Ceci est une tribune de Guy-victoire Kanikatoma Sanbéna, Expert Ès-qualités en Gestion de Projets, Consultant en communication politique et d’influence, sur l’État de droit en Afrique face aux défis de l’influence numérique.
L’Afrique traverse une période cruciale de son histoire où les aspirations du peuple se mêlent au poids de son passé. À cet égard, la consolidation de l’État de droit se révèle indispensable pour bâtir un développement harmonieux et bénéfique pour tous les Africains. Il constitue un socle essentiel garantissant l’égalité devant la loi, les droits individuels et collectifs, ainsi que la protection des minorités. En préservant cet équilibre, les dirigeants en premier lieu et l’ensemble des acteurs africains pourront prémunir le continent contre les pertes en vies humaines et les entraves à son épanouissement.
Alors que le modèle démocratique africain montre des signes d’enracinement, il est impératif de considérer son adaptation et sa redéfinition pour mieux répondre aux aspirations des peuples du continent. Cette évolution ne doit point se limiter aux réformes textuelles et aux discours, elle exige la mise en place d’institutions solides et responsables, avec des ressources humaines qualifiées en vue d’assurer une gouvernance saine et éthique au service du bien-être des citoyens.
Cependant, les défis contemporains auxquels nous faisons face dépassent notre sphère politique et sociale. La révolution numérique, porteuse de promesses et d’opportunités, comporte également des défis inédits en matière d’influence numérique et médiatique. Les réseaux sociaux et les plateformes socionumériques sont devenus de puissants espaces d’expression, mais leur utilisation peut être un piège si elle n’est pas encadrée de manière efficace et équilibrée. Car l’ordre mondial actuel a fait d’eux un exutoire des stratégies d’influence ourdies pour renforcer la domination idéologique en direction des Africains et essentiellement la jeunesse africaine. Dans cet ordre et par imprudence impromptue, nous assistons aisément à la diffusion de discours manipulatoires qui affaiblissent insidieusement le tissu démocratique et alimentent les tensions politiques, sans que les dirigeants en prennent immédiatement conscience. De plus, la vulnérabilité du continent aux ingérences externes dans les affaires internes s’accroît, permettant aux plateformes étrangères de s’inviter dans les débats politiques locaux sans même élever officiellement la voix.
La protection de la souveraineté numérique des États africains, par des investissements solides dans le développement de leurs capacités technologiques, est donc primordiale. Cependant, cette protection ne peut être efficace sans une prise de conscience et une éducation approfondie de la jeunesse africaine. Les jeunes africains responsables de leur avenir et pour ne point perdurer leur statut de victimes, doivent se concentrer sur les réalités du continent, évitant ainsi de céder aux influences numériques et aux pièges des réseaux sociaux. Lesquels peuvent manipuler leurs comportements à des fins inavouées.
En ce sens, la compréhension des enjeux géopolitiques régionaux et mondiaux est essentielle pour développer un esprit critique face à ces nouvelles formes d’influences médiatiques. En éveillant et informant notre jeunesse, nous leur donnons les outils nécessaires pour s’engager activement dans la construction d’un avenir meilleur pour l’Afrique.
Aussi, faudra-t-il le rappeler, le numérique offre à la fois des opportunités et des défis pour le continent. Il est temps de promouvoir des initiatives numériques constructives, favorisant le dialogue, la coopération régionale et une participation politique accrue des jeunes Africains.
Pour ce faire, la jeunesse africaine doit prendre conscience de son rôle crucial dans cette quête en se concentrant sur les réalités de notre continent, évitant les pièges qui entravent notre propre développement. Ensemble, avec détermination, intelligence et unité, nous pouvons surmonter les défis actuels et bâtir un avenir prometteur pour l’Afrique.
Au demeurant, l’avenir de l’Afrique repose sur notre capacité à préserver et renforcer l’État de droit, tout en étant conscients des enjeux géopolitiques et numériques qui nous entourent. C’est un appel à l’action collectif pour le bien de nos peuples et la prospérité collective de l’Afrique. La démocratie et l’État de droit doivent devenir des piliers inébranlables, résistants aux influences néfastes de l’influence numérique, pour nous permettre de tracer un chemin résolument progressiste vers un avenir rayonnant et prospère pour notre cher continent africain.