Dans un entretien qu’elle nous a accordé et pour lequel elle a requis l’anonymat, une esthéticienne lève un coin de voile sur le travail dans certains instituts de beauté ou de massage. Il s’y passe des choses : si ce n’est pas le client qui avance de l’argent pour aller au-delà du massage et des soins de corps, c’est l’établissement qui propose ces services. Il faut le dire tout net, ces pratiques n’ont pas cours dans tous les instituts et tous les clients ne sont pas concernés non plus.
Les instituts ou salons de beauté et/ou de massage font leur place dans le paysage économique à Ouagadougou. Dans ces lieux, des femmes comme des hommes sollicitent des mains expertes pour se relaxer. Un massage relaxant coûte, en fonction des établissements, 15 000 francs CFA, 20 000 francs CFA, 25 000 francs CFA, etc. Quand, selon notre interlocutrice, il faut masser une personne, soit celle-ci reste en petite tenue, slip ou caleçon, soit elle se déshabille et se couvre avec juste une serviette au niveau de la taille. « Mais il y a des pervers qui enlèvent la serviette », révèle-t-elle.
Des clients qui en veulent plus
Certains clients qui, ayant bénéficié de massage se retrouvent dans un autre état proposent d’aller au-delà. L’esthéticienne donne des exemples à la pelle.
« Un jour, un monsieur est venu pour un massage et quand ils sont entrés dans le box avec la masseuse, 30 minutes après, celle-ci est sortie furieuse.
Quand je lui ai demandé ce qui s’est passé, elle m’a dit que le monsieur d’une nationalité étrangère a demandé qu’elle mette son doigt dans son anus. C’était quand même bizarre. Le monsieur à son tour est sorti et a refusé de payer parce qu’estimant n’avoir pas été satisfait. Pour lui, il n’a pas fait l’heure en salle, donc par conséquent ne peut pas payer les 20 000 francs CFA. Il a même menacé d’appeler la police et tout. J’ai appelé le patron, mais après le client est parti en me jetant l’argent presqu’à la figure. Après ça, c’était moi-même. J’ai massé un client. Quand j’ai fini, il était tout excité et m’a dit que ce n’était pas fini. Je lui ai répondu que si. Il me demande alors si on ne masse pas le sexe aussi. Je lui ai fait comprendre que cela ne fait pas partie du massage relaxant. Il m’a dit que je ne suis pas gentille. J’ai dit merci et je suis sortie du box. Dix minutes après, je suis revenue pour lui remettre ses habits. C’est là qu’il me demande encore de l’aider à se rhabiller. J’ai encore refusé ». A l’en croire, des clients proposent de fortes sommes d’argent et il faut être fort d’esprit pour ne pas tomber dans le piège. « J’ai massé un homme et à la fin il m’a proposé 500 000 francs CFA pour coucher avec moi. D’autres clients m’ont proposé 200 000 francs CFA, 300 000 francs CFA … », a-t-elle affirmé.
Massage exotique et extras
Il faut ajouter, aux dires de l’esthéticienne, que des instituts font du massage « exotique » leur business. « Je signale qu’il y a des instituts qui font ce que ces clients demandent. Je ne peux pas citer de nom, mais il y en a qui le font sous le nom de massage exotique. A ma connaissance ce sont des filles de nationalités étrangères qui le font, d’où le terme exotique. Je confirme qu’il y a des gens qui font des extras. Et comme extra, il y a la masturbation, la fellation… ». Elle poursuit : « J’ai travaillé dans un institut situé dans un quartier huppé de la capitale. Au début, quand nous sommes allés visiter les locaux qui étaient occupés par un autre institut, nous avons trouvé des préservatifs utilisés dans les toilettes. Ce qui veut dire que ceux qui étaient là faisaient le massage exotique. Je sais qu’il y a des gens qui le font à Ouaga ici. A partir du moment où il n’y a pas caméra dans les box, il est impossible de savoir ce qui s’y passe. C’est entre la masseuse et le client, ni vu ni connu ».