Accueil A la une Guinée: et si le général Doumbouya créait la surprise!

Guinée: et si le général Doumbouya créait la surprise!

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Des scènes à bannir du quotidien des Guinéen (Ph. d'Archives)

Il s’appelait Mamadou Bailo Sidibé. Il n’était âgé que de 20 ans. Il ne connaîtra jamais la joie de vivre et les montagnes de projets des plus réalisables aux plus fous que formulent ceux de son âge. Il ne pourra plus taper dans le ballon dans les rues de son quarter, et continuer, comme ses amis, de rêver de devenir de grands professionnels, comme Serho Guirassy, la flèche du Borussia Dortmund et du Syli national de Guinée. Il n’aura pas non plus l’opportunité de goûter aux plaisirs de la jeunesse insouciante avant de porter, à son tour la lourde charge qui est celle de papa. Son seul soulagement, sera de ne plus vivre les répressions meurtrières du chapelet des marches et manifestations que comptent organiser les mouvements de la société civile, et le grand nombre du peuple épris de paix et de justice et qui en a marre de cette transition floue et élastique à souhait du général Mamadi Doumbouya.  Mamadou Bailo Sidibé a été touché au ventre par balle, avant de rendre son dernier souffle, dans un centre médical du quartier. En confirmant cette information qu’il aurait bien voulu qu’elle n’ait jamais été vraie, Oumar Sidibé, le père de la jeune victime innocente, tirée comme un lapin, vivait ainsi, le pire cauchemar de sa vie.

Encore combien de Mamadou Bailo Sidibé pour que le pouvoir de la transition se rende compte que les Guinéens et les Guinéennes ont soif de démocratie, et surtout de paix, loin des atrocités devenues leur lot quotidien, depuis que des assoiffés du pouvoir dont les derniers en date n’ont eu de cesse de marcher dans le sang pour accéder ou s’enkyster au palais de Sékhoutouréya? Alors qu’ils pensaient avoir eu leur sauveur, avec le coup d’Etat du 5 septembre 2021, les Guinéens ont vite déchanté avec, les enlèvements de citoyens, les morts inexpliquées d’officiers militaires, la chasse aux opposants crédibles contraints à l’exil, etc. Et l’horizon semble loin de se dégager pour une Guinée dont les maîtres actuels promettent des élections pour cette année 2025, alors qu’aucun signe tangible n’est visible et qu’aucun acte crédible n’a été posé par des gouvernants qui usent et abusent de ruse, au grand dam d’un peuple qui n’a été que trop floué.

La goutte d’eau qui pourrait bien faire déborder le vase est cette prolongation que joue le pouvoir de Mamadi doumbouya, dont la transition prenait fin le 31 décembre 2024. Que va-t-il maintenant se passer, depuis que la société civile et les opposants, les vrais, ont décrété la fin de la transition, conformément aux engagements pris par ses dirigeants, devant le peuple guinéen, et la communauté internationale? Il ne reste, à Mamadi Doumbouya, plus qu’une chose à faire pour sauver son honneur d’ancien légionnaire français et respecter la parole donnée du colonel devenu général. Il doit, prendre à contre-pied, tous ces zélateurs qui le poussent dans la mauvaise direction pour, ensuite, l’abandonner en plein vol, à la moindre secousse de l’appareil. Il est encore temps, mon général pour sortir par la grande porte et rester ce colonel qui a sorti ses concitoyens du 3e mandat, voire la présidence à vie, du Pr. Alpha Condé. Général Mamadi Doumbouya, vous êtes en mesure de le faire, pour vous éviter le déshonneur dont se couvrent tous ces parjures qui ne peuvent plus se regarder dans un miroir et s’exposent, eux et leurs familles, à la fuite, et au pire, au cas où ça tourne vraiment mal!

Juste un petit effort général Doumbouya!

Par Wakat Séra