Quels jeux! Paris 2024 aura répondu à toutes les attentes, sauf celles des Africains en matière de résultats! En tout cas, en plus d’avoir réussi à s’incruster dans le Top 5 des nations ayant fait main basse sur le plus grand nombre de médailles, la France peut, s’enorgueillir d’une organisation presque parfaite de la XXXIIIe olympiade de l’ère moderne. Malgré quelques couacs dont l’absence de la Russie et le dérapage de certains footballeurs qui se sont mis en attraction, par des propos et comportements racistes, le fair-play a été l’évangile selon les athlètes qui n’ont pas tué le jeu, nonobstant les enjeux. Le classement, dans lequel se glisse, par moment, des pays africains comme le Kenya, l’Afrique du sud, l’Ethiopie, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, a pratiquement été conforme aux pronostics des analystes et autres bookmakers.
Avec leurs 126 médailles dont 40 en or, 44 en argent et 42 en bronze les Etats-Unis ont confirmé leur suprématie dans la plupart des disciplines, prenant surclassant la Chine qui a engrangé 91 des breloques, dont 40 en or comme le pays de l’oncle Sam, 27 en argent et 24 en bronze. Le Japon et ses 50 médailles, dont 20 or, 12 argent et 13 bronze, talonné par l’Australie et ses 53 médailles, dont 18 or, 19 argent, 16 bronze, et la France et ses 64 médailles dont 16 or, 26 argent et 22 bronze, complètent le podium de cinq marches de ces Jeux olympiques qui ont tenu en haleine, sur une quinzaine de jours, les nombreux spectateurs, auditeurs et téléspectateurs du monde entier.
Et l’Afrique dans toute cette fournée de médailles? Il faut descendre dans les tréfonds du classement pour retrouver les pays africains, avec pour tête de file, l’incontournable Kenya avec 11 médailles, dont 4 or, 2 argent et 5 bronze. Certes, ils n’ont pas démérité, selon le lot de consolation servi aux compétiteurs qui ont été laissés en rade, mais ils ont été loin des espoirs placés en eux. Il ne suffisait pas de récolter, pour Paris 2024, 39 médailles dont 13 or contre 37 dont 11 or à Tokyo 2021, pour se targuer d’avoir honoré son contrat. Une fois de plus, l’Afrique est passée à côté du sujet. S’il faut louer la volonté de tous les athlètes africains de faire résonner les hymnes nationaux de leurs pays respectifs, les soirs de victoire, il n’en demeure pas moins que les résultats, sans être catastrophiques, reflètent une seule vérité, l’absence de politique conséquente dans les programmes de gouvernance des dirigeants du continent noir.
Pour émerger, et défendre les couleurs nationales, les athlètes africains ne peuvent que compter sur les bourses et installations occidentales. Et seulement une minorité des athlètes jouit de ce privilège. Les autres, doivent s’époumoner sur des pistes et terrains secs et poussiéreux, pour aller compétir sur du tartan et du gazon d’une qualité hors pair. Ce faisant, ils débarquent comme sur une autre planète où tout leur parait étrange. Tant qu’il n’y aura pas la volonté politique adéquate pour accompagner leurs efforts inlassables, l’essentiel pour les athlètes africains, sera toujours de participer, selon l’idéal du père fondateur des olympiades de l’ère moderne, le baron Pierre de Coubertin. Et pour les Africains, le «Citius, Altius, Fortius-Communiter», soit la devise olympique, «Plus vite, plus haut, plus fort-ensemble», risque de demeurer pour toujours, de simples mots lus sur les documents et supports des Jeux olympiques.
Pour l’Afrique, le pari de Paris 2024 n’ayant pas pu être tenu, l’espoir est reporté sur «Los Angeles 2028»!
Par Wakat Séra