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Immigration clandestine: Smarty demande plus d’opportunités pour les jeunes africains

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Le rappeur burkinabè Smarty de son vrai nom Salif Louis Kiékéta, lauréat du prix Découvertes RFI 2013, demande aux gouvernants africains d’offrir plus d’opportunités à la jeunesse africaine désœuvrée qui ne voit son salut qu’à travers l’immigration clandestine. L’ex-membre du groupe Yeleen qui a contribué pendant dix ans au développement du rap africain, a chanté le lundi 30 avril 2018, en guise de soutien et de compassion à toutes les victimes de l’immigration irrégulière, devant près de 2 000 personnes dans la cour du Salon internationale de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Le célèbre rappeur Smarty qui évolue maintenant en solo, a tenu en haleine, près d’une quinzaine de minute, le public qui n’a pas marchandé son déplacement pour aller suivre le concert organisé par une marque de boisson qui a regroupé une bonne brochette des artistes nationaux (Smarty, Floby, Dez Altino,…etc) et internationaux (le rappeur malien Iba One…) dans la cour du SIAO dont la sécurité a été renforcée par une forte présence des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité d’élite de la police nationale.

Après avoir chanté un titre de son répertoire musical qui dépeint les travers de l’immigration clandestine, Smarty a demandé à son public qui était sensible à son message, a observé une minute de silence en soutien à toutes les victimes (surtout) celles qui sont en Libye, de ce phénomène qui touche tous les pays de l’Afrique Subsaharienne notamment le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso.  « Sortez vos portables et allumer les pour témoigner votre soutien à tous nos frères qui font face en ce moment même à l’adversité dans le désert » du Sahara, a demandé Smarty face à son public qui par des cris a accédé à sa demande en illuminant un instant le SIAO avec la lumière des téléphones.

Pour Smarty, « le débat sur la migration n’est pas encore clos parce qu’il y a des gens toujours qui rêvent de partir de l’autre côté » même si la ferveur sur la question semble retombée après que des leaders du continent s’en étaient approprié. « Ça fait près de quinze années de carrière qu’on fait des va et viens Europe, donc c’est un peu notre rôle de dire aux jeunes de rester ici car la vie n’est pas aussi rose là-bas», a-t-il dit à Wakat Séra.

Le combat de Smarty, à l’en croire, est de « mettre les jeunes africains et les autorités face à leurs responsabilités parce que ce ne sont pas les blancs qui sont les seules causes » de cette immigration illégale car « quelque part, les autorités n’offrent pas des opportunités aux jeunes de pouvoir rester » dans leurs pays respectifs.

Smarty invite les chefs d’Etat « à arrêter d’aller se soigner en France ou ailleurs en Europe » pour que cela serve de bel exemple qu’ils donneront aux jeunes afin qu’ils  restent dans leurs pays pour se battre. « L’exemple devra commencer par les autorités », a estimé l’ex-duo du Hip-Hop africain qui par ses messages forts à contribuer à conscientiser une dizaine d’année, les jeunes africains.

En marge du sommet Afrique-Europe à Abidjan, à la suite d’une demande du président français, Emmanuel Macron, des mesures d’urgence pour l’évacuation des migrants en Libye ont été prises, à l’issue d’une rencontre le 29 novembre 2017 qui a rassemblé l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), le secrétaire général des Nations Unies ainsi que plusieurs pays européens et africains. Ces Organisations ont convenu d’actions concrètes sur le terrain pour arrêter la stratégie de commerce de migrants clandestins considérés comme des esclaves.

Par Bernard BOUGOUM