Au temps de la révolution d’août 1983 au Burkina, les Comités de Défense de la Révolution (CDR) qui sont une émanation du Conseil National de la Révolution (CNR) ont été des organes qui ont fait parler d’eux. Ils avaient pour mission de défendre la Révolution Démocratique et Populaire (RDP), sauvegarder les acquis, garantir la continuité, œuvrer en vue d’atteindre les objectifs visés sur tous les plans. Mais par la suite des bavures que commettaient ces CDR ont été dénoncées. A la suite des différentes attaques auxquelles le Burkina fait face, depuis 2015, une organisation de la société civile a annoncé ce samedi 8 septembre 2015, le retour imminent de ces CDR (Comités de Défense de la République) mais sous une autre forme.
Le mouvement de la société civile Brassar Noir dont le coordonnateur est Boukaré Conombo, a informé au cours d’une conférence de presse ce samedi, la volonté de «mettre en place dans un avenir très proche (…) des Comités de Défense de la République (CDR)».
Selon M. Conombo, ces structures qui seront mises en place avec le concours d’autres organisations de la société civile, seront implanté «sur tout le territoire national». Cette idée a été suscitée par les attaques récurrentes que vivent les Burkinabè, dont la plupart n’est pas revendiquée.
La mission de ces CDR serait de collaborer avec les Forces de défense et de sécurité en leur fournissant des renseignements qui leur permettront de bien sécuriser le territoire burkinabè. «Nous allons mettre en place ces CDR mais ce n’est pas pour donner des armes à quelqu’un» comme au temps de la révolution, a affirmé Dieudonné Nitiema, porte-parole du Brassard Noir et un ancien CDR, sous révolution. Il a insisté sur le fait que la mission des CDR qui seront mis en place se limitera à la collecte et fourniture de renseignement.
Pour cette organisation de la société civile (Brassar Noir), l’objectif de ces multiples attaques, «d’une part est de déstabiliser, de bloquer les institutions du pays et d’autres parts de saper le moral des Burkinabè et surtout porter un coup dur à sa politique de développement économique et social». Boukaré Conombo et ses camarades ont soutenu que «les terroristes et leurs acolytes et autres complices à l’interne n’ont pas intérêt à ce que le régime (du Mouvement du Peuple pour le Progrès MPP) réussisse sa mission en tant que premier président démocratiquement élu à l’issue de (…) l’insurrection».
Pour ces attaques, le Brassard Noir n’a pas manqué de pointer un doigt accusateur sur le parti de l’ancien régime, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), comme étant «complice» de ceux qui attaquent le Burkina. «… Les attaques terroristes que le Burkina Faso connait depuis un certain temps sont soutenues par des complices aux desseins inavoués et nostalgiques de l’ordre ancien», a laissé entendre le coordonnateur Boukaré Conombo, face à la presse, lui qui s’oppose à la marche de dénonciation de l’opposition politique burkinabè prévue le 29 septembre 2018.
Par Daouda ZONGO