Des poursuites judiciaires ont été prononcées contre l’ex-président guinéen Alpha Condé et plus d’une vingtaine d’anciens cadres sous sa présidence. Une annonce du procureur général, Alphonse Charles Wright, le mercredi 4 mai 2022, sur des «assassinats, actes de torture et enlèvements» qui ont entouré, en 2019, le projet d’un 3e mandat de Alpha Condé, a affirmé l’Agence française d’information (AFP).
Les poursuites judiciaires ont visé essentiellement l’ex-président Alpha condé, 13 anciens membres de son gouvernement et, à des degrés divers, de hauts responsables administratifs et sécuritaires, a rapporté l’AFP. En tout, 27 responsables de son régime sont dans le collimateur du filet de la justice.
Parmi eux, l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, les anciens ministres Dr Mohamed Diané, Alpha Ibrahima Kéira, Albert Damantang Camara, Ibrahima Kalil Kaba, Tibou Kamara et Kiridi Bangoura pour ne citer que les plus influents.
D’autres hauts responsables de l’appareil judiciaire et sécuritaire sont aussi visés par cette procédure dont l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, les anciens présidents du Parlement, Claude Kaury Kondiano et Amadou Damaro Camara, et le général Ansoumane Camara qui était directeur général de la Police à l’époque.
Sur la liste des accusés, certains sont déjà poursuivis pour des faits présumés de détournements de fonds. Cette fois-ci, il s’agit de pénal, avec des accusations pour «assassinats, actes de torture et enlèvements». Sont également retenus contre eux des faits d’agression sexuelle, de pillage ou encore de séquestration, a ajouté l’agence d’information.
Dans un message adressé à l’AFP, le magistrat Alphonse Charles Wright a précisé que ces poursuites étaient lancées à la suite d’une plainte du Front national de défense de la Constitution (FNDC), un collectif guinéen qui a mené pendant des mois à partir d’octobre 2019 des contestations contre un troisième mandat de Alpha Condé.
Le magistrat est également revenu sur le projet de 3e mandat de l’ancien chef de l’État, en violation de la Constitution. Il évoque les propos belliqueux de Alpha Condé et son entourage lors de meetings politiques, appelant explicitement ses populations à l’affrontement, a conclu l’Agence France presse.
À l’époque, la crise avait entraîné des dizaines de morts, pour la plupart des civils.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)