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Insertion professionnelle au Burkina : l’association Mahna renforce les capacités des jeunes

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Journée conseil emploi

L’ambassade de France au Burkina et l’association Mahna ont tenu ce samedi 1er mai 2021 à Ouagadougou, la 2e édition de la « Journée Conseil Emploi », dans le but de renforcer les capacités des jeunes en matière de rédaction de Curriculum Vitae (CV), de lettre de motivation et de technique d’entretien, entre autres, dans le but de faciliter leur insertion professionnelle.

Ils sont plus de 1 000 jeunes inscrits pour prendre part à la deuxième édition de la « Journée Conseil Emploi », initiée par l’association Mahna en collaboration avec l’ambassade France au Burkina. Plus d’une vingtaine d’entreprises et cabinets de recrutements ont été mobilisés, à cet effet, pour des tables rondes avec ces jeunes, des ateliers de formations et de conseils, des mises en relation.

La directrice de Mahna, Hélène Guehenneuc

Selon la directrice de Mahna, Hélène Guehenneuc, cette journée va permettre aux jeunes de rencontrer des experts des ressources humaines de grandes entreprises dont DIACFA, Bolloré transport et logistique et de leur donner l’occasion de participer à des ateliers pour renforcer leur compétence sur comment optimiser son CV, sa lettre de motivation et comment réussir surtout son entretien d’embauche.

Selon l’ambassadeur, Luc Hallade c’est une journée qui va permettre, également aux entreprises elles-mêmes de rencontrer des jeunes et d’y trouver des profils adéquats pour les ressources humaines qu’elles cherchent.

L’ambassadeur, Luc Hallade

« L’objectif c’est de permettre aux jeunes de trouver facilement du travail sur le marché de l’emploi », a affirmé l’ambassadeur Hallade. « On est très heureux de pouvoir contribuer à ce que la jeunesse burkinabè trouve sa place dans la société », s’est-il exprimé.

Selon Jean Phillips Dakouré, secrétaire général du ministère de la Jeunesse et de la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi, cette initiative de Mahna et de l’ambassade de France, « représente une grande chose pour la jeunesse Burkinabè dans la mesure où c’est un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement de cette jeunesse à structurer ses compétences pour mieux affronter le marché du travail dont la compétition est de plus en plus rude ».

Jean Phillips Dakouré, SG du ministère de la jeunesse

« C’est une énorme contribution de l’ambassade de France au Burkina à travers l’association Mahna pour accompagner la jeunesse burkinabè dans le domaine du développement de l’employabilité et c’est un projet qui est cohérent et qui répond aux attentes des autorités publiques surtout du ministère de la Jeunesse », a fait savoir M. Dakouré.

Il a soutenu que les journées de l’emploi sont des moments fort pour la jeunesse, elles constituent un espace du donner et du recevoir. Pour lui, cela permet aux jeunes de se tisser des réseaux et aux entreprises nationales de jeunes de mieux collaborer sur le terrain.

Victor Kaboré responsable du développement des compétences chez Bolloré Transport logistique Burkina

« Pour les jeunes qu’on rencontre aujourd’hui, ce qui est essentiel, c’est de leur apporter cette expertise de comment se préparer pour les entretiens d’embauche et surtout à la rédaction de leur CV. On va répondre aux différentes questions relatives à notre structure (Bolloré transport logistique), comment l’intégrer, quelles sont les compétences que l’on a et dans quelle mesure leur cursus scolaire peut les amener à travailler avec nous », a dit Victor Kaboré responsable du développement des compétences chez Bolloré Transport logistique Burkina, qui « recrute un grand nombre de stagiaires chaque année pour leur apporter cette expérience ».

Parmi les structures présentes à la journée pour les échanges avec les jeunes, figure l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises. « C’est une journée pour donner des informations aux visiteurs de notre stand, ce que nous proposons aux entrepreneurs, aux jeunes qui aspirent à devenir entrepreneurs », a dit Siaka Ouattara qui informe que pour ceux qui aspirent à devenir entrepreneurs, sa structure leur donne des possibilités d’auto-emploi.

« Aujourd’hui nous sommes là pour accompagner les jeunes chercheur d’emploi. Pour les éclaircir sur le côté sombre des sociétés de placement qui sont un peu mal vus par les chercheurs d’emploi et aussi les accompagner sur comment présenter leur CV et comment chercher l’emploi », a fait savoir Adeline Kambou, chef de personnel de la société exterhum Africa, une société de placement. Pour elle, si les jeunes ont pu comprendre comment se présentent les CV, cela arrange les recruteurs. « En matière de présélection de CV on est souvent confronté à des problèmes qui fait qu’ici au Burkina beaucoup perdent l’emploi. Si le CV est bien tout le monde gagne en temps », a poursuivi Mme Kambou.

Benjamine Tiendrebéogo étudiante en deuxième année de finance comptabilité à l’Université AUBE Nouvelle

Les jeunes dont la plupart sont des étudiants disent être satisfaits de la tenue de cette journée qui leur permet d’apprendre des choses qui leur seront utiles dans la recherche d’emploi. C’est le cas de Benjamine Tiendrébeogo étudiante en deuxième année de finance comptabilité à l’Université AUBE Nouvelle. « Pour la formation d’aujourd’hui je pense que c’est vraiment pour moi un pas vers l’avenir, car j’ai appris pas mal de chose sur la lettre de motivation, le CV. J’ai rencontré des entreprises qui m’ont expliqué à peu près ce qu’ils font sur le terrain », s’est-elle exprimé. 

Germain Siboné, étudiant en Economie de gestion d’entreprises et des organisations à l’Université Thomas Sankara, lui est venu à cette journée pour espérer avoir des réponses à ses questions sur l’employabilité des jeunes. Il vient de finir la licence. « Comme c’est une journée conseil emplois et nous, nous sommes en fin de cycle, nous sommes en quelque sorte à la recherche de l’emploi. Nous sommes venus à cette journée pour avoir plus d’informations sur le marché de l’emploi afin de pouvoir mieux nous situer », a-t-il déclaré.

Signature de convention

Au cours de cette journée, il a été signé une convention de partenariats « en soutien à l’employabilité des jeunes et à l’innovation », à travers laquelle le ministère français de l’Europe, des Affaires étrangères apporte 535 000 Euro sur deux ans à l’association Mahna pour accompagner cette volonté de favoriser l’entrepreneuriat burkinabè, notamment, chez les jeunes et les femmes.

« Il y a trois composants dans la convention. Il y a une composante qui consiste à accompagner l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes burkinabè, une autre consiste à mobiliser l’expertise de la diaspora burkinabè et la création de club d’investisseurs qui sera en quelque sorte un réservoir d’accompagnateurs des jeunes sur le marché du travail, la recherche d’emploi ou sur la création d’activités économique », a affirmé l’ambassadeur de France au Burkina.

Atelier de formation

Le gouvernement va contribuer dans ce projet à travers la mise à disposition des compétences pour accompagner dans la conduite des activités, selon le secrétaire général du ministère en charge de la Jeunesse. « A travers la mise en œuvre de ce projet et des autres projets, nous arrivons à faire une cartographie des bénéficiaires des interventions des pouvoir publics et des partenaires techniques et financiers de sorte à ne pas concentrer les appuis du gouvernement et des partenaires sur les mêmes cibles », a laissé entendre Jean Phillips Dakouré.  

La première édition de la « Journée Conseil Emploi » s’était tenue le 1er mai 2019. Selon Mme Guené, cette première expérience a bien fonctionné et des entreprises mêmes avaient demandé qu’une deuxième édition se tienne. Elle a indiqué qu’il y a eu de bons retours.

Par Daouda ZONGO