Accueil A la une Immigration clandestine au Sénégal: l’horreur sans fin!

Immigration clandestine au Sénégal: l’horreur sans fin!

0
Les migrants clandestins sont confrontés à mille et un dangers (Ph. d'illustration)

Des pêcheurs ont découvert, le dimanche 22 septembre 2024, une pirogue avec des corps en décomposition, au large de Dakar, la capitale du Sénégal. La triste et horrifiante information a été servie par la Marine nationale, qui a dépêché une équipe sur les lieux, ce lundi 23 septembre. Cette sinistre découverte faite à environ 48 km de la côte dakaroise, intervient alors que tout le Sénégal, voire l’Afrique entière, continuent de faire couler un torrent de larmes sur au moins 39 cadavres, bilan macabre, et sans doute encore incomplet, du naufrage, le dimanche 8 septembre, d’une pirogue dans laquelle se sont entassés une centaine de candidats à l’immigration clandestine, ayant quitté la ville portuaire de Mbour et en route pour les Iles Canaries.

Dans la foulée, deux embarcations du même type que celle qui a coulé après avoir levé l’ancre de Mbour, avec à leur bord, plus de 400 personnes, dont plus de 20 enfants et des femmes, ont été interceptées par la marine sénégalaise. Ce qui a, peut-être, évité, à leurs passagers, un sort semblable aux morts du 8 septembre. La citadelle Europe, eldorado rêvé de ces malheureux hommes, femmes et enfants, croyant naviguer vers un quotidien meilleur, devient de plus en plus imprenable. Même la Méditerranée s’y met, elle qui engloutit, comme un monstre insatiable, des milliers de téméraires qui tentent de braver bien des dangers, empruntant des moyens de transport d’une précarité alarmante. Mais, pour eux, l’essentiel est de partir! Et tout est mis en oeuvre pour atteindre ce but que se fixe, non pas un individu, mais toute une famille, qui met en commun toutes les économies de ses membres, pour offrir le voyage au fils prodigue, qui a pour mission de sauver les siens de la misère. 

Pourtant, cette rondelette somme remise aux passeurs véreux qui savent toujours se tirer d’affaire, abandonnant en haute mer ou en plein désert, leurs passagers aux mains de gardes-côtes sans pitié, ou d’esclavagistes des temps modernes, peut servir à s’ouvrir des opportunités sur place. Parfois, c’est dame nature qui se mêle de la partie, faisant chavirer ces frêles embarcations, dans la furie des vagues et autres tempêtes. C’est pourquoi, chaque tous les Sénégalais doivent épouser la lutte du collectif «Dafa Doy», soit «ça suffit» en wolof, qui a opté d’interpeller les dirigeants sénégalais, pour la prise, par eux, de mesures urgentes et concrètes, afin d’offrir des alternatives pertinentes et surtout de l’espoir à une jeunesse désespérée. «C’est un cri du coeur pour dire que nous ne voulons plus que nos frères et soeurs disparaissent en mer», a scandé «Dafa Doy» dans sa marche silencieuse du samedi 21 septembre. Tout un programme pour la prochaine assemblée nationale qui sortira des élections législatives anticipées du 17 novembre. De même, et fort à propos, le Collectif est conscient que le véritable travail à mener pour contrer le mal, est la sensibilisation auprès de ces nombreux candidats à l’immigration, sur les mille et un dangers qui les guettent, en mer, dans le désert et même dans les pays où ils espèrent une vie meilleure, alors que les temps ont bien changé.

En tout cas, plus que de simples interpellations qui risquent de demeurer voeux pieux, il urge de briser ce mythe du mieux-être qui ne se trouve qu’ailleurs, illusion partagée depuis la nuit des temps, et ancrée dans la culture des peuples de pays d’immigration comme le Sénégal et le Mali, pour ne citer que ceux-ci. Car, pour les migrants clandestins, le voyage vers le bonheur s’est presque toujours transformé en traversée vers l’horreur. Et au bout du parcours, se trouve le couple infernal de l’incertitude et de la mort!

Par Wakat Séra