Au Burkina Faso, ce sont 3 453 510 personnes qui seraient en urgence alimentaire sur la période de juillet à septembre 2022, selon l’analyse de la situation alimentaire du pays, issue du cadre harmonisé, citée par le ministre burkinabè en charge de l’Action humanitaire, Lazare Zoungrana, le 9 août 2022. Cette crise alimentaire s’explique par plusieurs facteurs dont la crise sécuritaire, les changements climatiques et à la volatilité des prix des denrées alimentaires. Plusieurs pistes de solutions sont en train d’être exploitées mais, selon le Dr Valentin Edgar Traoré, généticien en amélioration des plantes, la solution à ce problème «ne peut qu’être dans l’intensification, l’augmentation de la productivité agricole». Et pour cela, la recherche de variétés biotechnologiques peut être d’une grande contribution. Reportage !
La crise sécuritaire que connait le Burkina Faso depuis 2015 a entraîné une réduction des espaces cultivables. Ce qui vient s’ajouter aux risques liés aux changements climatiques et à la flambée des prix des produits agricoles constatée sur le territoire burkinabè. Ces facteurs créent une situation de crise alimentaire qui expose plus de trois millions de personnes à la famine dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en voie de développement.
«Nous avons une réduction de superficie cultivable de près de 400 000 hectares, ce qui entraîne un déficit céréalier de près de 539 000 tonnes, donc aujourd’hui la situation de la sécurité alimentaire n’est pas très reluisante», a reconnu le ministre burkinabè en charge de l’Agriculture, Delwendé Innocent Kiba, au cours d’une rencontre d’examen et d’adoption du rapport de performance 2021 et à mi-parcours 2022 du Cadre sectoriel de dialogue «Production agro-sylvo-pastorale» (CSD/PASP), tenue le vendredi 29 juillet 2022 à Ouagadougou.
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Pour faire face à la crise alimentaire, «beaucoup d’actions ont été conduites» dans le but d’améliorer la résilience des populations déplacées et les couches vulnérables, a fait savoir M. Kiba, informant que les actions sont orientées vers les zones où il y a de fortes potentialités en matière de production agricole. C’est dans ce sens qu’il a été lancé le 12 août 2022, une «opération spéciale de distribution gratuite de vivres et de cash transfert au profit des personnes vulnérables». Cela permettra «d’assister (à terme) au total 3 376 782 personnes dont 1 537 232 personnes pour le cash transfert et 1 839 550 personnes pour la distribution de vivres», a soutenu le ministre burkinabè en charge de l’Action humanitaire Lazare Zoungrana.
Mardi 26 juillet 2022. Une pluie menace la ville de Ouagadougou en cette saison pluvieuse. Nous empruntons la route nationale n°22 en direction de Kamboinsin où nous avons rendez-vous avec le Dr Valentin Edgar Traoré, généticien en amélioration des plantes et sélectionneur riz. Il officie au Centre de Recherches Environnementales, Agricoles et de Formation de Kamboinsin (INERA CREAF-K) basé dans ce quartier à la sortie Nord de la capitale burkinabè. Dr Valentin Edgar Traoré est connu comme étant l’un des spécialistes en biotechnologie agricole au Burkina Faso.
Selon le généticien en amélioration des plantes, Dr Traoré, pour faire face à la crise alimentaire, il faut forcement une adoption massive des variétés améliorées par les producteurs. Un des avantages des biotechnologies modernes est qu’elles peuvent permettre d’accélérer le processus de développement de ces variétés en regroupant plusieurs gènes d’intérêt dans une même variété avec plus de précisions et en un temps beaucoup plus court. Par exemple la sélection assistée par marqueur moléculaire est l’une des méthodes de biotechnologies modernes permettant de développer des variétés élites conventionnelles en cinq ou six ans au lieu de neuf à quatorze ans avec les méthodes classiques. En plus de la sélection assistée par marqueur moléculaire, on peut citer la méthode des doubles haploïdes et la méthode de mutagenèse supportée par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). «Les variétés améliorées grâce à ces biotechnologies ne sont aucunement des organismes génétiquement modifiés», a-t-il soutenu. Pour lui, les populations doivent faire confiance à la recherche nationale et adopter ces technologies afin de permettre l’intensification de la production agricole dans le but de répondre à la crise alimentaire.
VIDEO-Procédé biotechnologique traditionnelle expliqué par le sélectionneur riz, le Dr Valentin Edgar Traoré
Avec les attaques armées, il y a eu des champs qui ont été délaissés. Cela ajouté aux effets des changements climatiques sont des facteurs qui font qu’au Burkina, il y a une diminution des surfaces cultivables. Cette réduction du nombre d’hectares, invite donc les agriculteurs à intensifier leur production dans les zones encore propices à l’agriculture.
En plus de se tourner vers les zones à forte potentialité de production agricole, il faut faire recours aux variétés améliorées qui sont développées par des chercheurs. Cela a pour but de permettre aux producteurs de faire face aux aléas climatiques et d’avoir deux fois plus de rendement par rapport aux semences paysannes encore appelées «semences de grand-père» et en peu de temps.
«Il faut que les producteurs quittent les logiques de une tonne à l’hectare, deux tonnes à l’hectare, pour aller rapidement vers quatre à cinq tonnes et plus à l’hectare, parce qu’on peut doubler les rendements juste en choisissant les bonnes variétés de semences et en y associant les bons paquets technologiques», soutient Dr Valentin Edgar Traoré, un sélectionneur riz très confiant qui nous a reçu dans son bureau où étaient visibles des échantillons de résultats de recherches de variétés améliorées de riz.
VIDEO-Seulement 5% de la biotechnologie moderne trouvent leur application au niveau agricole
Au Burkina Faso, ce sont plus de 350 variétés améliorées toutes spéculations confondues qui ont été développées et inscrites dans le catalogue national, offrant ainsi des solutions aux contraintes majeures de l’agriculture (sècheresse, maladies des plantes, insectes ravageurs…). Le Burkina Faso, pays du Dr Moussa Sié, est connu comme étant champion en termes de développement de variétés agricoles et qui sont bien appréciées dans la sous-région. Et selon l’Indice africain de l’accès aux semences (The African Seed Access Index (TASAI)), les semences développées au Burkina Faso sont aussi exportées dans plusieurs pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal.
Rôle des acteurs clefs du secteur formel des semences au Burkina Faso. Un tableau issu du Rapport pays 2020 de TASAI sur le secteur semencier au Burkina Faso.
Liste de quelques acronymes cités dans le tableau:
–ANES-BF: Association Nationale des Entreprises Semencières au Burkina Faso
–UNPS-B: Union Nationale des Producteurs Semenciers du Burkina
–MAAH: Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles
«Les semences améliorées peuvent fournir une technologie de pointe aux agriculteurs, offrant des rendements supérieurs, une résistance aux maladies (tel que le Cassava Brown streak virus (CBSV) qui est une espèce de virus provoquant la maladie de la striure brune du Manioc, la panachure jaune du riz encore appelé par des cultivateurs au Burkina «le SIDA du riz», une maladie dévastatrice, NDLR) et nuisibles, une adaptation aux changements climatiques, des pertes poste-récolte réduites et une meilleure valeur nutritionnelle», apprécie le rapport pays 2020 de The African Seed Access Index (TASAI). TASAI encourage donc les législateurs publics et les agences de développement à créer et à maintenir un environnement propice au développement accéléré de systèmes semenciers formels compétitifs, au service des petits exploitants agricoles africains, dans le but d’augmenter la disponibilité des produits agricoles.
Les cultures de céréales et légumineuses importantes pour la sécurité alimentaire et la nutrition sont, au Burkina Faso, le maïs, le riz, le sorgho et le niébé. Ils couvrent environ 66% des terres arables du pays, selon le rapport pays 2020 de TASAI.
Variétés améliorées, des semences qui améliorent la vie des agriculteurs
Yirossi Kohoun, cultivateur dans la Boucle du Mouhoun s’est lancé dans la production semencière depuis 2010 et se réjouit aujourd’hui de s’être tourné vers les semences améliorées. En plus d’être à l’abri, notamment, des maladies et attaques de chenilles légionnaires, les variétés améliorées agricoles procurent un fort rendement à M. Kohoun qui peut se faire au moins une somme de 20 millions F CFA par saison avec un bénéfice de plus de 12 millions FCFA. Nous nous sommes rendus début août 2022 dans son village à Kamandéna, une commune située dans le département de Dédougou, Région de la Boucle du Mouhoun. Partis de Ouagadougou, c’est plus de 245 km que nous avons parcourus via la route nationale 14, animés par la peur. Dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 juillet 2022, des hommes armés ont tué au moins 22 civils à Bourasso, dans la province de la Kossi, à 45 km de Kamandéni, notre destination.
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Arrivés, la conversation débute d’abord par la question du moment. Celle sur toutes les lèvres. L’insécurité. «Dès que nous entendons un peu de bruit, chacun court se chercher», nous confie M. Kohoun dans un français approximatif. Dans ses mots propres à lui, l’agriculteur évoque la psychose dans leur contrée due aux attaques que subit la région en particulier, et le Burkina en général. «L’insécurité ne nous favorise pas. Surtout que la ville de Dédougou est actuellement remplie de déplacés», poursuit-il. M. Kohoun dit compter sur les nouvelles autorités pour retrouver la paix d’antan.
Producteur semencier de 38 ans, Yirossi Kohoun exploite plus de 30 hectares de terrain. Les variétés utilisées sur cette superficie sont, entre autres, le maïs Barka, une variété résistante aux nuisibles qui a un rendement potentiel de 5,5 tonnes à l’hectare; le maïs SR21 qui est aussi résistante aux nuisibles et a un rendement potentiel de 5,1 tonnes à l’hectare, le sorgho Flagnon lui a un rendement potentiel de 3,2 tonnes à l’hectare, le sorgho Kapèlga qui offre un rendement potentiel de 2,8 tonnes, le mil Missari-1 (2 tonnes à l’hectare), le sésame S42 (1 à 1,8 tonnes à l’hectare) et le niébé S Komcallé (1800 kg/ha).
Selon Dr Traoré, ces rendements potentiels peuvent être même dépassés si le producteur applique bien les bons paquets technologiques.
Cliquez ici pour lire le Catalogue Régional CEDEAO-UEMOA-CILSS des Espèces et Variétés Végétales 2021
Même si ses cultures présentent une allure qui semble présager d’une bonne saison cette année, M. Kohoun que nous avons rencontré dans son champ se plaint du manque de pluie, la cherté des intrants et de l’insécurité qui ne facilitent pas le travail. «Cette année, il n’y a pas assez de pluie comme ça. C’est ça même le véritable problème», a fait savoir M. Kohoun dont le champ était au stade de buttage à notre passage. En plus de ça, «l’herbicide, ce qui coûtait 2 500 FCFA, est vendu cette année entre 4 750 et 5 250 FCFA. C’est devenu très très cher», s’alarme ce producteur semencier. M. Kohoun confie être tombé à la renverse lorsqu’il a demandé le prix d’un sac d’urée. «On m’a parlé de 35 000 FCFA le sac. C’est trop mais on va faire comment ?», s’est-il offusqué.
Yirossi Kohoun fait partie des producteurs semenciers qui bénéficient de la formation sur la technique de production des variétés améliorées et bénéficie des visites de techniciens pour le suivi de ses champs. Il encourage les chercheurs à toujours travailler à mettre à leur disposition des variétés agricoles qui leur permettront d’avoir encore plus de rendement.
Nous avons poursuivi notre périple pour rejoindre la commune de Panamasso à 35 km de Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso, à la rencontre de Gérard Sanou. Journaliste reconverti en producteur de manioc, il est par ailleurs le président de l’Union provinciale des producteurs de manioc du Houet.
«Moi, j’utilise deux types de semences. Il y a les semences de base que j’utilise en tant que producteur de semences de manioc, et il y a les semences certifiées ou améliorées que tous les producteurs ont en leur disposition», nous dit-il en indexant sa plantation.
M. Sanou produit en priorité la variété 94/270 (V5) qui a un rendement potentiel de 60 tonnes à l’hectare. «En culture pluviale, on la récolte 11 à 16 mois après plantation», nous dit-il. Il y a également la «kalagbè» ou variété à bois blanc qui est la plus répandue dans la zone de Panamasso. «Elle dure aussi une année en moyenne en culture pluviale et son rendement peut atteindre 40 tonnes à l’hectare», signifie-t-il, soutenant que «leur avantage, c’est que, ce sont des variétés qui résistent aux maladies du manioc et ont de très bons rendements». Cet agriculteur en faisant une comparaison, affirme que «pour ce qui est des variétés paysannes, les producteurs étaient entre 7 et 12 tonnes à l’hectare». «C’était très faible», fait-il remarquer.
«Les plantes aussi tombent malades tout comme les humains» [Encadré]
« Vous savez, les plantes tombent malades tout comme les humains et les animaux. Pour pouvoir faire le diagnostic de ces maladies chez les plantes, on peut utiliser des tests sérologiques tels que l’ ELISA (Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay). Il s’agit de test de reconnaissance entre antigène et anticorps spécifiques, couplés à des réactions enzymatiques. Donc à travers ça, on peut savoir quel est le pathogène responsable de tel symptôme chez la plante. C’est une application des biotechnologies modernes qui rentre dans le cadre de la détection et de la caractérisation d’agents pathogènes capables de provoquer des maladies chez les plantes.
Est-ce que l’agent pathogène qui donne tel symptôme sur le sorgho est le même qui donne tel symptôme sur le maïs ? Est-ce que la sévérité du symptôme est liée à une variation chez l’agent pathogène ? Ce sont des tests de sérologie qui peuvent permettre de faire cette étude.
Autre domaine d’application passe par l’utilisation de test PCR (Polymerase Chain Reaction) pour une identification beaucoup plus précise des agents pathogènes. La méthode PCR est fondé sur le fait que tout être vivant contient une molécule d’ADN ou tout au plus une molécule d’ARN (virus). Grace au développement de la génomique fonctionnelle, des marqueurs moléculaires peuvent être développés avec précision pour la mise en œuvre de test d’ADN. En plus de l’identification précise des agents pathogènes à partir de la lecture de l’ADN, ce test peut aussi permettre l’identification de gènes d’intérêt pour la sélection assistée par marqueurs moléculaires. Ces applications de la biotechnologie peuvent également contribuer à l’analyse des interactions entre l’agent pathogène et la plante affectée par la maladie … » (Dr Valentin Edgar Traoré)
Comment avoir de bons rendements avec les variétés améliorées ?
«Le manioc, quelle que soit la variété, a besoin de sol profond (sablonneux, meuble), de beaucoup de fumure organique (FO), de l’aération et d’eau. Si toutes ces conditions sont réunies, il y a de fortes chances d’obtenir de bon rendement en 5 à 6 mois», a fait savoir le président de l’Union provinciale des producteurs de manioc de Houet. Comparativement aux pays côtiers, selon M. Sanou, ces problèmes de sol ne se posent pas.
Tout comme Yirossi Kohoun, le producteur de manioc Gérard Sanou, pose un problème lié à la pluviométrie. «Au Burkina nous n’avons qu’une saison pluvieuse. En plus du manque d’humidité, si les producteurs ne travaillent pas bien leur sol, il leur sera très difficile d’obtenir un bon rendement», explique M. Sanou.
Pour obtenir de bons rendements dans les champs, les variétés améliorées seules ne suffisent pas, a appuyé le Dr Valentin Edgar Traoré, pour qui, il faut également un sol qui a déjà une vie et une bonne application des paquets technologiques.
«Il faut savoir qu’une variété est une technologie. Et cette technologie doit être prise en compte dans un paquet technologique. C’est pour ça que quand on crée une variété, on met une fiche technique qui est comme sa carte d’identité. Mais, il y a aussi ce qu’on appelle l’itinéraire technique: quand est-ce qu’on peut semer ? Comment il faut semer ? Comment on met l’engrais ? Quand est-ce qu’on met l’engrais ? …», a poursuivi Dr Traoré.
Au Burkina Faso, il y a «plus de 4 000 agents de vulgarisation au niveau du ministère en charge de l’Agriculture», mais les fiches techniques étant écrites en français, «la barrière linguistique fait qu’il y a une lenteur dans le transfert de technologies», a-t-il fait savoir, confiant que «cet état de fait conduit certains producteurs à s’accrocher à de vielles technologies et à maintenir des habitudes qui rendent difficile le changement». «Cette situation peut aussi expliquer le fait qu’on n’arrive pas à atteindre l’autosuffisance alimentaire» a-t-il signifié.
Les organismes génétiquement modifiés, une alternative aux limites des variétés améliorées
Dans le processus de sélection variétale, le chercheur peut être confronté à des barrières rendant impossible l’amélioration d’une culture donnée. Pour illustrer cet état de fait, le généticien en amélioration des plantes, Dr Valentin Edgar Traoré a pris l’exemple du niébé pour lequel durant plusieurs années les chercheurs ont travaillé à l’améliorer contre la foreuse de gousses, un insecte ravageur pouvant causer jusqu’à 100% de pertes de rendement pour le producteur. La non disponibilité de gène d’intérêt dans la spéculation a conduit les chercheurs à utiliser la voie du génie génétique pour améliorer cette culture en y insérant un gène provenant d’une bactérie (Bt) capable de produire une protéine insecticide de façon systémique dans la plante.
C’est ainsi que le Burkina Faso, le Ghana et le Nigeria travaillent depuis plus de dix ans sur une variété de niébé génétiquement modifiée pour résister à Maruca vitrata (foreuse de gousses). L’adoption de ce niébé, de l’avis des scientifiques, est une alternative pour la réduction de l’usage des pesticides et surtout des pesticides de qualité douteuse sur un produit alimentaire de grande consommation comme le niébé. Depuis plus de deux ans, le Nigeria produit et consomme ce niébé. Récemment, le Ghana a obtenu cette année l’autorisation pour la culture en champ ouvert du niébé Bt. Pour l’instant, le Burkina est toujours au stade d’expérimentation.
Les biotechnologies modernes sont un outil incontournable pour l’amélioration variétale. Selon les scientifiques, avec la biotechnologie agricole moderne, il existe des alternatives durables de production, capables d’assurer l’autosuffisance alimentaire et la sécurité nutritionnelle du Burkina Faso. Il est de ce fait important pour les gouvernants du pays des Hommes intègres d’investir plus dans les activités de recherche. Aussi, une confiance renouvelée des populations face aux solutions qu’offrent les scientifiques pourrait jouer en faveur de l’adoption de nombreuses technologies, pour le moment rejetées du fait de préjugés, d’idées préconçues ou de manque d’information.
«Ce qui est commun à nous tous (sélectionneurs NDLR), c’est le problème de financement», a fait savoir Dr Traoré, informant que «les travaux de recherches sont à 99,9% financés par des fonds qu’il faut arracher de façon compétitive avec d’autres chercheurs».
Les objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ne sont pas hors de portée pour le Burkina Faso. Si depuis plusieurs dizaines d’années, les cultures génétiquement modifiées ont contribué à renforcer la suprématie alimentaire de nombreux pays développés, c’est timidement que les pays africains s’engagent sur cette voie. Au nombre de ces pays, il y a le Kenya, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Nigeria et plus proche, le Ghana. Une bonne politique agricole, orientée sur l’utilisation des biotechnologies modernes permettra certainement au Burkina Faso de relever ces grands défis endémiques que sont la faim et la pauvreté.
Par Daouda ZONGO