Blaise Hien, nouveau Président Du Mois (PDM) de l’Unité d’action syndicale (UAS) depuis le 1er janvier 2020 pour quatre mois, en remplacement à Bassolma Bazié, a appelé, ce vendredi 3 janvier 2020, à Ouagadougou, les militants des organisations syndicales, à «éviter d’en vouloir à des camarades qui donnent leur point de vue» sur la question de l’Impôt unique sur les Traitements et Salaires (IUTS) qui divise le mouvement syndical burkinabè dans son application.
A la suite des communicateurs, des militants ont pris la parole pour fustiger leurs camarades qui s’opposent ouvertement à la suppression de l’IUTS. Selon ces militants qui exigent la suppression sans condition de l’IUTS, au regard des conditions de vie et de travail des travailleurs burkinabè, les propositions faites par leurs camarades, «n’ont pas été discutées par la base».
«Le débat est ouvert. Nous avons encore la possibilité entre nous, parce que nous sommes des responsables, de discuter. Je voulais inviter les travailleurs à faire beaucoup attention dans les propos menaçants, virulents et violents, par rapport à d’autres camarades, à d’autres travailleurs», a appelé le président de l’UAS, Blaise Hien.
Par rapport à l’IUTS, «beaucoup de débats sont des fuites en avant», a-t-il estimé. «Il y a beaucoup de simulations qui ont donc été balancées sur les réseaux sociaux et qui font donc l’objet de débat. Les travailleurs ont raison d’être inquiets par rapport à des acquis durement admis par la lutte et qui donnent l’impression qu’on veut encore leur prendre des choses», a-t-il affirmé, signifiant que «le problème en face de nous c’est le gouvernement. Il faut des changements de politiques».
«Au lieu d’empêcher des camarades venir ici (Bourse du travail), allons-y à Kosyam (Palais présidentiel), parce que c’est là-bas qu’on décide», a lancé M. Hien avant d’inviter les militants d’«éviter d’en vouloir à des camarades qui donnent leurs points de vue sur des questions qui ne font pas le consensus».
Pour lui, c’est ça la liberté d’expression. «Nous devons être tolérants à l’égard de ces camarades qui peut-être se sont trompés mais laissons l’histoire nous dire qu’ils se sont trompés», a-t-il conclu sur le sujet.
La Coalition des syndicats libres et indépendants, regroupant plus de 20 syndicats, a animé le jeudi 26 décembre 2019, à Ouagadougou à la Bourse du Travail, une conférence de presse pour donner sa position sur l’IUTS. Ce regroupement dit avoir fait des propositions qui «exonèrent» les travailleurs du public, du parapublic et aussi du privé ayant un faible revenu. Selon cette Coalition, «85 à 90% des travailleurs du public ne seront pas touchés pour l’IUTS» qui concernerait trois indemnités à savoir celle de logement, de fonction et du transport. Ainsi, le regroupement a proposé le relèvement des revenus imposables des indemnités comme suit : 100 000 FCFA pour l’indemnité de logement, 50 000 F pour l’indemnité de transport, 60 000 F pour l’indemnité de fonction et l’imposition des primes à partir de 201 000 FC FA.
Par Bernard BOUGOUM