Le colonel Claude Pivi, en fuite depuis novembre dernier dans le cadre du procès du 28 septembre 2009 en Guinée, a été arrêté, le mardi 17 septembre 2024, au Liberia, par la police de ce pays. L’information a été confirmée par le président du Conseil national de transition guinéen, Dansa Kourouma. Selon d’autres sources libériennes, la fin de cavale de l’homme qui a été condamné, par contumace, à la prison à vie dans le procès du massacre du 28 septembre qui a fait 156 morts et 109 femmes violées, l’arrestation daterait de deux semaines au moins. L’interrogation qui enfle désormais dans les rues de Conakry est celle de l’extradition du fugitif rattrapé. L’homme dont la tête était mise à prix pour 50 000 dollars, sera-t-il livré, pieds et poings liés par les autorités libérienne?
En tout cas, les tractations sont en cours, entre les deux pays voisins, et l’ex «wanted» devrait retrouver, très bientôt, la cellule d’où il a pris la tangente, depuis presqu’un an maintenant. Ce qui fera certainement le bonheur du général Mamadi Doumbounya dont les nuits blanches se sont accumulées, la réputation de «guerrier» dont le colonel en fuite se targue étant grossie par les pouvoirs mystiques que la rue lui attribue. Le chef de la transition guinéenne n’est pas le seul à jubiler avec l’arrestation de «Coplan», car les proches des victimes et les femmes violées qui ont témoigné au procès était dans la hantise permanente tant que courrait, dans la nature, l’un des responsables de ce massacre et viols à ciel ouvert du 28 septembre 2009.
L’homme le plus recherché de la Guinée, depuis début novembre 2023 qui est apparu bien amaigri, contrairement à sa forme de lutteur d’antan, sera certainement, désormais, le prisonnier le mieux surveillé de son pays. Dans sa prison, il ne manquera pas de compagnie, puisque son fils Verny Pivi qui est considéré comme le cerveau de l’évasion de son père, a été également pris. Les sorts du père et du fils sont donc étroitement liés.
Condamné, en juillet dernier, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009, l’ancien proche de l’ex-président guinéen, Moussa Dadis Camara, ne bénéficiera pas, c’est certain, d’aucun régime de faveur. Il aura le temps, par contre, de réfléchir sur cette tuerie et viols en masse du 28 septembre.
Par Wakat Séra