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ID-DAY: le Burkinabè, fier de son identité

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Journée internationale de l'identité, colloque

Le Burkina Faso qui a organisé pour la première fois, la Journée internationale de l’identité (ID-DAY), à travers l’Office national d’identification (ONI), a tenu, ce jeudi 17 septembre 2020, à Ouagadougou, un colloque qui avait à son menu, des réflexions dans le but de «renforcer l’infrastructure d’identification au profit des citoyens burkinabè», selon le DG de l’ONI, Aristide Béré.

Le colloque initié par l’Office national d’identification (ONI), bâti autour du thème: «Bâtir, une infrastructure d’identification, au service du bien public», selon le programme établi, se déroule en trois panels. Le premier, sur l’état des lieux de l’identification au Burkina Faso: quelle infrastructure d’identification au service du bien public, le deuxième sur l’identification des déplacés, et le troisième, sur «les enjeux du continuum entre l’identification et l’état civil au Burkina Faso».

Aristide Béré, DG de l’ONI

«Depuis un certain nombre d’années, nous avons engagé un processus de renforcement institutionnel de l’ONI, qui consiste à un renforcement du système d’enrôlement et du système de production des cartes nationales d’identité. Dans cette même logique nous sommes engagés dans la politique de déconcentration dans le but de rapprocher l’administration de l’identification auprès des citoyens, parce que l’empressement dans lequel les citoyens se trouvent souvent, exprime un certain nombre de priorités, de préoccupations qui obligent l’administration de l’ONI à répondre avec efficacité», a dit M. Béré, notant que cela justifie la commémoration de cette Journée à chaque 16 septembre.

La commémoration de l’ID-DAY est une occasion pour marquer un arrêt dans le but de «réfléchir» et de «rechercher les voies et moyens» qui permettront «de renforcer encore l’infrastructure (d’identification) au profit des citoyens burkinabè», a précisé le DG de l’ONI.

«Notre pays est en train d’opérer une transformation radicale en matière d’identification et d’état civil. Cette transformation permettra à notre pays de faire un bond économique qualitatif, d’une part grâce à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens à travers l’imputabilité qui est préalable à l’essor de toute politique nationale de sécurité, et d’autre part, grâce au parachèvement de la sécurisation juridique des acteurs économiques et par ricochet de leurs investissements», a révélé M. Béré, qui n’a pas manqué de rendre hommage à ses prédécesseurs pour le travail abattu à l’ONI et a salué leur disponibilité et leur présence à ce colloque.

Le Premier ministre Christophe Dabiré

«Je suis Burkinabè. J’ai une identité et je suis fier d’être Burkinabè», a affirmé le Premier ministre, Christophe Dabiré, soutenant que «tous les Burkinabè devraient pouvoir dire cela, parce qu’ils ont une identité depuis leur naissance, car ils ont un acte de naissance et ils vont grandir avec les différentes identifications qui leur auront été accordées par le gouvernement».

Le chef du gouvernement burkinabè a saisi l’opportunité pour inviter les acteurs du domaine à travailler, dans le contexte actuel, caractérisé par l’insécurité grandissante, de faire en sorte que tous les Burkinabè en âge de voter, puissent participer au processus électoral. Et dans cette logique, à en croire le Premier ministre, le Burkina pourra démultiplier ses capacités d’identification des populations. Christophe Dabiré a, alors, salué le travail effectué par l’ONI dans ce sens. «Nous travaillerons dans le sens que l’ONI puisse disposer des moyens nécessaires pour poursuivre la construction de l’infrastructure d’identification qui devra permettre, à terme, à tous les Burkinabè de pouvoir être identifiés dans notre pays», a déclaré le Premier ministre Dabiré.

Il a, par ailleurs, salué la contribution, notamment, des partenaires, des organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales et de la presse, dans le domaine de l’identification.

Le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré

Pour le ministre burkinabè de la Sécurité, Ousséni Compaoré, cette Journée internationale de l’identité «offre l’opportunité de rappeler à l’opinion, le rôle important que joue l’identité pour permettre aux individus d’exercer leur droit, leur responsabilité de manière juste et équitable dans une société moderne».

Le premier sécurocrate du Burkina, affirme, du reste, que «l’identité est un élément essentiel de notre naissance à notre mort et même après notre mort. Et son absence plonge l’individu dans une situation d’apatridie dans laquelle aucun pays du monde ne le reconnait».

Quant au maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, dont la commune accueille la célébration de cette journée, il a relevé la «pertinence» du thème de ce colloque «au regard des besoins croissants des populations en matière d’identification due à la dégradation de la situation sécuritaire sous régionale et régionale et au défi de la modernisation de l’état civil burkinabè».

«De ce colloque (…) sortiront des engagements et des recommandations fortes qui permettront d’atteindre l’objectif de développement durable 16.9 qui appelle à une identification juridique pour tous, y compris l’enregistrement des naissances d’ici 2030», a dit M. Béouindé qui a souhaité «qu’à l’issue des trois panels, les participants puissent tirer des conclusions sur le diagnostic sur l’écosystème d’identification au Burkina Faso, identifier les différentes problématiques liées à l’identification des déplacés, internes comme externes, au Burkina Faso, faire des recommandations pour une mise en place d’une infrastructure d’identification au service du bien-être des populations».

Au cours de la cérémonie d’ouverture du colloque, deux citoyens, Antoine Kini et Maxime Zoungrana, ont été récompensés, pour avoir mis à la disposition de l’ONI des sites pour mener son travail d’identification. 

Des citoyens récompensés

Selon le ministre de la Sécurité, l’ONI a délivré 1 352 407 cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) en 2019 et projette d’en délivrer 1 900 000 en 2020. Une pièce qui est «obligatoire pour tout citoyen âgé de plus de 15 ans», a précisé Ousséni Compaoré.

«A la date du 31 août 2020, on a plus de 12 900 000 personnes qui possèdent la CNIB», a affirmé le directeur général de l’ONI citant la base de données de son institution.

En rappel, l’identification est une action liée à l’identité des personnes physiques qui consiste en leur description physique, biographique et biométrique. Cette description se fait sur la base de données à caractère personnel que la loi n°10-2004/AN du 20 avril 2004 portant protection des données à caractère personnel définit en son article 2 comme toute information qui permet, sous quelque forme que ce soit, directement ou non, l’identification des personnes physiques, notamment par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments spécifiques propres à leur identité physique.

Des participants au colloque

L’appel à une Journée internationale de l’identité, il faut le rappeler, a été lancé, le 24 avril 2018 à Abuja, au Nigeria, lors de la 4è Réunion annuelle du mouvement ID4Africa. Son objectif est de sensibiliser l’opinion publique sur le rôle important que joue l’identité, afin de permettre aux individus d’exercer leurs droits et leurs responsabilités de manière juste et équitable dans une société moderne.

Par Daouda ZONGO