Près de 900 étudiants de l’Institut Africain de Management (IAM) de Ouagadougou ont entamé, ce lundi 8 juin 2020, les examens de fin d’année, dans un contexte de pandémie à coronavirus. Les premiers responsables de cet institut à la renommée internationale, ont salué «l’engagement et l’adhésion des étudiants et des enseignants» à la plateforme des cours en ligne qui leur ont permis, malgré la fermeture des classes depuis le 16 mars dernier, pour freiner la propagation du Covid-19, de boucler le calendrier scolaire et de tenir les examens à bonne date.
De vert et blanc, couleurs de l’institut, vêtu, chaque étudiant portait une bavette estampillée IAM Ouaga, dans la logique des mesures barrière contre le Covid-19. Le respect de ces gestes, c’est, d’ailleurs le seul passeport qui donne accès à l’enceinte de l’établissement de référence qui accueille des étudiants de 19 nationalités différentes.
Place a été ensuite faite à la montée des couleurs, cérémonie marquée du sceau de la solennité à IAM-Ouaga et à laquelle le directeur général de l’institut, Alioune Benga, a invité les étudiants. Il était 7H45, heure locale. Occasion pour le Président du Conseil d’Administration (PCA), Dr Amed Moussa Diallo, de remercier et de galvaniser les uns et les autres avant le début de l’évaluation proprement dite.
«Je voudrais, surtout, vous dire qu’aujourd’hui, c’est un grand jour pour vous. Face à l’adversité du Covid-19, nous avons créé des opportunités, prouvant au monde qu’il faut toujours innover et ne pas rester les bras croisés». Par ces propos Dr Amed Moussa Diallo, a réitéré ses encouragements aux étudiants, tout en relevant leur engagement et leur adhésion à la plateforme en ligne que l’administration a mise en place pour permettre de terminer l’année académique.
Les étudiants ont alors intégré leurs salles pour les évaluations de fin d’année, non sans avoir été rappelés au respect des consignes pour la bonne tenue de l’examen, mais aussi des comportements à adopter pour prévenir la maladie du virus à couronne. «Il va falloir toujours respecter les mesures barrière. Soyez des ambassadeurs dans votre environnement, auprès de vos proches pour pouvoir véhiculer les bonnes pratiques en ce temps de pandémie à coronavirus», a conseillé le PCA de IAM-Ouaga qui n’a pas manqué de louer l’aide de ses partenaires, notamment, ceux implantés aux Etats-Unis, qui a permis de mettre en place la plateforme de cours en ligne ayant permis aux étudiants, tout en restant à la maison, de pouvoir suivre «tranquillement» les cours et «interagir non seulement avec les enseignants mais aussi avec d’autres étudiants».
Cette méthode a permis à IAM-Ouaga «de ne pas accuser de retard et aujourd’hui d’être à l’étape cruciale des examens de fin d’année», s’est réjoui M. Diallo qui a estimé que «cette clôture est le couronnement d’une année de dur labeur». Durant neuf mois, a rappelé le PCA, «les étudiants ont travaillé avec âpreté, pour atteindre les objectifs établis, notre but à tous étant d’avoir 100% de taux de passage en classe supérieure». Mais le niveau des étudiants n’a-t-il pas pris un coup avec cette nouvelle méthode de transmettre le savoir? Le PCA de IAM Ouaga est catégorique sur le sujet: «Au vu des notes je ne pense pas que les étudiants ont baissé en performance. Je pense plutôt que cette méthode les a aidés à mieux comprendre les cours qui ont été dispensés avec une meilleure interaction». Amed Moussa Diallo, ajoute que «les enseignants se sont immédiatement mis à la hauteur du nouveau défi et ont donc donné le maximum d’eux-mêmes pour le bonheur des étudiants». Les enseignants ont consacré plus de temps aux étudiants, a rassuré Dr Diallo sous le regard approbateur du directeur général de l’Institut, Alioune Benga. «Il faut également reconnaître que ce sont des étudiants 2.0 qui maîtrisent les moyens de communication électronique et donc étaient à l’aise avec cette nouvelle méthode qui a nécessité l’utilisation de l’outil informatique», a soutenu le PCA.
Sur l’application des mesures barrière contre le Covid-19, les responsables de IAM-Ouaga n’avaient aucune inquiétude, les étudiants ayant auparavant, «contribué à la sensibilisation dans les rues de Ouagadougou comme ambassadeurs pour véhiculer le bon message auprès des citoyens sur les gestes barrière édictés par le ministère de la Santé». A IAM-Ouaga, il a même été mis en place, un petit comité qui s’occupe de Covid-19. De plus, l’école disposant de tables individuelles, et de salles spacieuses, et n’étant pas en effectif pléthorique, cela «a facilité la tâche et Dieu merci aucun étudiant n’a été touché par ce virus», a souligné M. Diallo.
C’est certain, la pandémie du Covid-19 a permis à l’institut de mûrir ses réflexions sur le futur de l’enseignement. «La maladie a permis à nos enseignants, surtout qui se trouvent en Belgique, en Egypte, au Bénin, en Côte d’Ivoire et aux Etats-Unis de continuer à dispenser les cours, de chez eux», a fait remarquer Dr Amed Moussa Diallo qui a noté que «IAM-Ouaga a pu ainsi économiser de l’argent sur les billets d’avions, l’hébergement et les repas». Pour lui, avec ces nouvelles options, l’année prochaine, IAM Ouaga, «l’institut qui apprend aux étudiants à entreprendre, pourra étoffer (son) offre de formation par des enseignants de gros calibres qui souvent n’ont même pas le temps matériel de venir au Burkina Faso. Ils pourront alors rester là où ils sont pour donner les cours». IAM-Ouaga, selon ses responsables, était déjà sur cette piste. «De toutes les façons, nous n’avons pas d’autre choix que de nous y mettre, car l’école qui veut être au top de la formation aujourd’hui doit s’adapter aux cours en ligne, surtout que c’est difficile d’avoir tous les étudiants ou tous les enseignants en même temps et tout le temps pour dispenser les cours ou pour les recevoir», a conclu le PCA de IAM-Ouaga.
Les étudiants, eux, étaient confiants pour affronter les évaluations. Soufianou Ouédraogo, étudiant en Transport et Logistique, deuxième année, s’est dit «très content» parce que son établissement «a réussi à surmonter les épreuves de la pandémie de coronavirus et nous voilà en train de faire nos examens de fin d’année à bonne date, ce qui n’était pas du tout évident». C’est pourquoi, il a tenu à «féliciter l’administration de IAM-Ouaga parce qu’au-delà de ce qu’il y a comme difficultés liées à la gestion des étudiants, vu (leur) nombre, ce n’était pas donné de faire respecter les consignes sanitaires». Mais l’administration «a réussi à tenir le bon bout et a permis de suivre scrupuleusement les directives édictées par les autorités sanitaires pour notre bien», a conclu Soufianou Ouédraogo.
«Actuellement je suis stressée mais j’espère que ça va aller, car nous nous sommes bien préparés. J’apprécie positivement les mesures barrière au Covid-19 même si au début on n’était pas d’accord avec certaines choses», a laissé entendre pour sa part Affissatou Traoré, étudiante en Marketing vente. «Mais après on s’est rendu compte que c’était pour notre bien. Surtout la distanciation physique qui demandait qu’on soit à au moins un mètre l’un de l’autre», a-t-elle poursuivi.
L’Institut Africain de Management (IAM) de Ouagadougou délivre, entre autres diplômes, celui de technicien supérieur (DTS), la Licence, le Bachelor, le Master, et le MBA. A ce jour, IAM-Ouaga a formé plus de 9 000 étudiants dans une vingtaine de filières d’enseignement, selon ses responsables. L’école a mis en place un fonds de 100 millions de francs CFA pour soutenir ses étudiants en fin d’étude, afin qu’ils puissent réaliser leurs projets.
Par Bernard BOUGOUM