l’organe électoral ont été inculpés et écroués à la prison civile de Conakry la nuit dernière, précisent les mêmes sources.
Il est reproché à l’ancien président de l’Assemblée, la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale qui coûterait en termes de réalisation à l’origine «près de 15 milliards de GNF (environ 1,6 million d’euros)». Mais, selon des sources judiciaires, une grande partie de la somme reste introuvable alors qu’aucune trace n’indique comment elle a été dépensée.
M. Camara et certains de ses anciens collaborateurs seraient poursuivis pour détournement de deniers publics, corruption, malversation dans la passation de marché publics, enrichissement illicite et conflits d’intérêt.
La Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) qui gère le dossier poursuit principalement Amadou Damaro Camara et l’ancien député Lounceny Camara.
Ils auraient été entendus à plusieurs reprises par la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale qui les a déférés.
Depuis l’arrivée du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir le 5 septembre 2021, après avoir renversé Alpha Condé, plusieurs cadres de l’ancien régime sont cités à comparaître devant les tribunaux pour rendre compte de leur gestion.
Hormis Damaro Camara et Loucény Camara, de nombreux autres anciens hauts cadres du régime Condé continuent de défiler devant les enquêteurs pour des faits de prévarication des deniers publics.
Entre autres, on peut citer l’ancien ministre conseiller personnel du Chef de l’Etat, cumulativement ministre de l’Industrie et des PME et porte-parole du dernier gouvernement, Tibou Kamara; l’ancien ministre des Sports, Sanoussy Bantama Sow et l’ancien ministre de la Santé, le médecin-colonel Rémy Lama, qui attendent toujours d’être situés sur leur sort.
Par Bernard BOUGOUM