L’épouse du chef de l’Etat burkinabè, Sika Bella Kaboré a lancé ce jeudi 2 novembre 2017, la campagne Fasotoillette dans la province du Ganzourgou (Plateau-central), en présence du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo et de celui de la Santé, Nicolas Méda.
Cette campagne dont le lancement au niveau national, s’est fait le 23 janvier 2017 à Ouagadougou, vise « l’accès permanent des populations à un cadre de vie sain qui se traduit par la nécessité d’arrêter la défécation à l’air libre, de construire et d’utiliser des latrines dans les foyers ».
Il s’agira pour les initiateurs de cette campagne, l’ONG IRC Burkina, la direction générale de l’assainissement (DGA) du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, entre autres, de sensibiliser les populations en vue de les amener à offrir des latrines à leurs proches qui le désir mais qui n’en ont pas les moyens, selon le directeur pays de IRC, Juste Hermann Nansi.
« L’absence d’hygiène de la majeure partie de nos parents vivant au village ou dans les quartiers périphériques des villes est désastreuse, entrainant de nombreuse maladies » qui sont pourtant évitables, a indiqué la marraine de la campagne Fasotoilette Mme Kaboré.
Pour elle, la prise en charge des maladies dues au manque d’hygiène, « à l’échelle individuelle ou familiale, revient beaucoup plus coûteuse que la réalisation et l’utilisation d’ouvrage d’assainissement qui auraient pu nous épargner les effets pervers de l’inexistence » d’ouvrages d’assainissement.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, « les dépenses des soins liés au manque d’hygiène sont estimées à 92 milliards F CFA par an ». Il note qu’il est « nécessaire de réaliser plus de deux millions de latrines et autant de toilettes dans les concessions, surtout en milieu rural », pour l’amélioration du cadre de vie des populations.
Vu l’importance d’un cadre de vie sain, l’épouse du chef de l’Etat a invité les populations de la province du Ganzourgou à s’investir dans la réalisation des latrines afin d’arrêter la défécation à l’air libre dans leur localité. « Pour ma part, en tant que marraine de Fasotoilette, je voudrais vous assurer de poursuivre mes efforts partout ou besoin est », a-t-elle rassuré.
« Le taux d’accès à l’assainissement dans la province du Ganzourgou est entre 17% et 20% », a dit le maire de la commune de Zorgho Jacques Kaboré, remerciant les initiateurs du projet Fasotoilette pour avoir pensé à leur localité en visant l’amélioration du cadre de vie des populations.
Au Burkina, « 9 300 000 de personnes défèquent au quotidien dans la nature », soit « 1 400 tonnes d’excréments humains rejetés dans la nature sans précaution ni traitement, polluant les eaux et transmettant toutes sortes de maladie », selon des données officielles.
Pour faire changer les données, l’Etat burkinabè a réalisé avec l’accompagnement de ses partenaires techniques et financiers, 142 436 latrines familiales et 3 725 toilettes publiques, du 1er janvier 2015 au 30 juin 2017.
Daouda ZONGO