Dans cette déclaration à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse célébrée chaque 12 août, les jeunes de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) justifie l’incivisme par l’inadéquation des politiques aux besoins de la jeunesse burkinabè.
Comme il est de coutume, le 12 août est consacré à la célébration de la Journée internationale de la Jeunesse. En retenant une date pour célébrer la jeunesse, la communauté internationale interpelle non seulement sur le fait que les jeunes sont des acteurs essentiels du changement dans le monde, mais surtout lance une invite à se pencher sur les défis et problèmes auxquels ils font face.
Le Burkina Faso à l’instar des autres pays, célèbre officiellement chaque année cette Journée internationale de la Jeunesse. Pour cette année, le ministère en charge de la Jeunesse entend sacrifier à la tradition en organisant des manifestations autour du thème : « Actions du ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles au profit des jeunes : état des lieux et perspectives ».
La présente déclaration des Jeunes de l’UPC s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la Jeunesse. Par cette déclaration, les jeunes de l’UPC souhaitent partager avec les jeunes compatriotes leur lecture de la promotion de la jeunesse au Burkina Faso ainsi que leur vision.
L’année 2006 a marqué une étape importante dans la volonté de nos autorités politiques de prendre à bras le corps les préoccupations de la jeunesse à travers la création d’un ministère plein en charge de la jeunesse. Cette institution, depuis sa création, s’est penchée sur les préoccupations des jeunes à travers des programmes basés sur la formation professionnelle et la création d’emplois. C’est ainsi que des actions phares telles que le Programme spécial de création d’emplois (PSCE), et le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes(FAIJ) ont vu le jour. Depuis 2015, le ministère en charge de la Jeunesse s’est doté d’une politique nationale de la jeunesse qui est censée orienter toutes les actions en faveur des jeunes. Ces politiques menées depuis plus de dix(10) ans par le ministère en charge de la Jeunesse ont permis entre autres de former et de créer des emplois pour des milliers de jeunes.
Le bilan que l’on peut faire des actions du ministère de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi depuis sa création en 2006 est loin d’être satisfaisant. En effet, malgré les résultats engrangés par la mise en œuvre des différents programmes en matière d’emploi et de formation professionnelle, les préoccupations essentielles de la jeunesse que sont la formation et l’emploi, demeurent actuelles, et pire, l’horizon ne présente rien de rose pour les jeunes. La plupart des politiques qui ont été menées ont adopté une approche parcellaire et n’ont touché qu’une très faible proportion de la jeunesse nationale. De plus, l’efficacité de ces politiques ne s’est pas toujours avérée. C’est ainsi que plusieurs jeunes, bien qu’ayant bénéficié des programmes du ministère de la Jeunesse, n’ont pas réussi à pérenniser leurs activités.
Pourtant, tous consentent que la principale caractéristique de la démographie du Burkina Faso, est sa jeunesse. Environ 80% de la population burkinabè a moins de 35 ans selon les projections de l’INSD. En raison de l’insuffisance des moyens consacrés, la majorité des jeunes ne bénéficie pas des programmes du ministère de la Jeunesse. Le nombre d’emplois créés par les politiques à l’endroit des jeunes est insignifiant par rapport au nombre de jeunes qui se retrouvent sur le marché de l’emploi. Il en est de même pour l’offre de formation professionnelle qui peine à répondre à une demande sans cesse grandissante.
La portée des actions du ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles a été limitée car les programmes dans leur grande majorité n’ont pas eu une grande envergure à même de répondre de façon durable aux préoccupations de la jeunesse burkinabè.
Au regard des aspirations de la jeunesse burkinabè exprimées les 30 et 31 octobre 2014, la jeunesse de l’UPC interpelle les autorités sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques adéquates pour répondre aux préoccupations des jeunes. Faute de quoi notre cher Burkina Faso pourrait connaître à nouveau des troubles socio-politiques. L’incivisme grandissant que nous constatons ces temps-ci trouve une partie de son explication dans l’échec des multiples politiques publiques menées à l’endroit des jeunes.
Les politiques à l’endroit de la jeunesse ne doivent plus être des actions de saupoudrage sans impact réel. L’Etat doit se donner les moyens de mettre en œuvre des programmes de grande envergure qui permettront de résoudre de façon durable les problèmes rencontrés par les jeunes, surtout dans les domaines de la formation et de l’emploi. Ces politiques doivent s’intégrer dans un processus de transformation structurelle de l’économie nationale.
Les jeunes de l’UPC lancent un appel à tous les jeunes du Burkina Faso afin qu’ils se donnent la main pour défendre leurs droits économiques, civiques, politiques et sociaux. Même s’il est légitime pour les jeunes d’attendre des autorités la promotion de leurs droits, il est aussi nécessaire que les jeunes que nous sommes, initient des actions en vue d’infléchir sur les décisions des gouvernants en notre faveur.
Bonne fête à tous les jeunes du Burkina Faso.
Pour l’Union nationale des jeunes de l’UPC
Le Président
Léonce ZAGRE