Au lendemain du violent incendie qui a ravagé une partie du marché de Sankar-yaaré à Ouagadougou, des riverains pointent du doigt un manque de contrôle «qui donne lieu à un laxisme» entraînant comme conséquence ce genre «d’incident malheureux».
C’est un marché désespérément vide qui était donné de voir, ce lundi matin, au lendemain des violentes flammes qui ont tout ravagé sur leur passage à Sankar-yaaré, le dimanche 29 janvier 2023. Ce marché situé dans l’arrondissement n°2 de la commune de Ouagadougou est l’un des plus importants de la ville.
Des attroupements de quelques curieux s’observaient çà et là. Ces derniers ont été empêchés d’accéder au site du marché par un important dispositif sécuritaire mis en place par les Forces de Sécurité intérieure.
Le sujet de la catastrophe était au menu des échanges des riverains, certains médusés par le spectacle de la violence des flammes auquel ils ont assisté, impuissants, hier dimanche 29 janvier au marché. «Il y a trop de laisser aller, pas de contrôles», a fustigé Rasmané. «Il y a eu des explosions, des dynamites que quelqu’un avait en stock dans le marché», a-t-il affirmé, estimant que «ce n’est pas dans des endroits pareils qu’il faut commercialiser ce genre de produits».
D’autres membres de son cercle ont dénoncé «la passivité» des voisins du «détenteur d’explosifs». Selon eux, ces commerçants ont préféré ne pas dénoncer «le fautif». «Il le faut pourtant pour éviter de telles situations. Et pour cela, il faut une Police de proximité pour dénoncer ce genre de situation», ont-ils suggéré.
«On a entendu trois explosions avant le début de l’incendie», a fait savoir un autre riverain qui a été témoin de l’évènement qui a douché les espoirs de nombres de commerçants ce dimanche. «Il y a des gens qui stockaient des explosifs. C’est dans ce lieu de stock que certains ont explosé», a-t-il confié, préférant garder l’anonymat.
Assénant M. Sourabié soutient que «des fois les conséquences éduquent mieux que les conseils», invitant les commerçants «à assumer leur incivisme». «Que l’Etat ne leur verse aucun centime en guise de dédommagement. Là désormais c’est eux qui seront les premiers à dénoncer ceux qui vendent ces produits à caractère explosif», a-t-il préconisé en guise de solution.
«Il y a eu, par le passé, des incendies dans des marchés de la capitale», a rappelé un autre riverain, pour qui «on devait au moins s’en servir pour faire une revue de la sécurité incendie dans les autres marchés».
Une délégation gouvernementale s’est rendue, ce lundi matin, sur les lieux de l’incendie. Elle était composée du ministre en charge du Commerce Serge Poda, le ministre en charge de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo et le ministre en charge de l’Action Humanitaire, Nandy Somé. Dans son communiqué publié, dimanche soir, le Gouvernement a noté que l’incendie n’avait pas causé de perte en vie humaine ni de blessé, mais «plusieurs centaines de boutiques» sont parties en fumée.
Par Siaka CISSE
