L’activiste Kémi Seba, leader de l’ONG Urgences panafricanistes dit attendre le nouvel homme fort de la Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, sur « les actes » et « non sur des spéculations », dans une déclaration ce mardi 7 septembre 2021.
La Guinée est depuis hier lundi dirigée par des militaires qui ont renversé le régime du Pr Alpha Condé. Si les premières réactions des citoyens guinéens et de certains observateurs et leaders d’opinion semblent favorables aux putschistes qui sauveront le peuple, Kémi Séba, un panafricaniste dont le franc-parler est sa marque, estime qu’il faut attendre de juger le colonel Doumbouya et ses hommes sur les actes et non sur des apparences et autres appréhensions.
« C’est sur les actes que nous jugerons politiquement ce frère (Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, NDLR) et non sur des spéculations. Et cet acte politique est un acte important et positif à saluer », a écrit le premier responsable de Urgences Panafricanistes.
Kémi Séba dit avoir « entendu depuis des mois des éléments au sujet de Mamady Doumbouya et son parcours pour le moins atypique » à savoir qu’il a été formé chez de « nombreux ennemis ». « C’est vrai. Est-ce pour autant qu’il faut penser avec facilité que parce qu’il a été formé par eux, cela signifie qu’il travaillera systématiquement pour eux ? Nombreux sont les cas dans l’histoire du monde politique, où la marionnette se rebelle contre son marionnettiste », s’est-il exprimé.
« Nous ne lisons pas une boule de cristal, et donc nous le jugerons sur des faits, pas des spéculations issues de débats de maquis. S’il sert le peuple guinéen, et la cause panafricaniste, nous le soutiendrons corps et âmes. », a dit clairement Kémi Séba.
Par contre, « s’il bosse pour ses formateurs, nous le combattrons. Sans pour autant jamais regretter Alpha Condé. Ce n’est pas compliqué. L’avenir appartient au peuple. Les dirigeants qui comprendront ce principe nous auront à leurs côtés », a-t-il continué.
Pour le leader de l’ONG Urgences panafricanistes qui place la lutte pour la disparition du franc CFA dans l’espace francophone au cœur de son combat a signifié que tous les fossoyeurs de l’Afrique les auront sur leur chemin car leur « génération n’a plus le temps pour tolérer les foutaises et autres inepties liées aux régimes dictatoriaux et à la collaboration de ces derniers avec l’oligarchie d’Occident ».
Kémi Séba, analysant les derniers coups d’Etat intervenus au Tchad, au Mali et en Guinée, a conclu que les panafricanistes attendent « les prochains tyrans qui tomberont » car « l’heure du cyclone africain a sonné ».
Le chef des putschistes guinéens est un ancien légionnaire de l’armée française rappelé au pays pour prendre la tête du groupement des Forces Spéciales (GFS) créé en 2018 pour lutter principalement contre le terrorisme qui est en train de gagné bon nombre de pays du Sahel.
Par Bernard BOUGOUM